52. Lettres

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Hanji,

Pardonne moi de t'infliger la lecture de cette lettre au reste de l'équipe, disons que c'est ma démission, et qu'il est donc préférable que ma supérieure la lise, même si tu es bien plus que ça à mes yeux. Par où commencer ? Peut-être par la première fois où je me suis rendue compte que je n'étais plus heureuse, quelques jours après le départ de Moblit, quand j'ai réalisé qu'en quittant l'armée, il pourrait démarrer une nouvelle vie, chance que je n'avais pas. J'ai réprimé cette pensée au plus profond de moi, longuement, de toutes mes forces, mais elle finissait toujours par revenir, encore plus forte et plus oppressante. Je pensais qu'elle finirait par disparaître, que ce n'était qu'une passade, que le temps arrangerait les choses. Mais je me trompais, elle n'a fait que s'accentuer, jour après jour. Je culpabilisais un peu plus à chaque fois que je songeais à partir, au fait que c'est peut-être ça qui me rendrait heureuse finalement : partir, loin. J'ai fini par détester cette pensée, détester cette envie, et me détester moi-même.

Dire que je pars sans remords serait mentir, pour être honnête, je me suis rarement sentie aussi honteuse de ma vie. J'ai honte de vous abandonner au moment le plus crucial, vous, ma famille. Je m'étais promis de ne plus jamais recommencer, mais il faut croire que je n'ai pas assez appris de mes erreurs...

Je ne sais pas si cette lettre vous aidera à comprendre les raisons de mon choix, je l'espère, même si je sais que mes agissements ne sont pas dignes d'une caporal, que mes émotions n'auraient jamais dû prendre le dessus, que j'ai juré de servir l'humanité et que pour cette raison, mon devoir de soldat prime avant tout. Mais je ne peux plus, je l'avoue, cette fois-ci la difficulté est trop grande et je ne suis pas assez forte, mais je m'adresse maintenant à vous, l'escouade Levi. Vous êtes désormais les soldats d'élite du bataillon, loin de moi l'idée de vous mettre tout le poids du monde sur les épaules, non je veux seulement que vous preniez conscience de votre importance. Vous n'avez plus rien à voir avec les adolescents qui sont entrés au bataillon terrorisés face à ce qui les attendait, non, vous êtes devenus l'espoir de l'humanité.

Car j'en suis sûre : c'est vous, qui nous délivrerez des titans, et je compte bien rester en vie assez longtemps pour voir ce jour se produire.

En attrapant ce crayon je n'avais pas prévu de m'ouvrir à vous, j'ai toujours eu tendance à tout garder, c'est peut-être pour ça que j'en suis arrivée là d'ailleurs, mais vous ne pouvez pas me le reprocher, puisque vous êtes exactement pareils, même si certains d'entre vous ont plus de mal à se l'avouer que d'autres. J'espère au moins que ça vous aura permis de comprendre et, à défaut de me pardonner, de m'en vouloir peut-être un peu moins.

Que le Ciel vous accorde la protection dont vous avez besoin,

Élise






























Jean,

Contrairement à ma première lettre, celle-ci t'est personnellement adressée. Je ne reparlerai pas des raisons qui m'ont poussé à faire ce choix, partir était mon dernier recours, j'espère que tu pourras un jour me comprendre.

Je te connais assez pour savoir que dans les prochains jours, tu te demanderas pourquoi tu n'as rien vu, puis tu culpabiliseras, et cette culpabilité se transformera en colère. Mais je ne veux pas que ça arrive, car tu n'es responsable de rien, donc je t'interdis de te sentir responsable de mon départ. Tu n'as rien vu car je me suis assurée que personne ne voit rien, je suis la seule responsable dans cette situation.

Néanmoins, c'est une autre histoire que je voudrai te conter ici...

Lorsque je t'ai revu ce jour-là, après l'attaque de Trost, je ne pouvais pas croire que c'était vraiment toi. Après cinq ans, j'avais enfin la chance de te revoir, tu es réapparu dans ma vie au moment où je m'y attendais le moins et je crois que, aussi fou cela soit-il, le fait que tu entres au bataillon a été l'une des meilleures nouvelles que l'on m'ait annoncé dans ma vie, malgré tous les dangers que cela impliquait. Je pourrai continuer à m'étaler sur le temps que nous avons passé ensemble depuis mais je ne crois pas qu'il soit nécessaire de te le rappeler.

Non, ce que je veux que tu comprennes par-là, c'est qu'en t'ayant à mes côtés, on ne pouvait faire de moi une tante plus heureuse. Et je crois qu'au-delà de notre âge rapproché qui pourrait faire de toi mon petit frère, je te considère comme mon fils, même si l'amour que je te porte n'égalera probablement jamais celui de ta mère.

Et malgré ça je pars quand même, j'abandonne celui que je considère comme mon enfant, quelle piètre mère je ferais...

Mais tu n'as plus besoin de moi, depuis bien longtemps je crois. J'ai pu te voir grandir et changer, tu as appris, mûri, et est devenu bien plus fort que ce que je n'aurai pu espérer.

Je suis fière de toi Jean, et saches que rien de ce que tu pourrais faire ne ternirait cette fierté.

Que les Cieux te protègent,

Éli









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Hey !
Voilà la chapitre 52, un peu particulier puisque pour la première fois depuis le début de l'histoire on se retrouve dans le PDV d'Élise exclusivement, ce qui est totalement voulu :)
J'espère qu'il va a plu !

Devoir de mémoire ( Erwin x OC )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant