Allan sentait son visage fatigué peser. Même le froid du jardin de sa tante n’avait pas réussi à le soulager. Il ne rêvait que d’une chose ; dormir. Mais le sommeil ne venait pas, et quand il réussissait enfin à se reposer un peu, des cauchemars terribles lui venaient.
Il ne fumait pas souvent, seulement en cas d’extrême besoin. Ce cas comptait dans les plus urgent. Alors, en toute discrétion, il sortit une cigarette et l’alluma. Oui, il était soucieux. Il ne pouvait se confier à personne et pourtant il aurait voulut parler. La solitude le rongeait et il pensait à ses parents. Pourquoi- n’était-il pas mort le jour de l’accident ? Qu’est ce que ça aurait changé ? Fanille.
Voilà ce qui aurait changé. Il n’aurait jamais eu l’occasion de goûter ses lèvres et de l’entendre dire « je t’aime ». Il l’aurait rendue si triste…Il souffla la fumée, comme on éloigne facilement des idée de son esprit.
Mais soudain, le calme de la nuit se brisa. Un cri sortit de la maison. Allan leva la tête vers celle-ci.
- Et merde. Jura-t-il.
Il jeta en vitesse le tue-poumon et grâce à sa vitesse surhumaine, traversa la maison, monta les escaliers pour finalement atterrir dans la chambre de sa sœur.
Il reconnut immédiatement ces yeux bleus qui le fixaient.
- Je me disais bien que ça ne pouvait être que toi, cette présence malsaine qui donne envie de vomir. Lâche ma sœur immédiatement.
- Bonsoir Allan, moi aussi, j’ai un énorme plaisir à t’entendre à nouveau. Ironisa Régis tout sourire.
- Lâche ma sœur. Reprit Allan d’un ton ferme.
Régis, était en fait assis sur le lit de Natasha, la sœur aînée qui dormait toujours, et la tenait dans les bras, une lame argentée sous sa gorge. Celui-ci ne bougea pas d’un pouce et rigola :
- Ce ne serait pas drôle que je la lâche déjà. Elle n’est pas des plus laide, je dirais même qu’elle est plutôt à mon goût.
- Sale pervers ! Hôte tes sales pattes de là avant que je te tues ! Siffla Allan de plus en plus menaçant.
Régis lâcha la lame et remit son autre main sur le lit en ricanant. Ensuite, il plongea ses yeux bleus dans les marrons d’Allan avant de cracher de tout son venin :
- Je croyais pourtant que c’était bon, d’après les rumeurs, tu as trouvé une fille.
- Les nouvelles font vite le tour. Mais ce ne sont que des rumeurs.
Allan s’en voulut de mentir. Il pensa à Fanille. Il fallait la protéger, pour qu’elle ne souffre pas. Régis rigola, légèrement gêné :
- Comment ça, des rumeurs ? Tu me dis que ce n’est pas vrai ? Pourtant tu as embrassé une fille. C’était un coup de folie pour que je vienne à toi ?
- Si je voulais te faire venir à moi, j’avais d’autre moyen. Comme m’ouvrir les veines.
Régis ne parut pas très rassuré, légèrement vexé. Son sourire disparu instantanément quand il annonça :
- Tu sais très bien que tu es précieux et je n’aime pas que tu plaisantes sur le fait de te blesser.
- Ce n’est pas ce que tu as dit la dernière fois, quand tu m’as frappé à sang, car je n’osai pas riposter. Les autres t’ont fait un lavage de cerveaux ?
Il reprit son sourire et ne réfléchit même pas à sa réponse. Ses yeux brillaient :
- Je ne suis pas assez con. J’ai toujours la même haine pour toi, que tu sois l’élu ou pas, mais j’obéis comme un chien en attendant la faille des plus hauts placés, pour mettre ma vengeance en place. Mais, je parle beaucoup de moi.
Régis coucha Natasha, la borda avec les couvertures et se leva face à Allan, un sourire en coin :
- Parle-moi plutôt de cette fille. Comment s’appelle-t-elle ?
- Je t'ai dis que ce n'étais pas ma copine, OK ?
- Toi, tu embrasses des filles comme ça, pour le fun ?
Allan sourit d'un air méchant :
- Oh, je ne suis pas le pire dans ce domaine là.
Régis essaya de ne pas s'énerver, ce qui fut très dur.
- Elle habite où ? Dans les environs ? Insista-t-il.
Allan ne se laissa pas faire. Lui non plut il ne voulut pas s'énerver : Il savait très bien que chaque signe de colère donnait une petite victoire en plus à Régis. Il ne voulait pas qu'il l'approche, car il ne savait pas quel plan pervers pouvait tourner dans son esprit de force des ténèbres.
- Cela ne te regarde pas. Et puis, de toute manière, c'est une simple amie. Elle ne sait pas mon secret, si c'est ce que tu cherche à savoir, pour l'utiliser comme alibi pour me couler.
- Fanille, c'est un joli prénom, non ?
Régis sourit de manière provocatrice. Allan n'apprécia pas et monta le ton :
- Elle est en règles, alors tu ne la touche même pas en rêve !
L'ennemi sourit en entendant ça, puis, se pencha doucement vers Natasha et lui posa un bisous sur la joue avant d'annoncer de manière hautaine :
- Tout ce qui es à toi, est moi. Tu te rappelle de ça ?
- C'était une promesse faites étant gamin ! Je ne pensais pas que tu deviendrais un pareil monstre Régis !
Effectivement, lui, il se rappelait de ses phrases dites entre deux enfants, quand tout deux étaient déjà rongé par la solitude. Seulement, ce n'étais plus que des mots pour lui et il n'y croyait plus. Plus maintenant que Régis était devenu un homme que seul les femmes et la mort comblait sa vie. Il avait peur pour Fanille, il ne le laisserait même pas l'approcher.
- Un monstre, c'est comme ça maintenant que tu me qualifie ? S'étonna Régis.
Allan acquiesça positivement. Il se dit que ce n'étais pas nécessaire de rajouter ne serait-ce qu'un mot.
- Puisque tu me vois comme ça, c'est inutile de te prouver le contraire. De toute manière, tu ne m'as pas encore donné ma part dans cette histoire. Annonça Régis, le plus méchamment possible.
- Tu es bouché ou quoi ? Aucune part ne te revient ! Et même si ça devait être le cas, je suis conscient que seul le mort apaise ta folie, je ne serais pas assez bête pour te faire confiance ! Lança Allan.
- Toi peut être, mais ceux qui t'entoure, j'en doute. Ce qui est drôle, c'est que personne ne doit savoir ton secret...Tu coup, mon terrain de jeu est infini. C'est à celui qui court le plus vite de gagner Allan. Et je pense que je ne te rassure pas en te disant que j'ai déjà un coup d'avance...
Régis ricana, plutôt fier de lui, et en geste, la lame d'argent réapparut. Il fixa alors longuement Allan dans les yeux avant de planter le couteau dans la main à Natasha. Il disparut alors, mais sa voix résonna toujours dans la tête d'Allan : « C'est à celui qui court le plus vite de gagner... ».
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Ne me regarde pas dans les yeux
ParanormalAllan cache quelque chose. Nous avons vécu ensemble le feu, la mort. Mon amour est sans fin. Mais cette fois, cela parait plus gros et il s'isole. Il s'est fait tirer dessus, des gens le poursuivent. Je veux le sortir de ses ténèbres. Le chrono a dé...