Chapitre XIII : Les erreurs du passé

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Je ne pouvais pas l'entraîner dans mon monde, celui où les armes et les combats sont mon quotidien. Il devait rester ici, à sauver des vies, tandis que moi j'en exécuterai pour rester en vie. Mais ce baiser me rendait une part d'innocence que j'avais perdue en rejoignant le Shield. Que j'avais perdu de mon plein gré, mais qui me réconfortait un peu en ce moment. Néanmoins, je ne pouvais pas infliger une nouvelle douleur à Sean juste pour pouvoir avoir un peu de réconfort. Ce n'était pas juste, c'était égoïste et si j'avais rejoint le Shield c'était pour sauver des vies, et non les briser. Je décidais donc de quitter les lèvres de mon premier amour et de le repousser gentiment d'une main que je plaçai sur son torse.

-Ce n'est pas une bonne idée, murmurai-je avec le plus de froideur possible. Et tu le sais.

-Il y a encore un espoir pour que tu puisses avoir une vie normale et que tu t'ouvres à moi Kate, affirma-t-il.

-Non, dis-je sèchement. Je suis fichée et c'est irréversible. Je ne vais pas pouvoir avoir une vie normale avant au moins plusieurs mois et tu mérites mieux qu'une fille comme moi. Tu n'as pas le droit d'attendre encore le bonheur. Tu dois le trouver, mais ce ne sera pas avec moi, je regrette.

Je reculai de quelques pas et levai la tête vers lui. Je faisais du mieux que je pouvais pour le regarder droit dans les yeux et pour avoir une mine froide et sérieuse. Je devais le persuader qu'il devait lâcher prise, j'aurai tout le temps par la suite de me persuader moi-même que c'était la bonne décision.

-Tu te renfermes encore une fois, m'indiqua-t-il désespérément.

-Non, rétorquai-je d'une voix ferme, je te sauve la vie il y a une certaine différence. Tu ne sais pas ce qui se cache dehors. Tu n'es pas au courant de toutes les menaces qui règnent dans ce monde ou de toutes les choses fantastiques qui pourraient te faire peur. Tu n'es pas prêt pour une telle vie, tu ne mérites pas une telle vie. Tout ce que tu mérites c'est le bonheur et une vie normale et je peux t'assurer que ce n'est pas avec moi que tu l'auras.

Ça, c'était certain. S'il voulait une vie normale, il ne valait mieux pas qu'il sorte avec moi : l'espionne bientôt traquée aux pouvoirs magiques parfois incontrôlables. Et puis, c'était quasi sûr qu'il ne pourrait pas supporter que son premier amour soit en fait la fille d'un personnage mythologique. C'était trop à encaisser, même moi je n'avais pas encore avalé une telle couleuvre.

-Il vaut mieux que je te laisse, dis-je en me rendant à l'étage pour récupérer quelques affaires.

-Kate ! m'appela-t-il tout en me suivant. Kate tu n'es pas obligée de partir. Oui on n'aurait peut-être pas du s'embrasser, mais reste au moins la nuit. Pas pour toi, mais pour ton bras. Dans ce genre de cas, tu devrais rester plusieurs semaines dans un lit d'hôpital. Tu peux au moins supporter une nuit non ?

-Non, répondis-je. Non je ne resterai pas. Je t'ai assez fait souffrir comme cela et tu m'as déjà assez aidée. Plus vite je pars, plus vite je me trouverai un endroit où me cacher. Plus vite je pars, plus vite tu seras protégée des menaces qui pèsent sur moi.

J'attrapai ma veste et l'enfilai difficilement à cause de ma blessure de guerre. Je mis ensuite les quelques affaires que j'avais et me retournai vers Sean. Il avait un visage sérieux et dur, mais j'y voyais de la souffrance. Je m'approchai doucement et embrassai sa joue délicatement.

-Je te serais éternellement reconnaissante pour tout ce que tu as fait ces dernières heures et pour tout le bonheur que tu m'as apporté il y a quelques années.

Sean resta de marbre et je pus quitter la maison sans interposition. Je devais désormais me rendre dans la chambre de motel où j'avais laissé quelques affaires, j'espérais d'ailleurs que personne n'y avait été avant moi. Il me fallait me faire discrète, c'était donc une très mauvaise idée d'arrêter un automobiliste et le menacer de mon revolver. Il ne me restait que deux solutions : les transports en commun ou voler une voiture. Je ne pouvais pas compter sur la première, car je n'avais aucune monnaie sur moi. Je devais donc me résoudre à voler une seconde voiture. Je décidais d'exécuter mon plan lorsque je serai assez loin de la maison de Sean, pour qu'on ne puisse pas remonter trop facilement à lui. Après une demi-heure de marche rapide et épuisante, vu de mon état, j'arrivai dans une rue des plus banales et me mis en quête de trouver la voiture idéale. Quelque chose d'ordinaire. Une voiture familiale ferait l'idéale et justement il y en avait une à quelques pas. Il me fallut dix minutes pour trouver les quelques outils dont j'avais besoin à proximité du quartier et d'allumer la voiture. Je n'aimai pas voler les honnêtes citoyens, mais là je n'avais pas franchement le choix.

Lorsque je démarrai la voiture, la radio se mit automatiquement en marche et une musique se fit entendre. "Candle in The Wind" d'Elton John. J'aurai bien eu besoin de chanson un peu plus revigorante ou même joyeuse, mais je décidai de la laisser. Je me mis à pleurer, espérant d'ailleurs que ce serait la dernière fois avant un bout de temps. Il me fallut 30 minutes pour atteindre le motel où j'avais décidé de loger il y a de cela une semaine et la radio avait continué à passer des chansons douces et/ou tristes. Cela n'avait pas vraiment amélioré mon état...

Je sortis de la voiture et me dirigeai vers ma chambre, heureusement j'avais gardé précieusement la clé de cette dernière dans ma poche. De toute façon, dans le cas contraire, je n'aurai eu qu'à défoncer la porte. J'entrai et ne remarquai aucun changement à mon plus grand soulagement. Je pris le sac de voyage en dessous du lit et me mis à ranger les affaires qui traînaient : vêtements, armes, un peu d'argent deux photos de famille, un collier et je décidai même de garder le pass noir en signe de souvenirs d'une vie révolue. Lorsque le sac fût fait, je fis de mon mieux pour cacher le plus de traces possibles de mon passage et sortis aussi discrètement que j'étais rentrée, laissant la clé sur le lit. Je repris la route avec la même voiture : laisser la voiture près de la chambre d'hôtel aurait été du suicide.

Je changeai néanmoins de radio et mis les informations. Comme je m'en doutais, toutes les stations radios de news ne faisaient que parler du Shield et j'en appris d'ailleurs plus. Peu avant que les héliporteurs se tirent dessus, toute la base d'information du Shield avait été mis sur le net. Cette information me rendit très nerveuse : est-ce que mon dossier allait être vu par tous ? Je devais déjà me charger des agents d'Hydra qui allaient probablement me poursuivre à cause de mon boulot en tant qu'espionne, mais surtout à cause de mes pouvoirs. Si mon dossier avait été révélé, j'aurai encore plus de mal de passer inaperçue où que j'aille. 

Je sortis de Washington sans réellement réfléchir à ma destination. Je devais m'occuper de plusieurs choses : abandonner la voiture avant le lever du soleil, trouver de l'argent (car avec mes 200 dollars je n'allais pas aller loin), trouver un endroit sur pour quelques jours. Je savais que dans mon état de fugitive, je ne pourrai pas rester longtemps au même endroit. Je ne pouvais me fier à personne, pas même au gouvernement. J'aurai pu faire confiance au Shield, je crois en tout cas, en ce qui concerne mon côté magique. Mais Dieu seul savait ce que le gouvernement et les agences telles que la CIA, la NASA ou le FBI, auraient bien pu faire de moi. Je n'avais pas envie de finir dans un laboratoire. Le Shield avait su ma vraie nature et m'avait protégée contre des personnes malfaisantes en la cachant. 

À trop réfléchir, je ne faisais plus vraiment attention à ce qui m'entourait, je ne faisais que me concentrer sur la route. Si j'avais eu mes esprits, j'aurai peut-être remarqué la voiture qui me suivait depuis presque vingt minutes. J'aurai peut-être pu réagir plus vite et éviter ce qui allait arriver. Mais lorsque les coups de feu ricochèrent sur la voiture, il était trop tard. Les tirs s'arrêtèrent quelques secondes, mais quelque chose de beaucoup plus gros fit voler la voiture dans les airs. Je vis ma vie défiler en deux secondes et plusieurs visages m'apparurent : ma mère, mon grand-père, Fury, Sean et Steve.

La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant