La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)

Chapitre XV : 28 jours

Finalement, je regrettais d'avoir choisi l'entraînement avec Ikaris. La fuite aurait peut-être été un peu plus... reposante. Même les entraînements du Shield ne m'avaient jamais autant éreintée. Les quatre dernières semaines furent les plus difficiles : Ikaris était un coach des plus inflexibles. Il m'avait à peine laissé dormir durant vingt-huit jours. Son explication était la suivante : il voulait que je puisse contrôler mes pouvoirs dans les pires conditions. Il me priva même de nourriture et d'eau pendant quelques jours. Malheureusement je ne pus arrêter tout d'un coup, pour Ikaris commencer quelque chose et ne pas le terminer, c'était honteux et inacceptable. Et puis, je ne pouvais pas disparaître de cet endroit sans son autorisation. Tout ce que je pouvais faire c'était de survivre et d'arriver à contrôler mes pouvoirs à cent pour cent. Il me fallut 28 jours pour satisfaire l'éternel et pouvoir dormir une nuit complète. J'eus même le droit à un déjeuner royal à mon réveil. Néanmoins, malgré sa gentillesse d'avoir préparé un aussi délicieux festin, j'avais un peu de rancoeur envers lui. Nous mangeâmes silencieusement.

-Je n'avais jamais eu d'élève auparavant, m'informa-t-il.

-Je n'avais pas remarqué, répondis-je ironiquement.

-Mais je pense que je m'en suis très bien sorti, ajouta-t-il presque en même temps que moi.

"Ne pas rire" pensai-je instinctivement. Mais mes émotions étaient trop fortes pour les garder en moi.

-J'ai à peine dormi quelques heures en vingt-huit jours, je n'ai presque pas mangé. Tu m'as affamée et totalement esquintée, j'étais même persuadée que tu allais me laisser mourir finalement. Alors non, tu m'as peut-être aidé à contrôler mes pouvoirs, mais ce n'était pas forcément la meilleure des méthodes pour mon corps. 

-Ce n'est pas le chemin le plus important, mais l'arrivée.

-Oh non...ralai-je. Tu ne vas pas me faire le coup des phrases philosophiques tout de même ? C'est vraiment trop stéréotypé de la part du maître à son élève.

Je regardai Ikaris. Il n'avait pas l'air de comprendre un traître mot de ce que je lui disais.

-Laisse tomber...

Je baissai les yeux et continuai à manger. Il ne me fallut pas moins de trente minutes pour me sentir enfin rassasiée après ces quatre semaine de torture, autant physique que mentale. Lorsque j'eus fini, je rompis le silence entre nous.

-Maintenant que c'est fini, tu vas devoir me renvoyer sur la Terre ?

-Oui, répondit-il fermement avant d'ajouter sur un ton plus amical, tu n'as plus rien à faire ici. Tu as été une bonne élève.

-Tu as été un bon professeur même si tu m'as laissé mourir de faim, répondis-je sur le ton de la rigolade. 

Ikaris se mit à sourire quelques secondes, sourire que je n'avais vu que très rarement.

-Quand est-ce que je pars ?

-Maintenant !

Je n'eus pas le temps de réagir que le décor autour de moi disparaissait déjà. Peu à peu, un nouveau décor se dévoila à moi. Je me retrouvai dans une chambre au mur beige et au carrelage abîmé, les meubles étaient très rustiques et rudimentaires. Il y en avait d'ailleurs très peu : un lit, une commode ainsi qu'une lampe sur pied. Sur le lit se trouvait un sac noir que je reconnus tout de suite comme étant le mien. J'en fus soulagée, je pensais l'avoir perdu après l'attaque. Je me précipitai vers lui et l'ouvris : j'y trouvai tout ce que j'y avais mis un mois plus tôt, rien ne semblait avoir disparu. Je sortis de la chambre pour inspecter un peu plus les lieux. J'atterris dans une pièce deux fois plus grande qui servait de cuisine, de salon et de salle à manger en même temps. Encore une fois, c'était rustique et rudimentaire. Il n'y avait que le strict nécessaire. Où avait-il bien pu m'envoyer ? Je m'approchai de la porte d'entrée et l'ouvris. L'extérieur me faisait penser à l'endroit que je venais de quitter : une clairière avec à quelques centaines de mètres, une forêt. Un vélo était posé contre l'un des murs de la maison. Grand dieu, que cela faisait longtemps que je n'en avais pas fait !