16.

301 19 8
                                    

Assise sur l'une des banquettes rouges de la calèche, face à deux soldats des brigades se trouvant sur l'autre banquette pour assurer la surveillance d'Eren, elle observait Jean triturer ses doigts nerveusement. Les brigades spéciales n'y avait vu que du feu, ses cheveux châtains étaient recouverts d'une perruque plus fournis en cheveux d'une couleur plus foncée que les siens. Mais pour elle qui l'avait vu grandir ça n'y changeait rien, elle le reconnaitrai entre mille.

Si elle se concentrait sur ce petit détail futile, c'était pour s'empêcher de regarder par la fenêtre, sa tête étant encore un peu amochée, le décor défilant plutôt vite lui donnait une désagréable impression de tournis.

La situation, aussi risquée soit-elle, Élise ne pouvait s'empêcher de la trouver ironique lorsqu'elle observait les deux gardes les accompagnant, ils ne lâchait pas la pâle copie de Jaëger du regard, malgré la force qu'ils mettaient pour paraître agressifs à son égard, leur attitude reflétait la peur qu'il leur inspirait, apeurés par le fait qu'il pourrait se transformer à tout moment.

Si seulement ils savaient ce qui se trame à quelques rues d'ici, songea-t-elle.

À cet instant, le trio d'adolescents devaient déjà avoir amadoué Annie pour l'emmener au point de capture, les rues avaient été évacuées et des dizaines de soldats s'étaient cachés dans le décor pour la maîtriser au moment voulu.

Néanmoins, elle ne pouvait se résoudre à être sereine, qui le serait dans de telles circonstances en même temps ? Mais quelque chose la dérangeait, une boule obstruait sa gorge et ses entrailles lui semblaient se retourner sur elles-mêmes chaque fois qu'une même idée lui traversait l'esprit, « Et si ça ne marchait pas ? ».

Soudain, une explosion retentit, assez proche pour deviner qu'elle venait de l'intérieur du mur Sina, même très proche de leur position, au point de faire trembler leur moyen de transport. Son regard et celui de Jean se croisèrent automatiquement, sous celui rempli de panique des deux officiers leur faisant face.

Leur calèche s'arrêta, les membres des brigades spéciales descendirent en premier, nombre de leurs camarades se trouvaient à l'extérieur aussi, ils étaient chargés d'assurer l'escorte des membres du bataillon, parmi eux se trouvait même le commandant Naile Dork.

Jean s'empressa de sortir du véhicule, mais se fit retenir par un des officier pensant que c'était Eren qui voulait s'échapper. D'un geste rapide, le brun ôta sa perruque et dévoila son identité avant de bousculer celui qui obstruait son passage, l'insultant au passage d'abruti pour l'avoir appelé par le nom du garçon qui l'insupportait au plus haut point.

Élise sauta rapidement du véhicule à sa suite, ce qui lui causa comme des résonnements à l'intérieur de la tête, mais elle n'y prêta pas attention et se précipita pour enfiler à son tour un équipement tridimensionnel.

- J'y vais aussi, informa-t-elle le major en arrivant à son niveau.

Celui-ci avait autorisé Jean à y aller mais s'apprêtait à refuser qu'elle y aille, jugeant son état trop fragile, ou peut-être n'était-ce qu'un prétexte, quoi qu'il en soit, Levi le coupa dans son élan, ce n'était clairement pas le moment de faire une scène de ménage.

- C'est bien beau d'y aller, mais éviter de vous foutre en l'air, précisa-t-il avant qu'elle ne décolle.

Son timing était parfait, une seconde de plus et elle n'aurait pu partir, non pas à cause d'Erwin, mais à cause des brigades spéciales pointant leurs fusils sur les membres du bataillon, se résumant désormais à Erwin et Levi, les deux autres étant parti. Comme ils l'avaient prédit, leur plan relevait d'un crime contre l'État.

Devoir de mémoire ( Erwin x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant