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L'agitation était omniprésente, tous s'attelaient aux préparatifs pour le départ à la tombée de la nuit, la grande cour fourmillait de soldats courant si et là les mains pleines.

À peine arrivée, Élise n'avait qu'une idée en tête : trouver Erwin. Elle se précipita dans son bureau où elle le trouva assis à prévoir le plan qu'ils suivraient. Il releva la tête en entendant la porte s'ouvrir et un soldat déjà présent dans la pièce fit de même.

- Les titans ont réussi à passer le mur Rose, annonça-t-il.

- Je suis au courant, quel est le plan ? Demanda la caporal d'un ton sérieux.

- Nous ne savons pas quelle est leur avancée ni dans quel état est le mur Rose, Ehrmich sera notre dernier rempart, il marqua une pause. Tu es sûre d'être en capacité de venir ?

- Quelle question, bien sur que je viens, déclara-t-elle.

Il somma au soldat présent dans la pièce de les laisser quelques instants, celui-ci quitta alors la pièce, les laissant seuls fixés l'un sur l'autre. Il soupira et déposa son stylo sur la surface boisé du bureau.

- Qu'y a-t-il ? Demanda le blond sentant qu'elle ne disait pas tout.

C'était probablement le pire moment choisi pour discuter de ça, mais elle avait besoin de comprendre, de comprendre pourquoi elle ne pouvait cesser de penser à lui, pourquoi son prénom était la première chose qui lui était venue à l'esprit en apprenant la situation, pourquoi l'idée qu'il se mette en danger la terrifiait ?

Elle hésita, se forçant à ne pas fuir son regard, puis se décida finalement à se lancer.

- Qu'est-ce qu'on est toi et moi Erwin ?

Une chose était sur, leur relation avait changé, en l'espace de quelques jours seulement. Il la regarda muet quelques instants avant de s'enfoncer dans le dossier de sa chaise.

- Qu'est-ce que tu veux qu'on soit ?

Il avait répondu à sa question par une autre question, elle eut envi de le maudire pour la mettre dans une telle situation. Mais en réalité, lui non plus n'avait aucune idée de ce qu'ils étaient à présent.

Ils avaient inévitablement dépassé le stade de l'amitié par leurs actes récents.

Élise sentit son cœur s'accélérer soudainement, elle avait l'impression qu'il résonnait dans l'entièreté de son corp et sentit une désagréable chaleur se propager sous la peau de son visage à cause de la gêne. Pourquoi avait-elle soudainement envi de s'enfuir ?

Perdue dans les réflexions incessantes qui fusaient dans son esprit, elle ne remarqua pas qu'Erwin s'était levé, il était maintenant de l'autre coté du bureau et seulement quelques pas les séparaient.

Elle le regardait, incapable de bouger et de parler, submergée par l'intimidation qu'il lui provoquait pour la première fois. Doucement, il continua d'avancer vers elle, un pas après l'autre.

Le silence pesait dans la pièce, la tension était palpable.

Il s'arrêta lorsque de maigres centimètres séparaient leurs corps. Le regarder dans les yeux lui paraissait impossible, elle était fixée sur le tissu de sa chemise blanche épousant parfaitement son torse sculpté.

Elle frémit lorsqu'elle sentit ses doigts effleurer sa main, laissant une sensation de chaud sur chaque endroit où ils passaient et pourtant, elle en frissonnait.

Elle sentit ensuite les lignes chaudes qu'il traçait remonter lentement sur son poignet, puis son avant-bras. D'un coup, le visage du major se mouva doucement vers le coté de son visage, son souffle chaud s'écrasant au creux de son cou.

- Qu'est-ce que tu veux qu'on soit ? Souffla-t-il d'une voix basse à son oreille.

Sa voix, ses gestes, lui, tout l'attirait désormais chez cet homme, mais elle était pour autant incapable de lui répondre. Sans savoir pourquoi, elle avait fermé les yeux en entendant ces mots.

Mais elle les rouvrit brusquement lorsqu'elle entendit un raclement de gorge provenant de derrière. Erwin aussi se recula soudainement en se rendant compte qu'ils n'étaient plus seuls et repris contenance.

Élise se retourna pour voir qui était donc entré, elle découvrit Levi vêtu de son costume bleu marine adossé à la porte, les regardant d'une expression impassible qui se voulait presque blasée.

- Je vais vous laisser, annonça Élise en se mettant en marche vers la porte.

- Fais donc ça, rétorqua Levi en se décalant de celle-ci.

Habituellement elle lui aurait répondu histoire de le provoquer mais elle ne le regarda même pas, voulant absolument quitter cette pièce où l'air lui manquait presque.

Elle marchait d'un pas assuré dans le couloir pour s'éloigner du bureau. Elle ne s'était jamais laissé impressionné par qui que ce soit, l'armée pouvait être un milieu de requin pour une femme alors elle ne s'était laissée marcher dessus par personne, et voilà qu'Erwin Smith arrivait à la mettre dans un tel état, et pourtant, elle avait été confrontée à bien pire ces dix dernières années.


Dans le bureau, Erwin se sentait observé par les deux hématites le jugeant.

- Ce n'/

- Je ne veux pas savoir, coupa le noiraud. Alors ces titans ne nous foutrons donc jamais la paix.

- Tu es en état d'y aller ?

- C'est pas comme si j'avais le choix, répondit-il en roulant les yeux au ciel.

- Vas voir où en est Hanji, nous allons bientôt partir, déclara Erwin.

Le caporal-chef s'exécuta et sortit de la pièce, laissant le blond seul qui s'appuya contre son bureau une fois la porte fermée avant de soupirer, à la fois soulagé et exaspéré.

Elle n'avait pas tord, qu'étaient-ils finalement ?

Devoir de mémoire ( Erwin x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant