Devoir de mémoire ( Erwin x OC )

30.

Une fois l'infirmière sortie, il ne fallut que quelques secondes pour qu'Hanji rapplique à nouveau dans la chambre toujours accompagnée de Jean. Ils s'étaient dissimulés au tournant d'un couloir pour ne pas être pris par la soignante lorsqu'elle s'éclipserait de la pièce.

- Bon, où en étions nous, recommença la scientifique enjouée.

- Merci d'être restés avec moi pendant ces trois jours, coupa Élise sans même prêter attention à ce que venait de dire son amie.

Hanji redevint soudainement un peu plus calme et les deux visiteurs regardèrent la convalescente la bouche légèrement ouverte.

- Tu peux me dire ce qui te prends ? Bien sur qu'on s'est assuré de venir te voir ! Reprit Jean d'un ton ironique. En plus Eren n'a pas arrêté de demander comment tu allais alors maintenant il va enfin pouvoir arrêter de s'apitoyer sur lui-même pour ton état.

Élise fronça légèrement les sourcils d'incompréhension, que venait faire Eren dans cette histoire ?

Puis elle comprit en voyant Hanji rouler les yeux aux ciel, c'était une simple excuse pour se voiler la face. En réalité, le brun s'inquiétait bien plus pour sa tante qu'il ne le laissait paraître maintenant qu'elle était réveillée.

- Et sinon, qu'est-ce que j'ai loupé ? Demanda la jeune femme un léger sourire aux lèvres.

Il n'en fallut pas plus à la scientifique pour partir dans ses interminables explications rythmées par ses mouvements incessants autour du lit d'Élise.

Au bout de quelques minutes, Jean finit par s'asseoir dans le fauteuil ayant bien comprit qu'il y en aurait pour un moment.

En résumé depuis qu'elle avait perdu connaissance les troupes encore en vie avaient regagné Stohess avec Eren et une découverte étonnante avait été faite, celle-ci pourrait bien changer la donne dans ce qu'ils savaient des titans jusqu'à présent.

Les titans seraient en fait tous des humains à la base. C'était donc pour cette raison qu'il n'y avait aucune brèche dans le mur Rose, les titans ne venaient pas de l'extérieur mais de l'intérieur même de ces murs censés les protéger.

Elle eut un pincement au cœur en apprenant que s'ils avaient pu en venir à cette hypothèse, c'était grâce à la carcasse du titan de la mère de Conny qui avait été découverte dans son village natal.

- Donc depuis toutes ces années nous tuons des humains, souffla Élise le regard fixé sur le plafond une fois que son amie eut finit de parler.

Hanji trouva la situation ironique, ces paroles lui rappelaient étrangement quelqu'un, Levi avait prononcé exactement les mêmes en apprenant la vraie nature de leurs ennemis.

- Dis Hanji, est-ce que je pourrai le voir ? Demanda Élise en tournant la tête vers la scientifique.

- Qui donc ? Demanda la brune interloquée.

- Erwin.

- Je crois que ce n'est pas une bonne idée que tu/

- S'il te plait, coupa la jeune femme d'un air suppliant.

Hanji soupira, comment pouvait-elle lui refuser une telle chose après tout ce qui leur était arrivé.

- Ne bouges pas, je reviens, annonça-t-elle en sortant de la chambre à toute vitesse.

Elle se trouvait désormais sur un fauteuil roulant poussé par Hanji en plein dans les couloirs du bâtiment.

- Si l'infirmière apprend ça on ne pourra définitivement plus mettre les pieds ici, notifia Jean qui les suivait désespérément dans leurs plans douteux.

- C'est pour ça qu'elle ne le saura pas, répondit Hanji en prenant un tournant de couloir.

Arrivés devant la porte désirée, Élise sentit son cœur s'accélérer, comme si elle ressentait une sorte d'appréhension à l'idée d'entrer, mais c'est ce qu'elle avait voulu alors maintenant au pied du mur elle comptait bien assumer.

Elle leva les yeux vers Jean et lui adressa un léger signe de tête pour lui dire qu'il pouvait ouvrir la porte. Celui-ci tourna la poignée et la porte s'ouvrit.

Son lit se trouvait juste en face de la porte, alors lorsqu'il la vit s'ouvrir il découvrit immédiatement qui se trouvait là, il n'en croyait pas ses yeux, elle était là en face de lui, enfin réveillée.

Levi qui se trouvait dans le fauteuil près du lit les regarda étonné aussi, c'est bien la dernière visite à laquelle ils se seraient attendus.

Hanji fit avancer de quelques pas le fauteuil d'Élise pour qu'ils puissent tous les trois entrer dans la pièce.

Une multitude de sentiment avaient submergé la jeune femme, elle ne savait pas quoi dire, muette face à la personne qu'elle voyait. Ses yeux se baissèrent légèrement sur le bras du blond, duquel il ne restait effectivement plus grand chose comme dans ses souvenirs.

Lui aussi était muet, les yeux écarquillés, il essayait de s'assurer que ce n'était pas un rêve.

Puis soudainement, Élise se mouva et même si c'était la dernière chose qu'il lui était conseillée de faire elle se leva malgré la douleur de ses côtes.

Hanji et Jean poussèrent simultanément une légère exclamation en la voyant faire mais elle n'y prêta pas attention, une fois sur ses deux pieds, elle effectua moins de deux pas avant de se raccrocher au lit à cause de ses jambes tremblantes.

Erwin décolla son dos de la tête de lit lorsqu'il la vit s'approcher et se redressa en lui tendant sa main pour qu'elle prenne appui sur lui.

Elle attrapa celle-ci et enroula ensuite ses bras autour du cou de l'homme se trouvant à quelques centimètres d'elle en s'asseyant sur le lit à cause de la faiblesse de son corps.

Il l'enlaça de son bras encore valide pour ne pas qu'elle tombe en essayant de ne pas lui faire mal. Ils ne bougeaient désormais plus, l'un dans les bras de l'autre, comme s'ils revivaient à leur contact.

Elle enfouit son visage au creux de son cou, les yeux fermés, elle sentait son parfum lui effleurait le nez, il était là, c'était bien lui.

Discrètement, Levi se leva et fit sortir la scientifique en empoignant le col de sa chemise et Jean les suivit sans se faire prier en refermant la porte derrière eux, les laissant seuls dans cette pièce où leur seule présence suffisait à réchauffer leur cœur.

Elle en oublia presque la douleur qui la lançait atrocement.

- Je le pensais vraiment, je veux passer le restant de mes jours avec toi, murmura-t-elle.