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- Tu es sûre que ça va ? Interrogea le blond en arrivant à coté d'elle, observant le reste des soldats s'atteler aux préparations pour éliminer Rod Reiss.

- Ça ira mieux quand il sera hors d'état de nuire.

- N'esquive pas ma question.

Elle soupira, il la connaissait bien, trop bien, et s'en était presque agaçant, mais pourtant, elle ne trouvait pas ça si déplaisant, non, au contraire, il s'inquiétait pour elle, c'était plutôt mignon.

- J'ai mal, avoua-t-elle.

- Tu n'es pas obligée de participer à cette mission, tu en as déjà beauc-

- Je veux y participer, coupa-t-elle en le regardant.

Cette fois, c'est lui qui soupira, elle était bornée, têtue et incorrigible, mais c'est ça qu'il trouvait mignon, lui.

Il la regarda à son tour, plongeant son regard océan dans ses yeux d'or, ils auraient pu rester comme ça longtemps, pour l'éternité s'ils leur était possible, l'un puisant sa force dans la rage qu'elle renfermait et l'autre se nourrissant de l'espoir en lequel il croyait dur comme fer.

Une main dans la sienne, l'espace d'un instant, elle avait oublié tout ce qu'il se passait autour.

- Tu as tenu ta promesse, reprit-elle sur un ton plus doux, ton plan a marché.

- En as-tu douté un instant ? Répondit le blond ironiquement.

Cette dernière phrase arracha un sourire à la brune, rares étaient les fois où Erwin faisait de l'humour, encore moins en situation de crise, mais avec elle, c'était différent, il était différent, parce qu'elle le rendait heureux, vraiment heureux.

Et même s'ils en avaient l'impression, le temps ne s'était pas arrêté autour d'eux, loin de là, Rod Reiss, ou du moins son titan, approchait à grands pas.

- Remettez vos bécotages à plus tard, je vous rappelle qu'on à un titan à tuer.

Les concernés se retournèrent, embarrassés, comme deux enfants s'étant fait prendre sur le fait, et découvrirent Levi, les bras croisés, les regardant sans même prendre la peine de cacher son jugement.

- Les préparatifs sont terminés, annonça-t-il en tournant les talons.

Erwin regarda la jeune femme une dernière fois, posant une main sur sa joue avant de suivre Levi, et elle, de partir dans la direction opposée, partant prendre des nouvelles de la cheffe d'escouade.

- Alors ma jolie, tout baigne ? Commença la scientifique guillerette alors que sa blessure était encore entrain d'être soignée.

- C'est plutôt à moi de te poser cette question, rétorqua la brune en montrant l'épaule de son amie du menton.

- Ho ça ? C'est qu'une égratignure de rien du tout, dit-elle sûre d'elle, juste avant de grimacer lorsque le soldat la soignant désinfecta la plaie.

- « Une égratignure de rien du tout », hm, je vois, remarqua la brune en arquant un sourcil.

Quelques minutes plus tard, le soldat finit les soins et partit aider les autres, la caporal en profita pour s'asseoir à coté de son amie, le silence planait, mais il n'était pas pesant, plutôt réconfortant, malgré l'énergie débordante naturelle d'Hanji, celle-ci restait étrangement calme pour une fois, elles n'avaient pas besoin de se parler, leur simple présence suffisait.

La guerre était dure, la vie de soldat éprouvante et les batailles douloureuses, mais elles étaient là, et elles se soutenaient, s'aidaient à tenir le coup, sans broncher, à garder leur figure d'exemples pour tous les autres soldats, celle qui ne cède pas à la panique et qui ne recule pas devant la peur, jamais, et ce, depuis le commencement.

- Je devrai y aller, l'opération va bientôt commencer, annonça la brune en se levant et en posant une main sur l'épaule non blessée de son amie.

Alors qu'elle s'en allait, la scientifique la retint :

- Élise ?

L'intéressée se retourna, interloquée.

- J'ai bien cru que j'allais mourir, dans cette grotte, avoua la cheffe d'escouade.

- Mais tu es toujours là, Hanji, tu t'en es sortie, la rassura-t-elle, c'est tout ce qui m'importe.

Hanji hésita, mais finalement, elle dit :

- Avoues le Élise, ça fait longtemps que tu ne tiens plus à la vie, toi, hein ?

- Je ne sais plus.





Ces souvenirs datant d'à peine une heure avant, ce moment avec Erwin, celui avec Hanji, ils repassaient dans son esprit alors qu'elle se prenait le souffle chaud, brûlant, de l'explosion qui l'envoyait s'écraser elle ne savait où, sans qu'elle ne fasse rien.

Eren avait rempli son rôle, une fois que l'immense larve qu'était le titan de Rod Reiss était arrivé au mur et s'était redressé dessus, il s'était transformé et avait envoyé l'énorme filet rempli d'explosifs se loger dans sa bouche béante.

Mais ceux-ci ne se déclenchaient pas, la tige dont l'extrémité avait été actionné à l'aide d'une flamme s'était surement éteinte lors du vol.

Alors avant même que qui que ce soit ne prononce un mot, elle s'était élancée, plantant ses grappins dans la chair fumante du titan et entrant littéralement dans sa bouche, là où étaient les explosifs.

Ses collègues l'avaient interpellés, elle avait entendu son grade, et même son prénom s'élever de différents cotés, tentant de l'arrêter, mais elle ne réfléchissait plus à cet instant.

Non, sa raison l'avait quittée, elle avait seulement dégainé l'arme qu'Erwin lui avait donné de son dos et tiré trois coups en pleins sur les explosifs, sans hésiter une seule seconde.

Ils avaient entendu les coups de feu, suivit d'une détonation assourdissante l'instant d'après, et d'une énorme explosion émanant du titan, duquel ils avaient vu le corp inconscient de la caporal être violemment expulsé.

Tandis que les soldats s'envolaient pour trancher les bouts de chaire volant, dans le but de trancher la nuque de Rod Reiss et de l'éliminer définitivement, Jean n'avait qu'un seul objectif : récupérer sa tante.

Il esquivait habilement les débris sanglants, les yeux rivés sur la jeune femme qu'il rattrapa en plein vol, lui évitant de s'écraser sur le sol. Son uniforme était ruiné, en parti brûlé par l'explosion, tout comme sa peau à certains endroits.

Et alors que ses compagnons d'armes se battaient encore, il remonta en haut du mur pour la déposer sur le sol, rejoint par le major et la cheffe d'escouade restés au sol ainsi que quelques soldats venant lui apporter les soins de premiers secours, s'il s'avérait qu'elle était encore en vie.

Et effectivement, en positionnant deux doigts près de son cou, le brun sentit un pouls, faible certes, mais il battait bien. Les trois soldats soufflèrent, encore sous le choc de sa soudaine action suicidaire, mais soulagés, elle respirait.

Devoir de mémoire ( Erwin x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant