Chapitre 28 : Dis, pourquoi le sang est si chaud ?

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Je l'avais repoussée. Je pense qu'il devait encore sentir la douleur due à ma claque sur sa joue. Mon regard devait être de glace, et lui paraissait comme un enfant à qui l'on enlève son jouet. Désemparé, déçu. Je lâchais d'une voix froide :

- Où est Kert ?

Il parut pensif quelques secondes, tellement perdu qu'il n'arrivait plus à prendre son air méchant du début. J'avais assez pris confiance en moi pour lui répondre, sans trembler, maîtresse de mes propres émotions. Régis demandais d'un air déconfit :

-C'est seulement pour lui que tu es là, hein ?

- Je suis effectivement là pour le sauver et, je me dis que si je ne réussis pas, je décevrais beaucoup Allan, car je lui ai déjà désobéi. C'est pas sérieux de le contredire et de revenir bredouille. Alors maintenant, où est Kert ? Répond !

Régis commença un long rire, froid et limite démoniaque qui me glaça un peu le dos. Il s'approcha alors de moi à une vitesse surnaturelle et me tint fermement le bras.

- Attend, ma grande, tu croyais débarquer comme ça, la bouche en cœur, me demander de libérer Kert ? Tu te prends pour qui ? Une grande guerrière ? Pour moi tu n'est qu'une petite emmerdeuse. Je veux bien te le rendre, mais si tu te prends pour quelqu'un de solide, je tiens d'abord à ce que tu te mesures à moi.

Une vive douleur me prit au bras et en le regardant, une immense griffure peu profonde venait d'y apparaître. Il venait d'utiliser ses pouvoirs contre moi, le sale rat. Ça faisait un mal de chien, exactement comme si je laissais mon avant bras au dessus d'une flamme. Il me lâcha le bras, mais mon corps refusa de bouger. Je restais fixée et Régis sourit :

- Tu n'as pas beaucoup de volonté, sinon tu te serais déjà défait de ce sort bon marché.

Une vive douleur me prit à la joue, et grâce au mal qui me rongeait je réussi à bouger et à reculer. J'arrivais même à articuler :

- Ce n'est pas juste !

Il s'approcha de moi et me regarda méchamment :

- Qu'est ce qui n'est pas juste ? Que je ne t'attaque pas avec mes poings ? Je le peux si tu le veux.

Et le plus calmement du monde, il me tint l'épaule droite et me mit un énorme coup dans le ventre de l'autre mains, si fort que j'en perdit mon souffle. Je tombais au sol, sur le dos et Régis m'écrasa le bras gauche avec son pied. Puis il se pencha vers mon oreille et souffla :

- Rien n'est juste. J'ai tout les droits. Tous les droits sur toi depuis le pacte avec Allan. Et ce n'est pas parce que je suis mauvais que ça change la nature de notre accord. Tu a voulut jouer la solide pour impressionner un trouillard ? Tu vas vivre l'enfer ma grande.

Régis ne se gêna pas. Comme si il avait 20 et 20 fois répété le geste, il glissa ses mains sous mon T-Shirt pour sentir ma peau. Je respirais fortement ; je ne voulais pas qu'il profite de moi, comme Allan s'occupe de moi.

Mais qu'est ce que je pouvais faire ? Je restais faible. Il continua sa course et glissa une main dans mes sous-vêtement, en haut. Encore un pervers ? Encore quelqu'un qui veut que je me sente mal ? Je restais là, ne me débattant même pas. Je n'en avais plus l'énergie.

Régis me fit un regard de dragueur avant de poser la main sur mon ventre et d'y tracer une blessure sans arme, avec ses pouvoirs. Je criais de douleur. J'avais tellement mal. Je ne pouvais rien faire seule. Quand j'eus fini mon cri, il se pencha plus sur moi et m'embrassa.

J'avais mal et je me sentais humiliée, seule. Finalement, il n'avait pas eu tord : qu'est ce que je suis venue faire là ? Je suis faible, je n'ai aucun moyen de me défendre. Ni arme, ni rien. Mais, ça a toujours été comme ça, non ?

« Certes, quand Allan se faisait frapper, je ne pouvait pas l'aider, car je ne suis qu'une fille toujours trop maigre, et trouillarde en plus de ça. »

Je devrais avoir honte de ma faiblesse. Allan lui, avait quand même fait l'effort d'essayer de me protéger. Plus d'une fois même. Même si normalement il n'avait pas le droit d'utiliser ses pouvoirs, je le soupçonnais à présent d'avoir mit un peu de sa force paranormale dans certaines disputes.

Et moi ? J'étais trop faible. J'avais laissé Allan se faire tabasser avec violence plus d'une fois. « Mais j'étais là. Toujours auprès de lui. Je pensais ses blessures et lui disait toujours :

« Courage, un jour tu trouveras la force. » »

Géniale la copine ; Le mec se fait tabasser à sang, je regarde sans rien faire et après je lui dit « Tout va bien se passer » ? Je suis vraiment la reine de faible.

Je ne me suis jamais battue pour rien. Quand on me faisait du mal, je n'ai jamais répliqué. Et si...C'était le moment que ça change ? Je le pouvais. Il suffisait de trouver le courage. Et ça, ça se trouve comment un courage ?

En ayant une pensée positive qui nous pousse en avant, si loin que la peur disparaît. Et moi, c'est quoi mon motif de motivation ? Allan. Sans hésiter.

Un garçon qui est prêt à braver ciel et terre pour que je me sente bien, qui à voulut tout faire dès le début pour que je n'entre pas dans les histoires des fils de ténèbres, pour qu'il ne m'arrive rien. Quelqu'un dont le courage est énorme. Allan, l'homme que j'aime.

Durant toute ces pensées, j'avais comme arrêté de ressentir et de faire attention à ce que me faisait Régis. Quand je repris mes esprits, il m'avait enlevé mon haut et me dessinais encore des cicatrices avec son pouvoir comme s'il s'agissait d'un jeu. Il ne tenait aucun de mes membres, j'étais libre de mes mouvements.

C'était le moment pour moi d'agir. Une once de courage, je prononçais dans ma tête ; Pour toi Allan.

Je levais ma main droite très vivement en espérant qu'il ne l'attrape pas au vol. Il ne put pas, il était trop occupée. J'approchais rapidement ma main en mettant les ongles en avant, contre son visage, espérant bien le blesser pour l'empêcher de me suivre au cas ou j'arriverais à fuir. La suite fut inespérée.

Du sang éclata alors que je reprenais ma main et Régis hurla de toute ses forces. En se tenant le visage. Non, le haut du visage. Je lui avait bien crevé un œil. Il s'écarta, hurlant de douleur, et moi, ni une, ni deux, après avoir remis mon haut, je fuis.

***

Quand Kert me vit à travers le cadre de porte, il parut étonné, mais sourit. Moi aussi. Je lui annonçais :

- Vite, il faut aller retrouver Allan avant qu'il ne soit trop remonté contre moi.

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant