Chapitre 12 : Silence radio

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Kert me fixai l'air d'attendre une quelconque réaction de ma part. Mais comment voulait-il que je réponde ? Il m'effrayais. Je savais bien que c’était le garçon que j'avais embrassé une heure au paravent, et pourtant, je ne pouvais empêcher mon cœur de battre trop vite. Et Allan ? Si il possédait le même genre de pouvoir, que pouvais-je faire moi ? Kert me sortit de mes pensées :

- Mon cœur, réponds, est-ce que je te fais peur ?

J'osais enfin le regarder. Comme ça, il paraissait normal. Sa taille, ses cheveux, son odeur étaient toujours les mêmes. Et pourtant, en clignant les yeux, je voyais déjà ses mains couvertes de sang, et la force qu'il dégagerait avec la colère. Mon corps entier trembla. Je ne savais que dire. Seulement, une bête pensée me vint à l'esprit. J'aimais Allan plus que tout, et j'avais l'impression que si je fuyais devant Kert, je ne pouvais pas me permettre de vivre avec une créature des ténèbres. Malgré mes haut-le-cœur créé par l'odeur du sang, je pris mon courage à deux mains, leva la tête et fixa ses yeux bleus :

- Oui, j'ai peur. Mais qui n'aurais pas peur en voyant la face cachée de ce que l'on aime ?

Kert sourit, l'air satisfait de ma réponse. Puis il fit quelques pas vers moi, et voyant que je ne fuyais pas, tendis la main. Je sourit à mon tour, mes vertiges étant passé. Je pris sa main, et comme un signe de compréhension, je la glissa sur ma joue. Il continuai de fixer mes yeux et s'approcha encore de moi. Il posa alors ses lèvres aux miennes, dans une pure douceur. Après ça, il amena ses lèvres à mon oreille, après avoir en chemin, posé un baiser dans mon cou. Là, il chuchota :

- Tout ça, c'est un secret. Personne ne doit savoir que je suis différent. Mais je sais que je peux compter sur toi, mon ange.

J'acquiesçai d'un signe de tête positif. J'étais plus que déterminé. Maintenant, je savais ce qui m'attendait. J'avais entrevu les pouvoirs de cette race des ténèbres, ce qui fait que je reconnaîtrais sûrement Régis en le voyant. Malgré le fait que j'aie bien digéré l'histoire du secret, j'avouai quand même à Kert que je voulais me reposer. Alors, je rentrais. Une fois arrivé à la maison, je montais directement dans ma chambre. Quand j'arrivais dans celle-ci, je me lançais d'une traite sur mon lit. Un objet qui était sous mon dos me dérangea, alors je le prit dans ma main. Mon téléphone portable.

En l'allumant, mon cœur loupa instantanément un battement ; J'avais reçu 4 messages de Allan. Je m'empressai d'ouvrir ma messagerie et fut étonnée car...Ses messages étaient plutôt mystérieux. Il y en avait même 1 en anglais. Dans l'ordre, ça donnait :

°Toujours, dans les contes de fée, ça finit bien. Seulement, on oublie que Mario le plombier, pour sauver la princesse Peach, s'amuse à écraser des tortues sans défense, brûler des plantes. La théorie du « ils vécurent heureux » est ridicule. Comme l'histoire de sauver une princesse d’ailleurs….°

°here and now, we live our solemn hour. Americans are always the first race but they forget our motto « We will obey the orders of our commanders, even if the words rhyme with the word death.  » They are not demons°

°je t'aime mon amour°

°Silence radio °

Tout ça était très louche. Seulement, en lisant le troisième message, je ne put m'empêcher d'être étonné, car jusqu'à maintenant, il ne m'avais jamais vraiment donné de surnom doux et le « je t'aime » était des plus tendre. Seulement, je ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. J'écrivis :

°Tu te fais un délire avec wikipédia et google traduction ? A part ça, hâte de t'entendre ce soir. Je t'aime aussi°

Quand je cliquai sur envoyer, je ne me rendais pas compte que ce message allait confirmer sa quatrième phrase « silence radio ».

Le nouvel an se passa tranquillement. Pas de message de Allan. Seulement, à minuit et demi, on sonna à la porte. Quand j'allai répondre, je découvrit les yeux bleus et le sourire de Kert. Il me plongea dans les bras en souhaitant :

- Bonne année Fanille ! Je t'aime.

Je sourit et lui répondit que moi aussi, je l'aimais. Mais, quand je me retournais, la gêne m’assomma comme un coup de marteau. Ma mère s’avançait vers nous, un sourire protecteur aux lèvres :

- Bonsoir, je suis la maman de Fanille.

A première vue, Kert parut timide, il hésita à bouger et me fixai dans les yeux. C'est alors qu'il se détacha de moi et tendit une main amicale vers ma maman. Il annonça :

- Bonsoir, je suis Kert. Contente de vous rencontrer.

Ma mère sourit sincèrement et lui serra la main. Plutôt froid comme salut, à mon avis. C'est alors que ma mère questionna :

- ça ne fait pas longtemps que vous habitez dans le coin, je me trompe ?

Kert avait déjà l'air un poil plus à l'aise. Il répondit d'une traite :

- Je suis là depuis moins d'un mois, je vient d'Irlande et ne vous inquiétez pas, là bas, on sait traiter les femmes en gentleman.

Le sourire de ma mère s'agrandit encore. C'est là qu'elle joint les mains et s'exclama :

- Mais quel jeune homme charmant ! Et moi qui croyait que Allan t'avais pervertie et que tu courrais après la mauvaise graine, ma fille !

- Maman !!!

J'avais crié tellement fort que ma gorge m'avait faite mal et que ma mère et Kert avait sursauté. Ce dernier avait un regard penseur. Ma mère ne chercha même pas à continuer et ferma les yeux en soupirant. Elle souffla entre ses lèvres :

- Tu as la permission de 2heures. Si tu n'es pas là après, tu...Tu m'appelles, okay ?

j'acquiesçai et Kert et moi sortions bras dessus, bras dessous. Au bout d'un silence qui parut interminable, je me décidais à demander :

- Tu veux que je te donne des explications, c'est ça ?

- Seulement si toi tu en as envie et que tu penses ça nécessaire.

Je réfléchit un moment pour réfléchir à ce que j'allais lui répondre. Je pensais à Allan et sentit à nouveau le contact de ses lèvres sur les miennes. Sa voix berçait mes oreilles et son regard moqueur me rassurait plus que tout. Mon cœur se vida en instant et je sentis quelque chose de froid me couler sur les joues.

- Je suis désolé si je t'ai rappelé de mauvais souvenir, mais je t'en supplie Fanille, mon cœur, ne pleure pas.

Dit-il en s'avançant vers moi. Il glissait ses doigts pour sécher mes larmes à mesure. Finalement, il me prit dans les bras pour me réconforter. Pourtant, j'étais dans les bras d'un inconnu. Ce n'était pas l'homme que j'aime, ce n'était pas Allan. Il était tellement différent de lui. Comme si Kert avait lu dans mon esprit, il soupira :

- Désolé si je ne suis pas, tout à fait comme tu voudrais.

Je levais les yeux vers lui et mon cœur battit. Je le savait, j'en était consciente, j'aimais deux personnes à la fois, mais il n'y en avait qu'une avec qui je voulais faire ma vie. Mais je ne pouvais pas me résoudre à quitter Kert. Pas tant que je l'aimais encore…On continuais à marcher et le seul bisous qu'il me fit fut sur le front, comme par timidité. De toute manière, quelques jours après, se passerait la rentrée…Et ses changements.

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant