Je fixais Allan avec des yeux légèrement rond. « Kert est bien là-bas, il n'a que ce qu'il mérite ». Pourquoi ? C'était méchant et déplacé de le prendre comme ça. Et moi qui croyais que Allan n'étais plus jaloux de Kert, je m'étais gravement trompé.
Mon petit ami s'avança en direction de la maison, mais moi je ne bougea pas. Il se retourna au bout d'un moment et me demanda :
- Qu'est ce qui t'arrive, Fanille ? Je croyais qu'il te fallait du temps pour lui pardonner.
- Oui, mais il est peut être en danger. Annonçais-je en fixant le sol, espérant l'attendrir. Faux-espoirs :
- Oui, sûrement.
Un léger silence se pose sur notre discussion. Aleks avait déjà soupiré et était parti. Pas trop son truc, se moquer des disputes de couple. Car pour moi, ça en était une.
- On ne va quand même pas le laisser tomber ?!
- écoute, mon cœur, a mon avis c'est ce que Régis attend, qu'on aille là bas et qu'on le sauve.
Allan s'approcha alors de moi et me mit les mains sur les épaules, pour me regarder droit dans les yeux :
- Je pense que tu as eu bien assez d'émotions ces derniers temps. Je ne veux pas te mettre en danger, tu comprends ?
Je hochais tristement la tête. Il avait raison après tout. Aller là-bas était la meilleur manière de me servir sur un plateau à Régis. Et pourtant...
Je n'eus pas le temps de réfléchir plus loin que Allan posa ses lèvres sur les miennes, avec une douceur dont lui seul avait le secret. C'est comme si il venait caresser jusqu'au plus profond de mon âme, de mon cœur pour m'attendrir.
Dimitri est grand, il s'en sortiras tout seul.
***
Ce soir, nous dormions à nouveau dans le même lit avec Allan. Maman était au courant qu'il faisait des aller-retour entre son lit et le mien, car c'est une maman, c'est tout. Je l'ai su car après la première nuit, elle a dit au souper suivant qu'elle n'était pas dupe et qu'elle avait faite la même chose avec mon père. Allan avait beaucoup rit, entre un rire gêné et un rire heureux.
Ses affaires avait été montée et nous dormions officiellement dans le même lit. Mais le sommeil ne nous était pas venu tout de suite. Il voulait (et j'étais bien partante aussi, je l'avoue) goûter à nouveau aux douceurs de notre premières fois. Tout se passa un peu près la même chose, mais en un peu plus vite. J'étais déjà moins timide et plus réceptives à ses caresses.
Puis finalement, nous nous endormions tout deux, corps contre corps, se promettant que le lendemain matin une douche serait la bienvenue. Sous les derniers ca^lins, les derniers « je t'aime » le sommeil m'envahit.
***
Le paysage autour de moi était flou. Comme si j'avais mis du maquillage et qu'il avait coulé. Un rêve ?
Je vit un grand homme habillé de noir et de gris. Il était de dos, mais ses cheveux châtains me firent prononcer un nom que j'avais l'impression de ne pas avoir prononcé depuis très longtemps :
- Hey, Kert !
Il ne se retourna pas. Parler m'avait asséché la groge, laissé comme un goût de sable sur la langue, Je me répétais dans ma démarche :
- Kert, je t'appelle ! C'est moi, Fanille !
Toujours aucune réaction. Je prend alors le temps d'observer ce qui m'entoure. Une pièce, fermée, sans aucune porte. Il fait sombre. La seule chose qui illumine la pièce, se sont des fenêtres brisée des morceau de verre tapissent le sol.
- Kert, regarde-moi.
Cette voix plutôt sombre semblait être prononcée par lui même. Mais on ne s'ordonne pas à soit même de se regarder. Pensive, je bouge enfin et me déplace vers lui. Plus je m'approche, plus je vois un grand miroir. Devant lui.
Le miroir est tâché de sang et je ressent une violente chaleur dans mes mains. Plus je m'avance pour voir le visage de ce Kert face au miroir, plus ma peur grandit. J'ai les mains moite et je remarque que l'une d'entre elle est resserrée autours d'un couteau. Du sang coule sur ma main...
***
Je mord ma lèvres pour ne pas hurler et risquer de réveiller Allan. Ce cauchemar m'avait effrayé au plus au point, mais maintenant je ressentais clairement ce que je devais faire.
Tout en douceur, je me retirais de bras de Allan et lui préparais un mot que je mis sur mon bureau. Je prit mes habits et m'habilla aux toilettes. Tout en mettant me habits, je me concentrais de toutes mes forces « Dimitri, s'il te plaît ! J'ai besoin de toi, vient à moi s'il te plaît ! ».
Non, je ne voulais pas appeler Kali, car elle allait tout de suite tout signaler à Allan car elle aussi est du genre a s'inquiéter pour moi. Alors que...Dimitri, quand on y pense, n'est pas si mauvais que ça. Il n'a rien à voir avec l'affaire du trio de menteur, je suis sûr qu'il a déjà fait des bêtises, mais quelque chose me dit, rien qu'a sa manière de parler, qu'il n'a pas mauvais fond.
Il a l'air de beaucoup tenir à Kert. Comme un ami. Et je ne doute pas qu'être ami avec un humain alors qu'on est différent doit être extrêmement difficile.
En marchant, dans les bords de rue nocturne, je pensais à mon petit démon qui devait encore être en train de dormir à la maison. Je me demandais de quoi il pouvait bien rêver.
J'espérais aussi qu'il ne soit pas trop fâché que je lui ait désobéi. Voyons ça comme une épreuve de couple, pas comme un mur infranchissable.
Et puis, cette initiative de tout vouloir régler maintenant me plaisait ; Si on ne donnait pas une leçon maintenant à Régis, est-ce qu'il me poursuivrait toute ma vie ? Je préférait être sûr du meilleur ou du pire avant de vivre avec Allan pour le meilleur et pour le pire.
Même si je devais souffrir, je savais que ce n'était qu'une conséquence pour aller plus loin, pour vivre mieux, encore mieux que je ne vivais maintenant. Et si Allan comprenait ça, ça voudrait dire qu'il était vraiment, vraiment mon âme sœur.
Un bruit perça le bout de nuit derrière moi et je sursautais. J'avais erré pour que me piste soit facile à trouver par Dimitri, et j'avais vu juste ; des cheveux longs couleurs rouille et une cape noir passait sous le réverbère derrière moi. La voix du garçon arriva à mes oreilles :
- Bonsoir jeune demoiselle. Il fait tard pour se promener. Que me veux-tu ?
Un cris du cœur me coula de la gorge :
- On va sauver Kert.
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Ne me regarde pas dans les yeux
ParanormalAllan cache quelque chose. Nous avons vécu ensemble le feu, la mort. Mon amour est sans fin. Mais cette fois, cela parait plus gros et il s'isole. Il s'est fait tirer dessus, des gens le poursuivent. Je veux le sortir de ses ténèbres. Le chrono a dé...