Chapitre VI : Le dossier

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Je me doutais bien qu'à force de marcher, j'allais devoir faire face à une porte qui ne s'ouvre qu'avec un pass. Et c'est en fouillant les poches de mes vêtements, que l'impression que j'avais eue quelques minutes auparavant ne fit que s'accentuer : je trouvai un pass, sans identification et photo. J'en étais sûre désormais : quelqu'un m'aidait. 

J'inspectai plus précisément le pass. Il était noir, hormis une fine bandelette blanche sur l'un des deux côtés, en haut. Aucune autre information, en tout cas à l'oeil nu, n'apparaissait. Bien que cela soit suspect, je n'avais pas d'autre choix que de le glisser dans la fente, espérant que la porte s'ouvre sans message d'erreur. Par chance, cela fonctionna comme je l'avais prévu et je me retrouvai désormais dans un couloir un peu peuplé. J'allais donc devoir me faire discrète pour deux raisons : j'étais censée me reposer à l'infirmerie et donc de ne pas me retrouver dans les couloirs, mais je n'avais également pas de pass officiel pour circuler. Certes, le deuxième motif pouvait être moins grave, car il aurait été facile de m'identifier avec un simple test rétinien, mais encore une fois je n'avais pas le droit de circuler si j'étais en repos maladie. Cette pensée fit naitre une grimace sur mon visage. "En arrêt maladie, non mais je rêve" protestais-je en pensée.

Il ne fallait pas que je reste immobile, cela aurait pu paraître suspect. Je devais vite trouver les archives pour être au calme et enfin avoir les réponses à mes questions. Demander mon chemin à l'un des agents était presque suicidaire et signifierait un aller simple pour ma chambre de repos. Le mieux que je puisse faire était donc de trouver toute seule en vagabondant dans les couloirs et en écoutant les conversations : rien de mieux pour avoir des informations que d'écouter les collègues.

Me concentrer sur cette mission, m'aider à ne pas trop devenir folle. Être bombardée de nouvelles informations déstabilisantes, se sentir désormais différente et être entourée de questions sans réponses, me rendaient littéralement dingue. J'avais l'impression de revenir quelques années en arrière et de comprendre que je n'avais pas avancé d'un millimètre.  Même si je ne voulais pas l'admettre, mon engagement au S.H.I.E.L.D. m'avait aidé à oublier mes problèmes du passé et toutes les questions que je me posais. Il était d'ailleurs ironique, qu'après cinq ans, mon travail me créait également des soucis de ce genre.

A force de penser, j'en avais perdu mon chemin. Enfin c'est ce que je pensais. Une porte en fer se trouvait face à moi, avec à gauche un lecteur de carte et un scanner rétinien. Je restai devant pendant une bonne minute, à me demander si je devais essayer, ou non, mon pass. Je pris une grande inspiration avant de passer ma carte magnétique dans le lecteur. Une voix féminine robotisée se fit entendre : "Merci de procéder aux scans rétiniens". Comme le pass avait marché auparavant, je m'étais attendue à ce résultat. Je m'approchai du scanner et plaça mon yeux gauche juste devant. Un faisceau numérisa ma rétine et la voix se fit entendre une seconde voix : "Identification : Katherine Emma Windsor. Agent de niveau 8, acceptée."

La porte se dévérouilla, mais il me fallut une bonne minute avant d'analyser et d'accepter ce que la voix robotisée venir me dire. Au S.H.I.E.L.D, il y avait 10 niveaux. Fury était le seul niveau 10, étant le directeur. Les agents comme Natasha Romanoff et Clint Barton étaient des niveaux 7. J'étais, en tout cas je le pensais, un niveau 6. Alors, en une nuit, j'avais pu gravir deux niveaux ? Tout cela était de plus en plus suspect et ne pouvait que me présager de grandes et peut-être d'horribles découvertes sur ma personne. 

J'entrai alors dans la pièce, prenant soin de vérifier que j'étais bien seule, avant de refermer la porte derrière moi. La salle était meublée de bureaux où se trouvaient des ascenseurs. Mais il y'avait également des casiers, un labyrinthe de casiers. En avançant dans la pièce, les ampoules s'allumèrent petit à petit. Je m'installai face à l'un des ordinateurs et il s'alluma directement, faisant apparaître le moteur de rechercher du S.H.I.E.L.D sur l'écran. Étant une agente de niveau 8, je pouvais presque tout voir. J'aurais pu satisfaire ma curiosité en cherchant les dossiers sur New-York, Roswell ou tous les mystères de la Terre. Mais il y avait un autre mystère, bien plus important, que je me devais de résoudre : moi-même.

La Dernière Pensée (Fiction Marvel/Avengers)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant