La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)

Chapitre XXV : Le cap

Maman n'avait pas été très excitée par ma requête. Mais elle avait tout de même décidé de m'accorder cette faveur, après tout elle me le devait. Steve, comme s'il avait compris ce que j'allais lui demander, m'avait informé qu'il allait faire une ronde et « chercher un moyen de partir ». Cette excuse, bien que bidon car je pouvais nous téléporter où je le voulais, me permit tout de fois d'être enfin seule avec ma mère. Et cela depuis plus de quinze ans.

Elle m'avait amenée dans sa petite cabane faite de bambou et nous nous étions assises sur le petit lit, plutôt inconfortable. Je l'avais dévisagée longuement et avais été stupéfaite de voir à quel point elle n'avait pas changé. J'avais ensuite pris sa main et l'avais enfermée dans les miennes, le contact corporel m'apporta le plus grand bien et m'apaisa au plus profond de mon coeur.

-Tu n'as pas vieilli, remarquai-je en souriant. Tu n'as pas l'air d'être ma mère... Mais ma soeur.

Maman m'avait alors souri doucement, sans pour autant prendre la parole.

-Quel âge as-tu ? demandai-je avec une voix émerveillée.

-J'ai plusieurs milliers d'années derrière moi, m'avoua-t-elle en riant légèrement. J'ai arrêté de compter et ce n'est pas important.

-J'ai rencontré deux autres éternels, l'informai-je un peu plus sérieuse. L'un d'eux ressemblait à un vieil homme. Il me faisait penser au Père Noël sans le déguisement et le « hohoho ».

-C'est Zuras, m'indiqua ma mère d'un ton tout aussi sérieux que le mien. C'est notre leader.

-Et j'ai rencontré Ikaris, continuai-je. Il m'a entraîné, c'est grâce à lui que je peux aussi bien contrôler mes pouvoirs en aussi peu de temps. Enfin, il m'arrive d'avoir encore des failles, mais c'est assez rare.

-Je suis contente que tu aies pu rencontrer Ikaris, c'est l'un des meilleurs hommes de notre peuple.

-Il est..., hésitai-je un instant. Intéressant. Disons que j'ai failli mourir de faim, de soif, de fatigue...

Maman émit un rire, mais je repris la parole très rapidement.

-Zuras m'a dit quelques petites choses. Ce qui n'a fait que créer plus de mystères sur ma personne et donc tu pourras le remercier, car j'ai d'autres questions.

Je laissais passer quelques secondes, hésitante et inquiète quant à la réponse qu'elle allait me fournir. En si peu de temps, j'avais dû assimiler pas mal d'aveux, de choses étranges. Je n'étais peut-être pas forcément prête à entendre d'autres révélations, mais comme je ne savais pas si j'allais la revoir, il me fallait poser ces questions.

-Je veux savoir qui est mon véritable père, finis-je par dire d'une voix un peu autoritaire. Je t'interdis de me dire que c'était un militaire mort au combat. Zuras m'a dit qu'il était étrange que j'aie des pouvoirs... Si j'avais un père humain. Alors je veux savoir. J'ai le droit de savoir. Je ne veux pas me réveiller un matin en ne sachant pas si mon père est vivant ou mort... Ou que des gens dangereux sont à ma poursuite parce que je suis ta fille et la sienne. Je veux pouvoir être prête à toute éventualité. Tu m'as dit que tu étais partie pour me protéger, mais il faut que tu reconnaisses que je n'ai plus besoin de ta protection et que je suis quand même en danger. J'ai donc besoin de savoir toute l'histoire. Tu me dois bien ça.

Maman me regarda tout du long et lorsque je me tus, elle ne prit pas la parole tout de suite. Elle semblait peser ses mots, peut-être même voulait-elle me refuser ces révélations. En tout cas, elle resta silencieuse pendant plusieurs bonnes minutes et je restais également calme, j'étais certaine qu'elle allait tout me dire. Elle baissa la tête et lorsqu'elle la releva, quelques secondes plus tard, je remarquais que ces yeux étaient brillants de larmes. Sur le coup, je m'en voulus de lui rappeler une période de sa vie à laquelle elle ne voulait pas forcément repenser. Cette légère culpabilité disparut lorsqu'elle prit la parole.