Devoir de mémoire ( Erwin x OC )

22.

Elles arrivaient haletantes au pied du mur, Élise était vêtue de son uniforme aux couleurs beiges surmonté par sa veste marron où étaient brodées les ailes de la liberté, ses sangles étaient serrées de parts et d'autres de son corp et elle sentait le poids des deux caisses métalliques peser sur ses hanches. Ses cheveux étaient rassemblés dans ses habituels tresses enroulées en deux chignons au niveau de sa nuque. La caporal Kirstein reprenait du service.

Sa résolution de laisser à son corp le temps nécessaire pour pleinement récupérer n'avait pas duré longtemps, à peine avait-elle senti son énergie revenir que l'idée de se reposer faisait partie du passé.

Elle était à coté d'Hanji qui était aussi essoufflée qu'elle, les yeux écarquillés, l'image s'offrant à elles était des plus inquiétante : un titan avait été découvert dans le mur.

C'est quoi ce bordel...pensa Élise.

- Comment c'est possible... Marmonna Hanji.

À peine avaient-ils réussi à mettre hors de nuire la menace qu'était Annie qu'une autre apparaissait aussitôt. Était-ce donc une boucle sans fin ? L'humanité ne serait donc jamais tranquille ?

Soudain, Élise vit une main passer sur le coté de son champ de vision et la scientifique sentit une main lui agripper l'épaule. L'homme était essoufflé, d'un certain âge, vêtu d'une robe religieuse foncée et à son cou une sorte de chaîne en or où était représenté le symbole du Culte du Mur.

- Il ne faut surtout pas y toucher ! Déclara-t-il entre deux respirations.

Elles reconnurent immédiatement le révérend Nick.

- Ne le laissez pas à découvert, je vous en pris, le titan ne doit pas voir le jour ! Finit-il.

La cheffe d'escouade et la caporal le regardèrent, ne comprenant pas à un traître mot de ce qu'il se passait, mais une chose était sûre : il savait de toute évidence des choses qu'elles ignoraient.

La brèche qui laissait entrevoir le titan fut recouverte d'une bâche et les soldats du bataillon au sol ainsi que le révérend se rendirent au sommet du mur. L'homme était accroupi au bord de la pierre, s'assurant que le trou dans le mur qu'il vénérait tant était bien caché.

- Bon alors, vous avez une explication à nous donner, que fait ce titan là ? Demanda Hanji d'un ton sérieux.

- Je suis désolé, mais je ne peux rien vous dire.

L'homme refusait de leur révéler quoi que ce soit. Certes il n'avait jamais vraiment été du coté du bataillon, c'était même plutôt tout l'inverse, selon lui, ils souillaient les murs créés par les déesses pour les protéger en s'aventurant à l'extérieur. Mais Hanji et Élise pensaient que pour une fois, il mettrai ses croyances de coté et accepterai de leur livrer les informations qu'il détenait, mais la seule chose qu'elles obtinrent furent du mépris et des accusations, encore.

Alors qu'eux sacrifiaient leur vie pour parvenir un jour à libérer l'humanité de ces murs, lui les insultait presque. Une des deux n'allait bientôt plus supporter de l'entendre, ce fut Hanji qui craqua en première et attrapa violemment le col de l'homme pour le faire pivoter et pencher dangereusement dans le vide. Seule la prise de la jeune femme le retenait d'une descente fatale.

Moblit voulut s'approcher pour raisonner la scientifique mais Élise tendu son bras sur le coté pour lui faire signe de ne pas s'interposer et de rester en arrière. Elle connaissait Hanji, elle ne le lâcherait pas malgré toutes les menaces qu'elle pourrait proférer, c'était du bluff.

- Crachez le morceau, c'est un ordre ! Ordonna-t-elle. De toute façon si ce n'est pas vous qui me le dites je trouverez quelqu'un d'autre, menaça-t-elle en le faisant pencher encore un peu plus dans le vide.

- Je ne vous direz rien, lâchez moi ! Je n'ai pas peur de mourir ! Hurla-t-il en écartant les bras.

Sa vie n'avait donc aucune importance à ses yeux, il préférait mourir que de révéler des informations pouvant aider l'humanité. Cela ne servait à rien, il ne dirai mot, les soldats l'avaient bien compris.

Il était là, les bras ballant dans le vide, attendant qu'Hanji le lâche pour être cueilli par la mort. Celle-ci soupira avant de violemment l'éloigner du bord du mur, l'homme roula à terre, toussant en essayant de reprendre son souffle.

- Alala père Nick, je plaisantais, déclara-t-elle en allant s'asseoir au bord du mur.

Les questions se bousculaient dans la tête de la cheffe d'escouade, était-ce un cas isolé ? Ou bien les murs étaient-ils truffés de titans ? Elle n'en savait rien et cet interrogation lui provoquait un sentiment étrange, un sentiment qu'elle n'avait pas ressenti depuis sa première expédition en dehors des murs, un sentiment de peur.

Élise alla s'accroupir au niveau du révérend toujours au sol et s'approcha de son oreille, elle ne le regardait pas et fixait le paysage se trouvant derrière lui. L'homme frissonna en la voyant s'approcher, à cet instant, l'aura de la jeune femme était effrayante.

- Écoutez moi bien le psychorigide, j'espère que vous nous servirai à quelque chose, parce que croyez moi je n'hésiterai pas une seconde à vous lâchez moi, et contrairement à la cheffe Zoé, je ne plaisante pas, menaça-t-elle d'une voix froide et dure.

Elle se releva et fit quelques pas pour continuer d'observer le paysage en croisant les bras, comme si de rien était.

Soudain, une cloche retentit, c'était celle de la porte du mur, cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose, un ou plusieurs soldats arrivaient, et ça ne présageait rien de bon.

Et en effet, les nouvelles n'étaient pas bonnes, la suite des évènements n'allait pas aller en s'arrangeant et le semblant de calme auquel Élise pensait pouvoir avoir droit après ces derniers temps s'évapora en l'espace d'une seconde : des titans avait franchi le mur Rose.

Sans savoir pourquoi, lorsqu'elle prit connaissance du message qu'avait apporté ce soldat, toujours au sommet du mur, une seule pensées lui vint en tête, un prénom.

Erwin

Elle voulait le voir, si les titans avait franchi le mur cela voulait dire que ce serait au bataillon de les arrêter, et donc de se mettre en danger. Soudain elle réalisa, elle aussi avait peur, elle était terrifiée, terrifiée à l'idée qu'il lui arrive quelque chose.