Chapitre 17 : Si proche

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La nuit avait été une des plus longues que je n'avais jamais vécue. Je n'avais pas beaucoup dormi, alors j'avais beaucoup lu, jusqu'à ce que le sommeil vienne enfin.

J'étais en train de déjeuner, plutôt calmement, quand on sonnait à la porte. Ni une, ni deux, j'eus tout de suite le reflex d'aller ouvrir. Et si c'était Kali ou même Allan ? Mais la logique me rattrapa et après avoir ouvert, je reconnut Kert et lui lançais un "Salut" plutôt froid.

- Hello. Je pensais que...Se serait bien que je t'accompagne en cours.

Petit silence gênant avant qu'il continue :

- Je suis vraiment désolé pour...hier. Je n’étais pas vraiment moi-même, désolé.

Je lui fit un sourire. Oui, ça m'avais gêné, oui, ça avait été déplacé, mais pourquoi lui en vouloir ? Si il dit qu'il s'en voulait autant de m'avoir fait ça, je ne pouvais pas le détester. Le trajet jusqu'en cours fut quand même assez silencieux. La seule chose qu'il me dit, juste avant que les cours commencent :

- La personne que je dois te présenter, elle vient après les cours. C'est un vieil ami à moi. Après, si tu veux, on peut aller manger quelque chose ?

Je lui fis un signe positif de la tête et le prof annonçait déjà le début du cours.

***

Mes yeux s'ouvrirent en grand, d'une traite et j'avais mal à la tête. Ce n’était pas la première fois que je voyais ce paysage froid, sombre et profond. Un peu plus loin, mais moins loin que la dernière fois, Allan. Je rêvais à nouveau de lui. Je ne pus m'empêcher de lui sourire, mais avant que je puisse parler, il me coupa la parole :

- Ecoute, je voulais juste te prévenir, finalement, je n’ai pas été bloqué à la dernière ville comme prévu, j’ai été bien plus rapide que Régis et…J’ai une très bonne nouvelle dès la fin des cours, tu pourras me prendre dans tes bras.

Je lui fis un énorme sourire et je ne trouvais pas les mots. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et je voulut lui courir au cou tellement j’étais contente, mais comme la dernière fois, ma course fut immobile. Je lui fit juste un dernier sourire avant de lui dire :

- Je t’aime, j’ai hâte.

Il me rendit mon sourire avant finalement de disparaître de mon esprit.

***

Mon prof me tenait fermement les épaules et la première chose que je vit fut ses grands yeux dans les miens :

- Debout Fanille, ce n’est pas un cours de sommeil, mais un cours d’histoire. Si vous ne vous réveillez pas immédiatement, c’est des cours à la maison en temps qu’exclue de scolarité que vous suivrez.

Je le regardais et lançais à l’arrache :

- Désolé, j’ai eu quelques problèmes de sommeil hier.

Il me regarda froidement et passa son chemin. Ouf, pas de question, pas de problèmes. Et en plus, à la fin des cours, je verrais mon amour, qui m’avait tant manqué. Pendant les cours, d’ailleurs, je ne pensais qu’à lui. Même à la pause (pendant laquelle Kert me racontais le film qu’il avait vu hier) Je ne put m’empêcher d’espérer que le temps passe vite pour que je puisse voir Allan.

Mais à plus y penser, ça faisait depuis le malentendu de hier que j’étais plus froide avec Kert. Malgré ma hâte de reprendre ma deuxième vie laissée en suspend après les cours, je voulais m’ouvrir quand même à lui. Rien que de penser à cette phrase, mon cœur bat à nouveau pour lui.

Le silence venait de tomber. Ou peut être qu’il durait un petit moment, depuis que j’avais commencer à penser, même. Il le brisa, ayant l’air gêné :

- Je suis désolé. Tu n’as plus trop l’air d’être à l’aise quand tu es avec moi. Je sais que c’est à cause de moi et je…Je suis vraiment désolé. Si je peux faire quelque chose…

Je lui mis une main sur le genou ce qui le fit s’arrêter immédiatement. Il soupira puis garda les yeux en bas, d’abord gêné, il rougit même. Puis au bout d’en petit temps il leva les yeux et les cala dans les miens. J’annonçais d’une voix douces, rougissant à mon tour, prenant ses mains qui étaient autant moite que les miennes :

- Tu sais, il ne faut pas que tu t’en veuilles. Je pense que c’est humain et…Que c’est pas ta faute si je n’ai pas été très…Prête. Ça arrivera au moment ou ça arrivera. Je t’aime, Kert.

J’étais plus que rouge et j’avais envie de me cacher dans un trou de souris car je venais de me rendre compte que je m’étais confiée à cœur ouvert à lui. Parler pareillement d’un sujet assez délicat…heu…

Il ouvrit grand les yeux et me fixa un moment, rouge comme une tomate avant de commencer en bégayant :

- Je…Heu…Tu…Tu es vraiment très sincère avec moi. Je ne sais pas ce que je…dois répondre. Tu…Tu es vraiment un ange. Je…Je t’aime tellement.

Il me fit alors un énorme sourire, mais tout en gardant ses joues rougies. Alors, sous les pulsions de mon cœur, je m’approchais de lui et l’embrassa. Il me rendit mon baiser.

On dut ensuite retourner en cours. Je me sentais tellement heureuse. Mes deux amoureux me donnaient le plus d’amour possible. Oups…Deux amoureux ? Ça me rappelle que je n’avais pas deux rendez-vous à la fin des cours avec chacun d’eux ? Là, ça allait mal. Vraiment mal.

Que choisir ? Mon cœur balançait. Si je devais aller voir Allan, Kert me ferai la tête car son ami allait venir exprès pour moi. Si je restais avec Kert, Allan allait se poser des questions et essayer de me retrouver et je ne voulais pas que se soit comme ça qu’il rencontre ma deuxième vie.

Dur dilemme. Que faire ? Si seulement il y avait une autre solution ? J’aurais bien pensé que ce jour là arriverais mais que faire quand il arrive vraiment ? Finalement, une idée me vint à l’esprit. C’est là que je bloquais mon attention sur le cours, gardant mon idée dans ma tête, bien au chaud.

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant