Chapitre 27 : Poupée de cire

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Nous étions tout deux autours d'une table, au premier étage. L'ambiance était assez morbide, sombre. J'avais la gorge sèche, mais je n'osais pas toucher à la tasse de thé qu'il y avait devant moi. Je n'avais pas peur, mais j'étais stressée. Je ne sais pas pourquoi. Après tout, un ennemi ne vous invites pas à boire le thé ?

Je relevais la tête de mon verre fumant, et voyait qu'il me fixait, en plein dans les yeux. Les seuls yeux que j'aimais fixer étaient ceux d'Allan. Là, je me sentais intimidée. Il dégagea une mèche de son front et soupira :

- Tu sais que tu ressembles à une poupée de cire ? Une beauté figée.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Il essayais vraiment de me faire perdre les pédales, mais je ne voulais pas me laisser avoir. S'il s'attendait à ce que j'appelle à l'aide, que je cire « Allan ! » Entre ses murs blancs, il perdait son temps. Maintenant que j'étais là, autant m'en sortir seule.

- Tu essaierais de me draguer ?

La réponse le fait sourire, mais je ne sourit pas.Par contre, sa réplique suivant me glaça le sang :

- Je ne te drague pas. Ton « petit ami » à dû t'expliquer le fonctionnement de notre pacte passé tout gamin. Disons simplement que je goûte et je profite de mon dû, qui est aussi le sien.

- On ne peut pas profiter d'un humain. Ce n'est pas un morceau de viande.

- Non,pas en profiter, mais si l'on veut, on peut la goûter.

Sans que je m'en rende compte, lorsqu'il avait prononcé cette phrase, il avait glissé une main sur la mienne et son autre main me caressait la joue. J'écartais sa main d'un geste brusque, ce qui le vexa. Pour dissiper ma panique, je bus une gorgée de thé.

Il lança sa tasse au sol dans la colère, ce qui me fit sursauter. Je reposais mon verre et l'observait. Une mine impatiente traînait sur son visage. Il grogna méchamment :

- Tu sais ce que dis mon frère ? Que je casse bien trop facilement mes jouets.

Son ton m'avait glacé le sang, comme précédemment dans le couloir. Mais cette fois, cela ne m'avait pas figé. Je gardais un air calme et commença à me lever, puis me retourna vers la port de la salle. Je ne fit que quelques pas, avant que je le sente me rattraper.

Ses bras m'entourèrent et je m'immobilisais. Cette odeur de Kert...De Régis. Un odeur qui me rassure. Mais étrangement, là, je me sentais bizarre. Sa voix douce arriva à mes oreilles :

- Fanille, je ne veux pas que tu gâches ce moment. Le seul avant que je te rende à Allan. S'il te plaît, passe ces derniers moment avec moi. Pour Kert, juste pour lui.

Il me retourna pour que je sois bien face à lui, puis ferma les yeux et m'embrassa tendrement. Je sentis son cœur battre fort, et le mien s'agiter de panique. Quelle drôle de sensation...Mais moi, que devais-je faire... ?

***

Allan, Kali et Dimitri n'étaient pas arrangés par leurs affaires ; Quelqu'un les suivaient. Un homme, en noir. Peut-être un des sous-fifres de Régis, il en a tellement. Tout trois décidèrent alors de se séparer pour voir qui ils pourchassaient vraiment. Quand à la gare, après de nombreux détours, ils se séparèrent, ils remarquèrent que l'homme en noir suivait Allan.

A ce moment là, il y avait peu d'autre possibilité que se soit un des hommes de main de Régis. Mais cela ne fit pas peur à Allan. Il n'avait qu'une manière de le savoir ; arrêter celui qui le poursuivait. Et pour ça, il avait deux alliés prêts à bondir au moindre de ses gestes.

Le plan allait déjà être tout fait, Allan avait grandi dans cette ville, il y connaissais chaque rue, chaque bâtiment. L'ancienne ferme vers la forêt aux Alouettes paraissaient l'endroit parfait pour tendre une ambuscade. Il trouva le moyen, en se concentrant, de toutes ses forces, de prévenir ses compagnons cachés parmi les rues grises, de foncer à l'endroit dit et de faire le meilleur piège. Les deux s'éxécutèrent.

Quand après une course lui brûlant les poumons, il arriva enfin à vue du vieux bâtiment abandonné, il ralentit un tout petit peu pour faire croire à son poursuivant qu'il était fatigué. Il fonça alors vers la vieille bâtisse et poussa l'énorme porte en bois.

Il ne fit pas rassurée en attendant le silence total. Est-ce ses amis avaient vraiment entendu son message ? Se faisaient-ils très discrets ? Il ne le savait pas. Il jouait alors au fuyant en montant les escaliers en moquette usée et en allant se cacher dans une chambre du premier étage.

Son coeur battait fort, comme lors des parties de cache-cache qu'il faisait plus jeune. Mais il devait camoufler chaque bruit, car il était seul contre un ennemi dont il ne savait rien.

Allan compta jusqu'à trois et entendit un énorme fracas dans le hall d'entrée, pui plus aucun bruit. Que c'était il passé ? Il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir, est-ce que le piège s'était déclanché avant que l'ennemi ne l'atteignent ? Il ne pouvait pas le savoir...

***

Dimitri voulait hurler de rage. Tout avait rater. À peine la porte s'était poussée que le piège (A savoir, les bûches abandonnées près de la porte qu'il avait trouvé, puis tenu avec ses pouvoirs en dessus de la portes) s'était déclanché, et n'avait même pas touché son ennemi. Maintenant, c'était lui qui était en mauvaise posture.

Celui qui les avaient attaqués le tenait appuyé par la gorge, comme un vulgaire morceau de viande. Il le reconnaissait mieux maintenant, bien qu'il n'aie jamais voulut ré-avoir à croiser le chemin de cet homme. Un homme, environs le trentaine, bien habillé, cheveux courts en bouclettes blondes des yeux perçants et son arme directement à la main, carrure musclée, mais maigre, oui, il avait bien en face de lui la personnes redoutée.

- S'il-te-plait, Paul, lâche-moi, me dit pas que tu vas me remener en prison ?!

- C'est bien gentil le coté familier, petit frère, mais pour toi, c'est comme tout le monde, tu m'appelles Mr.Adam. D'accord ? Et puis ce n'est pas toi que je viens chercher.

Dimitri regarda avec de grands yeux son grand-frère qui est aussi juge de criminalité pour les forces des ténèbres. Ce qu'il venait de sous-entendre...Pourquoi Allan aurait commis un crime ? Et quel crime ? Celui de tomber amoureux de Fanille ?

Un bruit se fit dans la cage d'escalier et le chasseur de crime n'hésita pas à lever son arme. Il donna un coup de fusil au hazard dans l'obsucurité et...Toucha sa cible. Allan hurla de douleur. Dimitri cria :

- Allan, ne meurs pas !

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant