Chapitre 8 : Que les ténèbres l'emporte tout entier

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- Tiens, j'en ai un autre de rechange au cas ou. Lança Kert en me tendant un téléphone portable éteint. Il était vraiment sympa. C'était la première fois qu'on se rencontrait et il me dépannait pareillement ? C'était le paradis ! D'autant plus que je pouvais appeler Allan maintenant.

Par contre, je ne retournait pas en cours. Je passai directement par la case départ, la maison, sachant que me deux parents seraient absent. Arrivé là bas, je fonçait dans ma chambre et alluma le portable. Un I-Phone, exactement comme le mien. Mais celui-là avait l'air plus neuf encore ; Le fond d'écran était neutre. Sûrement un paysage de vacance. Bon ça me regardait pas, je composait le numéro de Allan.

- Oui ? Répondit une voix paresseuse que je connaissais bien.

- Allan, c'est Fanille ! Tu peux pas savoir combien ça me fait du bien d'entendre ta voix ! Lançais-je terriblement heureuse.

- T'es pas en cours ? Et avec quel téléphone tu m'appelles ? Questionna-il visiblement pas très réveillé.

- Il y a eu un soucis, mais ce n'est pas le moment d'en parler. Pourquoi est-ce que tu t'inquiètes du téléphone avec lequel je t'appelle ? Il y a pas une histoire de repérage d'appel ou bien... Il me coupa :

- Fanille, on est pas dans un film d'espionnage. C'est juste que j'ai pas vu ton numéro apparaître et je me suis inquiétée.

Je me sentit bête. C'est vrai au fond, on était pas dans un film, mais dans la vraie vie. D'ailleurs, il fallait que je lui pose quelques questions. Ça ne pouvait plus attendre, le sommeil me manquait et je devais absolument résoudre certaine incohérence. Je prit un air calme pour demander :

- Je t'appelai en faite, pour te demander...Le sens de tes paroles. Tu as dit que ce n'étais pas une simple bagarre de clan et que...Tu ne pouvais pas être blessé.

Il voulut commencer à parler et je sentis par son ton du début qu'il allait me remballer. Je fit ma grosse voix :

- Tout en sachant que je t'aime et que pour ton bien, je ferai tout, même si je dois aller demander à ce certain Régis les informations sur toi que tu me cache.

Il soupira froidement. Il avait comprit. Ma phrase avait fait l'effet d'une bombe, mais elle avait été efficace.

- Que veux tu savoir vraiment ? Je n'ai pas grand-chose à te cacher, tu sais.

- Qui te pourchasse ?

Il sortit un rire nerveux, comme si j'avais posé la question piège. Mais il répondit quand même. Je me mis a plat ventre sur mon lit et écouta. Ses paroles étaient mâchées :

- Ils sont comme moi. Ce sont des hommes un peu spéciaux, géré par un seul chef, un ado de notre âge qui s'appelle Régis. Il est vraiment très dangereux et ne manque pas de cruauté.

Cette réponse me convainc à peu près, mais ça ne changeait en rien qu'il y avait une grande question qui me brûlait les lèvres. Il fallait que je la pose pour être fixée. Mais j'avais peur que cette unique interrogation change le tout au tout. Qu'il me réponde ou pas, je savais déjà que cela allait créer la colère. Mais je devais le demander. Les dés en furent jeté.

- Allan, tu dis « comme moi », mais qui es-tu vraiment ?

Il y eu un cours silence qui nous mit mal à l'aise tout les deux. Il prit une voix quasi neutre et posa enfin :

- Je suis une créature des ténèbres. Ma réaction fut directe :

- Quoi ?! Un vampire ?!

Il rigola et j'imaginais ses yeux brillant. Ensuite, il reprit quasi son sérieux pour reprendre :

- Fanille, on est pas dans un film. C'est la vraie vie et je suis un fils des ténèbres. Je vit dans le noir et ma force est anormale. Je levai la voix :

-Tu ne vis pas dans les ténèbres, tu es un lycéen, un adolescent normal et tu mènes une vie normale.

- Arrête de fermer les yeux, Fanille ; J'attire la poisse. Des gens me pourchassent, je ne me suis jamais fait d'ami autre que toi et...Mes parents son morts.

Le silence m’assomma tout entier. Quand je revit dans ma tête le flash télévisé avec la voiture en bas du pont, quand j’entendis une nouvelle fois la voix du présentateur dans ma tête : « 2adultes et un enfant sont toujours coincé dans le tombeau de ferraille... » Et la suite de sa phrase me choqua : « La nouvelle vient de tomber, il n'y a que l'enfant qui a survécu. »

La voix de Allan me ramena à la vérité :

- ça va ? Tu ne dis plus rien.

Une colère sourde m'envahit en un instant :

- Et tu crois que je vais croire à ces conneries ? Ce n'est pas drôle, tu sais. Je m'inquiète vraiment pour toi. Je t'aime.

Il parut étonné :

- Mais, c'est la stricte vérité. Je ne suis pas comme toi, je ne suis pas un humain. La colère, le mal et les ténèbres coulent dans mes veines.

J’éclatai :

- Mais tu l'a dit toi même, on est pas dans un film. Les vampire, les super-méchant ça n’existe pas.

Je commençait à sentir des larmes couler sur mes joues, mais je donnait le plus de force possible pour retenir tout signe de faiblesse de ma part. Lui, sa voix dérailla et il s’énerva pour de bon :

- Tu te rend pas compte Fanille, à quel point ça m'énerve ! Je prend une peine folle à te dire la vérité que j'ai toujours caché, je n'ose plus te regarder dans les yeux tellement j'ai honte de t'avoir menti. Maintenant, tu ne crois même plus ce que je te dis. Tu n'es qu'une sale égoïste.

Cette fois, les larmes coulèrent et je détacha un sanglot. J'entendis alors quelque chose qui me fit du bien ; je pense que Allan pleurait aussi, car j’entendis un petit sanglot qu'il prit toute la peine du monde à cacher. Peut être qu'il avait raison ; que j'étais égoïste. Mais son histoire paraissait tellement...Folle.

- Je...Suis désolé. En faite, je suis un peu sur les nerf car je n'ai pas beaucoup dormi et...Régis à essayé de tuer ma sœur hier soir. Il te cherche. Je ne voulais pas te faire de mal, au contraire. Se justifia-t-il.

J'arrêtais de pleurer et l'écouta parler. Sa voix me rassurait, quand il était calme et aussi vulnérable que moi. A ce moment là, nous étions au même point. Ce n'était plus l'homme fort, solitaire, froid, mais tout simplement Allan. Je susurrai, souriant en me rappelant de ses yeux :

- Je comprends. C'est vrai, qu'il faudra me laisser du temps pour avaler les changements de ces derniers temps, mais si tu me dit de croire en quelque chose, j'y croirait.

Allan lança un rire simple, avant de ressortir son air dépressif :

- Le seul moyen que tu auras d'y croire sera de voir de quoi nous sommes capable. Espérons seulement que la personne qui te montre aie de bonnes intentions.

Il soupira et moi aussi. Un léger silence s'installa, mais pas dans une ambiance mauvaises, plutôt douce. La dispute d'avant s'était envolée. Pourquoi s’engueuler alors qu'il était déjà bien assez loin de moi ? Autant rester uni, comme un couple. Je lui chuchotai :

- Tu ne peux pas savoir combien j'ai envie de t'embrasser en ce moment même.

Ne me regarde pas dans les yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant