Chapitre 32 : La vengeance de Régis

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J'avais peur. Comme une enfant, je ne sais pas pourquoi (très mauvais reflex d'ailleurs) je m'immobilisa et ferma les yeux. Ma respiration devenait de plus en plus forte. Je mourrais de peur, par son ton, il m'avait complètement figé. Dans le silence de la nuit, j'entendais son pas lent, qui venait gentiment vers moi.

Puis il commença à fredonner un air que je connaissais ; j'eus encore plus peur. Cet air ? C'est Marco qui nous le chantait souvent. Oui, le Marco qui est mort brûlé dans l'incendie que Régis à sûrement provoqué. Je me rappelais de tout et surtout, du dernier rire de Marco et...Des pleurs à Allan qui avait vu son premier mort.

C'était un cauchemar. J'avais terriblement peur et je ne pouvais plus rien faire. Je savais qu'il s'avançait et je savais qu peut importe ce qu'il me ferait ; il n'y avait qu'une fin à tout cela, la mort. J'allais mourir, comme n'importe quel fille qui aurait loupée sa vie. J'allai tout juste crever.

J'attendais juste le premier coup qu'il allait me donner. C'était juste la fin.

Une main m'agrippa violemment le poignet pour me retourner. Je voulais crier, mais des lèvres douces comme de la glace arrivèrent sur les miennes. Une odeur qui revenait de loin me rassura sur le moment, j'ouvris à peine les yeux, les refermas et lui rendit son baiser. Allan.

Il lâcha mes lèvres et fit face à Régis qui venait de s'arrêter :

- Alors, pourriture, t'as déjà choisi quels habits tu va apporter en prison ?

Allan me mis derrière lui pour me protéger. Régis rigola longuement et finis pas répondre :

- Moi ? En prison ? Allez, vient te battre au lieu de dire des conneries, femmelette.

Puis il leva longuement son regard sur moi. J'en eu des frisson. Un regard l'air de dire « Si je gagne, tu es toute à moi... » ça se voyait dans son œil, tout ce qu'il voulait me faire et j'en eu peur. Allan répliqua, l'enlevant de ses pensées :

- C'est vrai que Fanille t'a bien amochée. On ne t'a jamais appris à ne pas jouer avec les sentiments d'une femme ?

Il souriait d'une manière arrogante et on voyait bien que Régis bouillonnait intérieurement. Moi, j'étais légèrement gênée. Maintenant que Allan savait toute l'histoire, je n'aurais jamais pu penser qu'il le prenne aussi bien. Il avait l'air de prendre ça comme une leçon par rapport à lui même.

Savoir ce qu'il ne devait pas faire, dire, et surtout, que les mensonges me mettait hors de moi. Un léger silence durait puis tout à coup, tout bougea. Beaucoup trop vite pour que ne puisse moi même bouger.

Allan me poussa brusquement car Régis lui bondit dessus. Je tombais au sol sur les fesses et les vit l'un face à l'autre. Régis avait essayé de donner un coup rapidement, mais Allan l'avait intercepté en souriant. Ce dernier lui envoya un énorme coup dans le ventre pour l'éloigner de lui. L'ennemi fit un vol plané et tomba a un mètre de lui.

La demi force des ténèbres n'hésita pas à narguer Régis au sol :

- Bah alors ? Étonné ? Ça fait depuis quand déjà qu'on ne s'était pas battu ? J'ai évolué depuis.

Le blessé se leva difficilement et lui répondit un sourire au lèvre :

- Tu rigoles, si j'utilise mes pouvoirs tu te retrouveras mort avant d'avoir put cligner des yeux.

A peine il eut finit sa phrase qu'un vent chaud souffla sur Allan et qu'une coupure apparut sur le bras de ce dernier. Malheureusement, Régis avait raison. Et Allan savait aussi qu'il était fourbe, qu'il allait pleinement profiter de cette supériorité pour le mettre au sol...

Moi je voyais l'homme de mon cœur saigner, mais je savais très bien que, même si j'avais été le détonateur de cette histoire, à l'heure actuelle, j'étais plus une embûche qu'autre chose. Il devait me protéger et je ne pouvais rien faire pour l'aider, pour lui faciliter les choses. Quelle plaie.

Allan me poussa une nouvelle fois, mais cette fois je me rattrapais à un arbre derrière moi. Je levais gentiment les yeux et vit un fil de feu qui reliait la poitrine de Allan à l'indexe de Régis. Ce dernier souriait méchamment. Mon amoureux le dit une première fois, calmement :

- Va-t-en Fanille. Ce pouvoir est très puissant, il va réussir à te blesser avec mes mains. Pars, et vite.

Je restais figée, restant sourde à ses paroles. Enfin, je les avait entendue, mais cela ne restait que des mots pour moi. Je ne pouvais plus bouger, paralysée, à les observer chacun à tours de rôle.

C'est là que Régis voulut m'illustrer le danger et leva la main rapidement, ce qui fit apparaître une énorme coupure sur le torse à Allan. Comme si il tirait un fil, et que c'était un fil de peau de Allan. J'eus encore plus peur et mon petit ami hurla, en même temps de douleur et pour me prévenir :

- Casse-toi Fanille, il va te blesser ! Laisse moi.

Sur le coup de son hurlement, la peur me consumait. Les larmes me vinrent aux yeux doucement. Je regardais dans mon cœur. Tout ce que j'avais appris ces derniers temps, tout ça pour en arriver là ? C'est dégueulasse...ça me désole...Je pris mon courage à deux mains :

- Va-y Allan, tu peux le battre. Ne te préoccupe pas de moi, je vais bien. Et je sais...Que tu ne me feras pas de mal, malgré tout les pouvoir du monde. Je sais combien tu m'aime et j'ai confiance en toi. Maintenant, Va-y, bats l'homme qui nous a tout deux fait tant de mal. Donne lui ce qu'il mérite ! Je sais que tu en es capable !

J'avais agi au bon moment. Je sentis Allan se détendre instantanément et la pression se soulever. Le fil disparut et Régis jura. Il leva les yeux vers Allan et son visage se fixa. Il essaya de générer une étincelle, mais rien ne vint.

J'entendis la voix émue de Allan me souffler :

- Merci. Merci, Fanille, je t'aime.

Mon amoureux bondit alors sur Régis.

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant