La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)

Chapitre I : Une journée qui semblait normale

Les premières notes de "Seven Nation Army" commençaient à se faire entendre dans la chambre 84 au deuxième étage. Les murs en béton faisaient en sorte que seule l'occupante de la chambre, c'est-à-dire moi, pouvait profiter de la musique. Et tel un mécanisme, ces premières notes m'enlevaient de mon doux sommeil duquel j'avais immergé il y a moins de sept heures. Dure journée qu'était hier quand je suis revenue d'une mission à Helsinki. Je me redressai légèrement et m'étirai. Pour les agents qui revenaient du terrain, le shield avait mis en place un programme peu chargé : Repos jusqu'à 10 heures pour les laisser reprendre leurs esprits, se faire aux décalages horaires, soigner leurs blessures. Mais pas pour moi, ou du moins je refusais de prendre part à ce programme. Voilà pourquoi c'était à huit heures tapantes que je m'étais rendue devant le bureau du contrôleur. L'homme qui prend toutes nos dépositions, qui tient à voir si la mission a été poursuivie tel le plan fourni. Je n'avais même pas pris le temps de déjeuner. Douche, séchage, habillage. Un peu de blush sur ma joue droite où un hématome était apparu suite à l'une des innombrables bagarres qui s'étaient produites il y a moins de 36 heures. J'entrai dans le bureau et prenai place devant le maigrichon qui me connaissait tellement bien après plus d'une cinquantaine de missions, s'étalant sur deux ans. J'étais, dans les statistiques, dans le top 10 des agents les plus performants, les plus bosseurs, ceux qui ont effectué le plus de missions. S'y trouvaient les très célèbres Black Widow ou Hawkeye qui avaient combattu aux côtés des super-héros lors de la bataille contre Loki. Ce classement était censé être fictif, ou du moins ne pas exister, mais le Shield aime avoir les noms de ses meilleurs employés.

-Vous êtes bien Katherine Emma Windsor, 23 ans, née dans l'Illinois ? demanda le maigrichon.

-Non bien sûr, je suis un extraterrestre, j'ai plus de mille ans et mon nom est Spock. Je dis cela parce que je sais que tu affectionnes particulièrement Star Trek. Alors cette semaine Frank ? Avais-je plaisanté avant de rajouter tout de suite après, en voyant son regard très sérieux. Je suis bien Katherine Emma Windsor, née dans l'Illinois et âgée de 23 ans. Mais tu sais mon anniversaire c'est la semaine prochaine Frank

-Ravi de l'apprendre agent Windsor, vous commencez ?

Je hochai la tête, et partis dans un récit d'environ 30 minutes, coupée parfois par les questions de mon cher ami Frank, Frankie pour les intimes. Quand ce fut fini, et comme il avait une dizaine de minutes avant son prochain rendez-vous, je pus discuter librement de choses et d'autres avec mon ami presque retraité avant de partir. On ne lui donnerait pourtant que 40 ans... et c'était presque son âge. Au shield, nous avons quelques avantages. D'abord, nous arrêtons de travailler vers 45-50 ans et nous n'avons aucun problème d'argent par la suite, ce qui fait que nous pouvons profiter de notre vie sans se soucier de nous faire tuer, nos identités étant très bien protégées. Mais c'est normal après tout, passer plus de 20 ans à risquer notre vie dans diverses missions, à risque de 10, sur une échelle de 10, sans réellement prendre de vacances. Du moins pour les agents acharnés comme... moi. Neuf heures allait sonner alors que je gagnais la salle d'entraînement qui était un peu comme mon refuge, après tout j'y passais le plus clair de mon temps lorsque je n'étais pas en mission ou en train d'apporter à ma vie les trois grands besoins de l'homme : le sommeil, la nutrition et l'hygiène. Ma vie était un peu comme un programme, un planning que je suivais à la lettre, avec un grand plaisir d'ailleurs. Et à côté de ce planning se trouvait une liste. Celle des buts à atteindre, des choses à faire, des choses à voir dans ma vie. Rares sont les choses qui arrivaient à l'improviste dans ma vie pour me surprendre. On aurait pu dire que cette vie était dénuée de toute distraction, d'excitation, d'amusement. Mais croyez-moi, elle est beaucoup mieux que ça. 

Je venais d'entrer, toujours dans mes pensées, dans la salle où une vingtaine d'agents s'entraînaient. Au tir à l'arc ou aux armes en tous genres. Combats à mains nues, ou à plusieurs types d'objets tranchants allant de simples couteaux aux Katanas. Escalade, cascade, Parkour, armement, désamorçage d'une bombe ou de simples vélos d'appartements, étaient les activités que l'on pouvait y pratiquer. Mais ce que je préférais, c'était qu'au milieu de la salle trônait un tatami où les agents se combattaient entre eux, des bancs avaient été placés autour pour les curieux qui adoraient regarder leurs collègues s'étriper. Et j'étais une de ces personnes. Pas ceux qui se font laminés ou qui regardent, non ceux qui sont sur le tapis, et qui ne se font pas battre. Ou presque.