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Un vide blanc, c'est tout ce qu'elle voyait.

Elle se trouvait dans un endroit plongé hors du temps et de l'espace. Elle se sentait légère, comme si toute sa douleur avait disparu, ou qu'elle ne s'en souvenait plus pour l'instant.

- Élise, résonna une voix derrière elle.

Elle se retourna, surprise de découvrir qu'elle n'était pas seule dans cet endroit ne semblant pas être réel et découvrit des dizaines de silhouettes. Tous étaient vêtus d'un uniforme blanc et d'une cape émeraude à leur cou où étaient brodées les ailes de la liberté.

Elle reconnaissait bien ces visages, certains lui étaient même très familiers.

Gunther

Auruo

Mike

Nanaba

Son ancienne escouade...

Et encore tant d'autres personnes qu'elle avait connu au cours de ces dix dernières années. Ces personnes, il s'agissait de tous ces défunts camarades morts au combat.

- Il est temps que tu te réveilles, annonça l'un deux.

Et alors qu'elle tendait son bras vers eux, elle se sentit partir en arrière et tomber dans le vide.





La jeune femme réouvrit soudainement les yeux dans son lit de soin. Cette fois-ci elle était vraiment réveillée et se sentait réelle. Elle regretta peut-être un peu ce sentiment de légèreté lorsque son premier mouvement lui arracha une grimace de douleur et qu'elle replongea aussitôt la tête dans son coussin. Elle était vêtue d'une large blouse blanche fréquemment utilisée pour les patients dans les établissements de soins mais devinait nettement les bandages qui faisaient le tour d'une bonne partie du haut de son corp même sans les voir, partant du niveau de son estomac jusqu'à ses hanches.

Vu la réaction que lui avait causé un simple mouvement léger elle ne mit pas longtemps à comprendre qu'elle devait rester cloitrée au lit pour l'instant.

Mais apparemment quelqu'un se trouvait déjà dans la chambre car à peine sa tête avait retouché le coussin qu'un visage apparu dans son champ de vision. Le visage d'une personne qu'elle savait vivante.

Jean

- Éli ? T'es réveillée ?! S'écriat-il à demi surpris et joyeux. Ne bouges pas je vais chercher Hanji ! Reprit-il.

- Où veux-tu que j'aille, chuchota-t-elle à moitié dans les vapes en pensant qu'elle prononcerait cela d'une voix plus forte.

Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne réentende des pas se rapprocher d'elle, puis elle vit Hanji pencher sa tête vers elle, un large sourire s'étendait sur ses lèvres lorsqu'elle vit la jeune femme enfin éveillée.

Un sentiment de soulagement emplit le cœur de la scientifique, sa meilleure amie avait repris connaissance.

Avant même de prononcer quoi que ce soit elle se mit en route de vérifier son état dans son habituel excitement, elle passa une sorte de petite lampe devant les yeux d'Élise et vérifia son pouls mais la caporal ne mit pas longtemps avant de la faire ralentir.

- Hanji, Hanji, Hanji stoppa-t-elle en écartant la petite lampe d'un revers de main. Moi aussi je suis contente de te voir mais tu voudrais bien m'expliquer ce qui se passe ?

- Ho oui, excuses moi, répondit-elle en s'écartant de quelques centimètres. C'est juste qu'on s'est beaucoup inquiété pour toi ces derniers jours alors te voir enfin ouvrir les yeux est un exploit !

- Ces derniers jours ? Répéta-t-elle interloquée. J'ai dormi pendant combien de temps ?

Hanji hésita quelques instants avant de lui répondre, Jean qui se trouvait derrière elle ne se foulait pas non plus.

- Trois jours, lâcha finalement la scientifique.

- TROIS JOURS ?!

À peine eut-elle finit de s'exclamer qu'elle entendit la porte de sa chambre s'ouvrir, elle essaya de tourner légèrement la tête vers celle-ci pour voir qui venait d'entrer et vit une femme, elle ne devait pas avoir plus de quarante ans et était vêtue tout de blanc, un uniforme de soignante.

- Mais qu'est-ce que vous lui faites enfin éloignez vous d'elle ! Protesta l'infirmière.

Hanji essaya de s'attirer la clémence de la femme pour pouvoir rester dans la chambre mais celle-ci ne voulut rien entendre et vira la scientifique en disant qu'Élise avait besoin de repos. Elle somma ensuite plus poliment au brun toujours dans la pièce de sortir aussi pour qu'elle puisse examiner sa tante.

- Excusez moi ? Interpella Élise une fois seules dans la pièce.

L'infirmière leva le nez de son chariot de soin posé à coté du lit de la jeune femme et la regarda.

- Pouvez vous me dire ce qui m'est arrivé ?

- Disons qu'un titan vous a bien amoché, vous avez eu deux côtes brisées et l'une d'elles avait perforé l'un de vos poumons, c'est un miracle que vous ayez survécu, expliqua l'infirmière.

L'annonce était rude, elle comprenait donc mieux ce que venait de lui dire d'Hanji et la sensibilité des endroits bandés au moindre de ses mouvements.

- Vous êtes une jeune femme très forte, reprit l'infirmière, votre corp s'est accroché coute que coute à la vie alors que nous doutions même que vous surviviez à l'opération.

Élise ne savait pas quoi répondre, alors elle tenait à ce point là à sa propre vie ?

- Ces personnes doivent vraiment tenir à vous, elles n'ont cessé de veiller à votre chevet, ce n'était d'ailleurs pas les seules.

Alors qu'elle s'occupait d'examiner ses bandages et sa blessure, l'infirmière raconta à Élise la manières dont ses amis s'étaient relayés pour lui rendre visite. Le matin, la scientifique venait et rester une bonne demi-heure à raconter tout ce qui se passait en l'absence de son amie. Elle lui parla ensuite d'un groupe d'adolescents qu'Élise identifia comme ceux de la 104e brigade, un seul d'entre eux entrait dans l'établissement : Jean, tandis que le reste de son groupe attendait à l'extérieur qu'il revienne. Dans l'après-midi, un homme vêtu d'un costume sombre venait boire sa tasse de thé dans le fauteuil situé près du lit où elle dormait. Élise fut surprise de reconnaître en cette personne le caporal-chef Levi, il était donc venu la voir tous les jours.

Et pour finir, le soir, un homme qui occupait également une chambre depuis trois jours pour une blessure également causé par un titan se rendait dans la chambre de la jeune femme malgré que le médecin insistait pour qu'il reste au repos.

Cet homme, son bras droit avait été emporté par un titan lors de son dernier combat, mais sa santé ne le préoccupait point autant que l'état de la jeune femme qui reposait un étage en-dessous.

Sans savoir pourquoi, Élise eut soudainement envie de pleurer lorsque l'image d'Erwin lui vint en tête. Non pas de tristesse, mais de joie.

Lui aussi était en vie.

Devoir de mémoire ( Erwin x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant