Chapitre 4

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DÉLIA

— Tu es prête ?

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— Tu es prête ?

La voix du matin de ma meilleure amie fait écho à la mienne. Il est six heures et demi. Mon réveil ne sonnera pas avant une quinzaine de minutes. Allongée en plein milieu de mon lit, je fixe passivement les rayons de soleil qui ont réussi à se frayer un chemin entre les lamelles tranchantes des volets roulants de ma chambre.

— Plus que prête cocotte. Et toi ?

— Nouvelle vie, nouvelles nous. J'ai hâte ! répond Aja, plus enthousiaste que d'habitude.

Je souris. Il est vrai qu'Aja et moi avons toujours rêvé de quitter nos domiciles familiaux respectifs pour vivre en toute indépendance dans nos appartements. Comme dans les sitcoms américains, on vivrait notre meilleure vie, mangerait ce qu'on veut et sortirait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit sans demander la permission ou se justifier auprès de nos parents. Le vrai kiff quoi ! Même si nous dépendons encore financièrement des parents, au moins nous vivrions exclusivement à notre propre rythme et selon nos propres règles. En vérité c'est ça la vie parfaite !

Ce qui est moins parfait est qu'Aja et moi ne sommes pas dans la même ville. Elle est à Strasbourg. J'étais censée y être aussi mais je ne crois pas que je suis prête à y aller de suite. Après l'année que je viens de passer, j'ai besoin de souffler avant de devoir habiter dans la même ville que la fille ainée de miss Summers avec toute son excessive aura de drama queen et ses réflexions et ses radotages. Je me laisse une année avant. Pour que chacune fasse correctement son deuil de son côté.

— Tu survivras sans moi ? questionné-je moqueuse.

— Non. Mais, tu n'as pas de soucis à te faire. L'anthropophobie est ma nouvelle religion de toute façon.

— C'est bien ce qui m'inquiète. Je n'ai pas envie de lire dans les faits divers qu'une étudiante togolaise a étranglé son binôme de TP parce que celui-ci a eu le malheur de lui avoir adressé la parole.

Elle éclate de rire.

— Je ne peux rien te promettre. Et toi, fais gaffe à toi. Je n'ai pas envie que tu m'envoies des photos de psychopathes potentiels tous les soirs parce que tu te rends à des soirées cheloues.

C'est moi qui m'esclaffe cette fois-ci.

— Je ne peux rien te promettre non plus, réponds-je entre deux gloussements.

— Ok, je te laisse cocote. Je vais me préparer. Bonne rentrée. Je t'aime fort...et surtout...fais gaffe à toi.

— Oui...j'ai de quoi me défendre maintenant, réponds-je en pensant aux deux mini spray d'autodéfense qu'elle m'a fait livrer en express deux jours après mon altercation avec Caleb.

— Je t'aime aussi Aja. Bonne rentrée.

Je me lève dès que je raccroche et vais remonter mes volets afin d'illuminer la pièce et me booster aux UV. Il fait très beau et très chaud. La journée s'annonce très bien. Du haut de mon troisième étage, je contemple mon quartier encore désert à cette heure-ci. Ensuite, je me prépare un café au lait d'amande...enfin un lait d'amande avec des traces de café avant de mettre en musique de fond et en boucle la chanson Loose my breath des Destiny's child pour me booster davantage. J'ouvre la fenêtre tout en déroulant encore une fois le planning de la journée dans ma tête. Entre deux déhanchés sur ma chanson du matin, j'inspire profondément l'air frais revigorant qui s'invite dans ma chambre et sirote tranquillement ma boisson. Après ce petit-déjeuner léger, je fais mon lit et file à la douche.

Pull MauveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant