4.

380 22 2
                                    

Elle y avait quand même réfléchit, si ses calculs étaient bons, il avait maintenant quinze ans et s'il était entrait dans l'armée à douze ans, ses trois années d'entraînement étaient maintenant terminées, la possibilité que ce soit bien lui qu'elle ait vu devenait de plus en plus probable. La mère de Jean était sa sœur, bien qu'elles n'étaient pas très proches, Élise s'était prise d'affection pour Jean et sa sœur ne s'était jamais opposé à ce qu'elle le voit.

Chaque fois qu'elle disposait d'une permission, Élise passait une journée avec son neveu, celui-ci ne savait pas qu'elle faisait parti de l'armée, elle ne voulait pas l'inciter à y entrer à son tour. Chaque fois qu'il lui demandait pourquoi il ne l'a voyait pas souvent, elle se contentait de lui dire que son travail lui prenait beaucoup de temps, sans rentrer dans les détails. Lui ne lui avait jamais fait part qu'il comptait s'engager dans l'armée plus tard, en même temps lorsqu'ils se voyaient ils ne parlaient pas d'avenir, il lui proposait toutes sortes de jeux auxquels elle ne disait jamais non et finissait la journée à arpenter les rues de la ville en compagnie de sa tante.

Mais cela remontait à il y a longtemps maintenant pour Élise, la dernière fois qu'elle lui avait rendu visite il avait dix ans, c'était il y a cinq ans. Après la catastrophe de Shinganshina, les permissions s'étaient faites plus rares surtout pour les plus gradés comme elle. La caporal s'était tout de même chargée de s'assurer qu'il était toujours en vie, c'est tout ce qui comptait à ses yeux, elle lui avait écrit des lettres plusieurs fois par ans mais sans mettre l'adresse de l'expéditeur qui était la base du bataillon, lui ôtant toutes possibilités de lui répondre, mais c'était pour son bien.

Elle n'avait jamais cessé de penser à lui, c'était la seule personne avec qui elle était liée par le sang qu'elle considérait comme sa famille, ses parents n'étant plus de ce monde depuis bien longtemps et sa sœur avec qui elle n'avait jamais eu une relation très fusionnelle, elles ne se détestaient pas, Élise éprouvait même de la sympathie à son égard, mais ressemblaient plus à de vieilles connaissances qu'à des sœurs.

Lorsqu'il était né, elle l'avait pris dans ses bras, elle était terrifiée à l'idée de faire mal à ce petit être fragile et, comme s'il l'avait senti, il avait arrêté de gigoter et fixait la femme qui le tenait dans ses bras avant de lui faire le plus large sourire qu'un nourrisson soit capable d'offrir. Après ça, comme pour lui prouver qu'il était bien, là, soutenue par cette étreinte légèrement tremblante, il s'était endormi, lui donnant sa confiance pour veiller sur lui pendant son répit.

Ça pouvait paraître absurde, un nouveau né passe le plus clair de son temps à dormir et certains pensent qu'il leur est impossible de ressentir le moindre sentiment. Mais elle, elle n'avait jamais oublié ce moment, alors qu'elle n'avait que dix ans et était une petite fille insouciante, elle avait décider de ne pas l'abandonner. C'était d'ailleurs la seule raison qui la poussait à voir sa sœur à cette époque, elles avaient un être qui leur était cher en commun, certes l'amour d'une mère ne pouvait égalé celui d'une tante, mais elle s'était efforcée de maintenir sa relation avec lui.

Repensait à tout ça la rendait nostalgique, son cœur lui hurlait de reprendre son cheval et de retournait là où se trouvaient les nouvelles recrues au plus vite, mais elle ne devait pas oublier son devoir de soldats, Erwin et Levi avait enfin pu s'entretenir avec Eren et quelque chose de gros se préparait, demain, il serait auditionné pour ce qu'il s'est passé à Trost et à l'issu de cette audience, sa garde serait confiée soit au bataillon soit au brigades spéciales et la décision ne serait pas rendue par n'importe qui, Daris Zackley, le chef des trois armées, déciderait lui-même de l'issue de ce débat.

Mais quelque chose la fit sursauter et sortir de ses pensées, son visage était trempé ainsi que le haut de sa chemise, un liquide tiède avec une odeur de menthe : du thé. Et cela ne pouvait venir que d'une personne.

Devoir de mémoire ( Erwin x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant