Chapitre 25

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GABRIEL

Samedi 06 décembre 2008

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Samedi 06 décembre 2008

— Oh mais...mais... quel connard démoniaque !

Ma mère s'étouffe presque avec son verre de Sprite, devant la scène dépeignant, le plus tristement possible, la mort du père de Light Yagami.

— Mhmmm... fais-je placidement.

Elle se penche et saisi la télécommande puis presse sur la touche « pause », encore une fois. Je soupire d'agacement.

— Comment ça mhmm ? Tu n'es pas choqué toi ?

— Je ne comprends pas pourquoi tout le monde est si choqué par cette scène. On n'a pas attendu de la voir pour comprendre que Light est une personne détestable et aux mœurs abominables. Il a déjà tué des milliers de personnes. Se servir de son père et demeurer insensible à sa mort n'est juste que dans la continuité de ce qu'il incarne déjà : un psychopathe sans limites. Donc non. Je ne suis pas plus choqué que ça par cette scène.

— Oui mais là, le rapport est différent. Il s'agit de son père, pour qui il avait une grande estime quand même. Jusque-là, Light incarnait un meurtrier dont l'amour pour sa famille l'humanisait. Ça pouvait passer ; on pouvait même être dans l'empathie, se mettre à sa place et comprendre sa vision du monde parfait dans lequel il incarnerait un dieu. Mais cette scène est un véritable coup de fouet. Elle vient nous secouer pour nous faire vraiment prendre conscience du réel monstre qu'il est.

— Si tu le dis.

— Tu n'es pas comme Light, n'est-ce pas ? demande-t-elle plus calmement en me fixant.

— Non, je n'ai pas encore ramassé de cahier jeté du ciel par un dieu de la mort. Je te reconfirme ça dès que je croise Ryuk.

Elle me donne une tape sur le bras.

— Je suis sérieuse ! En fait, le problème de Light n'est pas son Death Note. Le problème de Light, ce sont ses ambitions et sa soif invétérée de pouvoir. Avant ce cahier, il était déjà imbu de sa personne, s'estimait si supérieur intellectuellement qu'il était solitaire. Il se prenait déjà pour un être céleste aux mœurs trop parfaits pour côtoyer les sous-êtres que sont les autres humains qui l'entourent. S'il n'avait pas trouvé ce cahier de la mort, il aurait trouvé un autre moyen d'assouvir tout aussi drastiquement son projet de monde idéal au détriment de tout et surtout des vies de sa famille. Comme synthétiser une arme silencieuse chimique ou biologique... Bref, ce que je veux dire est que la vie et la santé de ta famille doivent compter avant tout le reste, Gabe.

Abandonnant l'écran des yeux, je me tourne et la sonde en silence. Elle parait sérieuse. Ses yeux verts, subitement brillants semblent vouloir se raccrocher à la moindre lueur d'espoir paumée dans les miens. Elle est inquiète. Elle est inquiétante. Très. Je crois que c'est la première fois que je la vois dans un état pareil. Son expression est à la fois froide et emplie d'émotions indécelables, et auxquelles je crains de me heurter. Quelque chose dans ce regard que je pensais connaitre est étrangement effrayant. Mais je ne sais pas quoi...je n'ose pas savoir.

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