Chapitre 19 : Le retour du héros

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Je le voyais enfin. Son odeur m'atteint et mon cœur s'apaisa. Je voulais courir dans ses bras, mais je ne savais même pas comment j'avais eu la force de venir jusqu'à lui. Allan me fit un grand sourire et se leva du banc où on se retrouvais toujours. Avec peu d’énergie, je lui souris.

Il s'approcha alors de moi, puis s'arrêta en mi-route et s'exclama :

- Je suis désolé, je suis pas très propre, j'ai fait comme j'ai pu pour venir et il n'y avait pas toujours l'option douche dans les endroits où je m'arrêtais.

Je m'avançais vers lui et lui tombais dans les bras. Il rit par émotion, je pense. Je retrouvais enfant l'homme que j'aimais. Son cœur battait fort alors que ma tête se déposait dans sa nuque. Je ne voulais plus bouger. J'avais l'impression que ce moment coupait le temps en deux. Il essaya de bouger, mais je le retirais à moi. Il leva alors mon visage et me fixa dans les yeux avant de m'embrasser.

***

Kert s'avança vers lui et lui mit une gifle en criant :

- Tu le savais, hein ? C'est toi qui l'as manipulée ? Et t'en n'as même profité pour la...

Le plus grand lui rendit son coup avec une force immense. Un sourire se dessina sur son visage :

- Disons que j'ai légèrement profité de la situation. Tout ce qui est à moi est à lui. J'ai bien le droit de goûter la marchandise, non ?

Kert lui fit les gros yeux. Derrière lui, Dimitri rigola :

- Alors, Kert, c'est lui que tu dis gérer les opérations ? J'ai de la peine à croire qu'il ait pu aussi facilement démonter bon nombre de nos règles. Ça ne te ressemble pas, crapule.

Le plus grand ne put s’empêcher de lâcher un grand rire :

- Tu me sous-estimes Dimi. Sache que je n'ai pas vraiment mis en péril mon identité. Je sais à peu près ce qu'il c'est passé tout à l'heure dans le cimetière. Jamais je n'ait prononcé les mots « forces des ténèbres » devant cette fille. Ça sera Allan qui sera accusé. Pour une fois, je ne l'attaquerais pas ouvertement, mais je serais dans le public. C'est confortable comme place, tu sais ?

Dimitri rigola, alors que Kert, toujours au sol, essayait de se faire oublier. Le grand aux cheveux rouille lança comme d'une traite :

- Mais fais gaffe quand même, sinon tu risque de te faire bouffer, Régis. Rien que la petite crevette là parterre, tu ne t'imagines pas la force qu'elle peut avoir.

Kert fit la sourde oreille, effaçant quelques larmes qui glissaient sous ses yeux brillants. Régis répliqua, dans l'écho de la pièce :

- Il es obligé de m'être utile.

***

Il ne m'avais fallut que de quelques minutes de persuasions pour que maman soit d'accord que Allan vienne à la maison. Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs. Je soupçonne peut être Allan d'avoir quelques pouvoir de persuasions. Mais là n'était pas le problème, la je savais qu'il était sous la douche, et qu'il dormait ici au chaud ce soir.

Je savais que l'élu de mon cœur était à mes cotés, je n'avais alors qu'à me reposer, plus rien du reste n'importais. Couchée sur mon lit, il ne me fallut que de quelques minutes pour m'endormir profondément.

Une main douce sur mon bras me réveillais. Après avoir ouvert les yeux, je revis Allan, avec des larges habits à mon père. Je lui fit un grand sourire avant d'entendre ma mère tousser dans l'encadrement de la porte :

- J'ai appelé ses grands-parents, ils ne peuvent pas redescendre avant la semaine prochaine. Ils m’ont demandé de le garder jusqu'à là, et j'ai accepté.

Elle n'avait pas l'air ravie, mais moi, je bouillonnais de joie à l'intérieur. Tout se passait comme dans le meilleur de mes rêves : je retrouvais l'homme que j'aimais. Lorsque ma mère sortit, Allan s'approcha encore un peu plus de moi et me caressa la joue.

A ce moment là, une vive douleur me prit à ma blessure et je serrais les dents pour ne pas crier.

- ça va ? Tu tires une sale tronche.

Pourquoi lui mentir, c'est l'homme que j'aime ? Je lui désignais alors la blessure sur mon torse, et il me fit une drôle de tête un peu fâché.

- Je vais chercher le nécessaire de soin. Comment tu t'es fait ça ?

- Je me suis battue.

Il me fit à nouveau une tête étrange avant de sourire, de soupirer et de sortir, sûrement pour aller chercher la trousse de secours.

Pendant qu'il n'étais pas là, je résumais les derniers événements dans ma tête ; Kert, Dimitri, Kali, Allan. Le cimetière et tout ça. Et la fameuse phrase. Je savais que je n'aurais pas dû la dire. Après que je l'ai dite, Kert s'est fait menacé par le garçon aux cheveux rouille. En quoi ça posait problème ? En faite, en voulant protéger Kali, j'ai trahi le secret de Kert. Même si je ne comprends toujours pas pourquoi il a foncé dans le tas au lieu d'utiliser ses pouvoirs.

De même du pourquoi ça devrais être un problème que je parle de leurs pouvoirs. J'avais bien vu que les blessures se faisaient de manière étrange sur leurs corps. Qu'ils se frappaient peu, mais que le sang giclait. Sachant en plus que c'était trois force4 des ténèbres et moi la seule humaine...Mais serais-ce un problème que je sache qu'ils n'étaient pas normaux ? Peut être que ça poseras des problèmes après avec Allan...Et même peut être que c'est pour ça qu'il me disait de ne pas révéler son secret...Logique, triste.

Allan revint dans la pièce et s'assit à mes cotés. Il me sourit et désinfecta ma plaie quand tout à coup, une voix résonna dans mon esprit, et qui je pense devait aussi résonner dans celui à Allan vu les yeux qu'il me fit :

Fanille, c'est Kali. J'ai un truc à te raconter, ça serait possible de te voir très vite, seule, dans l'endroit de cet après-midi ?

Allan me regarda l'air triste.

- Je suis désolée de devoir repartir alors qu'on vient juste de se retrouver. Annonçais-je.

- Non, écoute, je ne suis pas trop d'humeur à voir mes parents ce soir. Ça ne m’embête pas. Je t'attendrais, je ne m'endormirais pas avant de te revoir ici. Fanille.

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant