« Kate »
J'entendis une voix m'appeler au loin, tel un murmure. Je ne voyais rien, je ne sentais rien, je n'entendais que mon prénom. Je n'arrivais pas à prononcer le moindre mot, j'essayais de taper des pieds, de provoquer le moindre bruit, mais rien n'y faisait. Je n'arrivais même pas à distinguer d'où venait le murmure, comme s'il venait de tous les côtés. Malgré la situation, je ne me sentais pas effrayée ou perdue, cet appel était telle une caresse, il réchauffait mon cœur et m'apaisait. Je continuais à marcher sans savoir où aller. Peut-être n'allais-je nulle part et que je restais à la même place, que mes jambes mimaient l'action de marcher. Qui m'appelait ? Une question qui en amenait des tas d'autres et j'arrêtai de marcher pour m'asseoir sur le sol. « Je m'appelle Kate » pensai-je convaincue par cette information. « J'ai... ». Quel âge avais-je ? Je ne m'en souvenais plus et cela ne me perturbait pas de ne plus savoir cette information, ou même d'autres. Une seule question m'importait vraiment : où étais-je donc ? Je fronçai doucement les sourcils pour essayer de me souvenir de n'importe quoi, mais tout comme la pièce, mon cerveau était vide.
« Tu es spéciale »
Murmura la voix. Cette phrase me semblait à la fois familière et terrifiante. Je ne savais pas si « être spéciale » était une bonne chose. Je commençais à fatiguer d'être ici depuis des heures... Des jours peut-être ? Je finis par être totalement allongée et je m'endormis.
Un bruit relaxant me réveilla peu à peu de mon sommeil, mais je décidais de garder les yeux fermés dans l'espoir de retomber dans les bras de Morphée. Mais quelque chose aveugla mon visage, m'incitant à ouvrir les yeux et à contempler ce qui m'entourait. Je me trouvais dans une petite cabane en bambou et le faisceau lumineux était entré par la fenêtre dénuée de rideau. Cet endroit m'apportait un tant soit peu de béatitude avant de finalement me rendre compte que je ne connaissais pas cet endroit. Je me relevais d'un bond et me souvins de tout. Pas seulement de mon âge ou de la ville dans laquelle je suis née, mais de tous mes souvenirs jusqu'au dernier. Je posai instinctivement ma main sur mon ventre, à l'endroit exact où la balle était rentrée, mais je ne sentis aucune douleur. Je soulevai alors le top blanc que je portais pour inspecter l'endroit, mais il n'y avait rien. N'aurais-je pas dû avoir ne serait-ce qu'une cicatrice due à une quelconque opération que l'on m'avait fait subir ? Bien sûr que si, alors pourquoi je n'avais rien ?
Le sol de la cabane était en bois et en inspectant plus la pièce, je remarquais qu'elle n'était pas très meublée : il y avait le lit que je venais à l'instant de quitter, une guitare posée dans un coin, un vieux canapé. À la gauche de ce dernier se trouvait une pile de livres et à sa droite une lampe posée sur une table de chevet. Je décidais de ne pas inspecter en détail la pièce et sortis de la petite cabane. En faisant quelques pas, je me retrouvai sur la plage. Le sable était chaud et la vue était paradisiaque. La mer était presque transparente. Les îles Canaris ? Les Caraïbes ? Je n'arrivais toujours pas à me situer. J'avançais doucement, je me sentais presque coupable d'assister à un tel spectacle. Y avait-il un endroit plus beau que celui-ci sur Terre ? C'était difficile à croire, pour rien au monde je n'aurais voulu quitter cet endroit. Je compris que le bruit relaxant qui m'avait réveillée n'était autre que le bruit que faisaient les vagues. Ce lieu qui pouvait paraître idyllique et loin des soucis, n'arrivait pas à endormir mon instinct de survie et surtout ma paranoïa.
Je m'installai dans le sable, repoussant à plus tard l'inspection des alentours et préférant me concentrer sur mes derniers souvenirs. Tout en prenant des poignées de sable et en le laissant filtrer entre mes doigts par la suite, je me remémorai mon dernier souvenir et récitai à voix basse tout ce qui s'était passé par ordre chronologique. J'avais réussi à ne pas blesser Steve, malgré les intentions d'Hydra, et m'étais tirée dessus pour lui éviter la balle qui lui était destinée. Je m'étais « endormie » presque aussitôt. J'en vins à la conclusion suivante: je devais probablement être morte. Je croyais, qu'en apprenant une telle chose, je ne serais pas forcément dévastée. Je n'avais pas d'amis sur terre qui allait me manquer ou à qui j'allais manquer. Et pourtant je fus plus que dévastée d'apprendre ma mort. Le problème c'est que, quand vous êtes morts, vous pouvez faire le topo de votre vie et voir à quel point vous aviez merdé à pas mal d'endroits, ma liste de regrets était plutôt longue.
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La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)
Fanfiction[Fiction Marvel : Avengers. Une vision des films n'est pas spécialement utile pour comprendre l'histoire, mais c'est préférable. Néanmoins, d'après des critiques que j'ai reçues, il n'est pas nécessaire de connaître l'univers] Kate est une agent du...