Chapitre 15

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LISA :Présent
LIEUX: New York

Notre premier "nouveau " mardi est arrivé des semaines plus tard, et je n'ai pas été le moins du monde surpris quand j'ai vue que Jennie n'était pas venues.

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JENNIE : Il y a sept ans
LIEUX: Pittsburgh

Trois choses distinguaient HighLand Coffee de tous les autres cafés du campus. D'abord, ils autorisaient les clients à avoir un nombre illimité de mokas les jours plus calmes. Deuxièmement, ils fabriquaient toutes leurs célèbres sucreries à partir de rien. Et trois, ils avaient un deuxième niveau qu'ils ouvraient les jours de pluie comme aujourd'hui pour que nous puissions profiter de la vue.

Je suis arrivé dès qu'ils ont ouvert leurs portes ce matin, juste après avoir vu les nuages gris devant ma fenêtre. Armée d'un confortable sweat à capuche et deux de mes livres préférés, j'espérais profiter au maximum de ma seule journée sans cours.

"Te voilà, Jennie." La propriétaire a posé un latte au caramel frais sur ma table.
"Fais-moi savoir si tu as besoin d'autre chose."

"Attendez une minute", ai-je dit.

"Oui ?"

"ça fait deux semaines que vous ne me demandez pas de payer mon café. Pourquoi ?"

"Je te le dirais bien, mais j'ai juré de garder le secret." Elle a souri.

"Je vais essayer de deviner et si ma prédiction est correcte tu me feras un clein d'oeil, ok ? C'est Lisa, n'est-ce pas ?"

"Préviens moi si tu as besoin d'autres choses ." Elle a ri et s'est éloignée de moi.

J'ai sorti mon téléphone et tapoté sur la calculatrice, fixant le dernier chiffre que j'avais enregistré. Si le café se basait sur le nombre de lattes que j'avais commandés depuis que Lisa avait commencé à les couvrir "secrètement" pour moi, son total jusqu'ici était de cent vingt-cinq dollars.

Je me suis forcée de calculer ce montant samedi soir, quand mon rendez-vous merdique s'est plaint car je voulais quelque chose du stand de nourriture au cinéma.                 Déjà qu'il m'obligeait à payer ma part parce qu'il ne s'attendait pas à "acheter deux tickets", il m'a suggéré de marcher jusqu'au supermarché et de risquer de manquer les vingt premières minutes du film.
Pour quelle raison ?
Pour qu'il puisse économiser deux dollars sur les bonbons et avoir de bien "meilleures" boissons.
Je n'ai même pas été surprise quand il m'a demandé de l'argent pour l'essence à la fin de la soirée. Par contre j'ai été stupéfaite qu'il ait eu l'audace de m'inviter à un second rendez-vous.   

À ce stade, je mettais fin à mes stupides rêves d'amour à l'université et je m'en tenais à la prescription de Jisoo de ne sortir qu'avec des amis. Tous les gars avec qui je sortais me décevaient plus que les autres, et la personne qui faisait le plus d'efforts était sur liste noire.
Peu importe le nombre d'heures passées avec Jisoo à peser le pour et le contre d'un rapprochement avec Lisa, même en tant qu'amie, je n'arrivais pas à oublier l'attention des médias et du campus.

Si elle était à une fête, tout le monde savait qu'elle y était. Si elle changeait son statut sur Facebook, elle obtenait instantanément des milliers de likes. Et dès qu'elle donnait l'impression d'être avec une fille, même s'il s'agissait d'une prétendue "baise d'après-match" ou d'un coup d'un soir consensuel, la rumeur de la honte et de la salope reprenait de plus belle. J'étais bien trop réservé pour cela, et même si elle jouait le rôle principal dans tous mes derniers fantasmes, j'espérais qu'elle finirait par arrêter de me poursuivre.

"Est-ce que tu te parles à toi-même ?" Le son de sa voix m'a fait sursauter, me faisant me retourner.

"Qu'est-ce que tu fais ici ? Nous ne sommes pas mardi."

Tuesdays with Lisa //JENLISA// traduction Où les histoires vivent. Découvrez maintenant