Devoir de mémoire ( Erwin x OC )

32.

Dans la nuit, de l'agitation avait réveillé Élise et, même si ses côtes la tirailleraient sûrement après ça, elle décida d'aller marcher voyant qu'elle ne trouvait plus le sommeil.

Arpentant les couloirs, elle aperçut de la lumière provenant d'une porte entrouverte, chose inhabituelle pour l'heure qu'il était. Elle s'approcha doucement en rasant le mur et entendit des bribes de conversation une fois à distance rapprochée.

- On ne peut pas continuer comme ça, il faut les arrêter, disait une voix, celle d'un homme.

- Le roi a donné son accord, les missions du bataillon d'exploration sont suspendues ainsi que leurs membres, annonça une autre voix, nous allons envoyer une équipe sur place.

Élise se raidit en entendant ça, ils comptaient les arrêter. Cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose, le bataillon se rapprochait bien trop de la vérité cachée derrière tous les mensonges qu'ils peinaient à démêler.

Les voix se turent ensuite et la caporal entendit des pas se rapprocher de la porte, elle ne devait pas être trouvée ici et encore moins arrêtée avant d'avoir averti Erwin de la situation. Elle fit demi-tour et disparu dans l'obscurité du couloir avant que le soldat ne sorte de la pièce.

Haletante, elle regagna la chambre du major dont elle referma doucement la porte avant de s'atteler à le réveiller.

- Erwin, réveilles toi, murmura-t-elle en secouant doucement l'épaule du blond.

Celui-ci, qui n'était pas du genre difficile à réveiller, étant toujours prêt à intervenir en cas de problème, ne mit pas longtemps à ouvrir les yeux.

Sans plus attendre, la jeune femme lui annonça :

- Ils vont arrêter les membres du bataillon.

Erwin se redressa immédiatement en entendant ces mots, elle lui répéta alors ce qu'elle avait entendu dans le couloir et ce qui allait se passer.

- J'ai besoin que tu rédiges quelque chose pour moi, dit le major une fois qu'elle eut fini.

Élise hocha la tête et s'empara de quoi écrire avant de s'installer en toute hâte au bureau. Le blond se mit à lui dicter les ordres qu'il adressait à Levi et son escouade.

Soudain, quelqu'un toqua à la porte et les deux soldats virent la porte s'ouvrir, ils retinrent leur respiration comme si l'heure décisive était arrivée, mais heureusement c'était une membre de leur rang, une soldate au cheveux rouges.

- Major Erwin ! Le révérend Nick a été assassiné ! Annonça Nifa essoufflée.

Élise qui venait juste de finir d'écrire écarquilla les yeux, comment une telle chose avait pu se produire ? Le révérend logeait pourtant dans un endroit sécurisé.

Elle tendit ensuite le papier à Erwin, l'arrivée de Nifa tombait à point nommé.

- Apportez ça au caporal-chef Levi de toute urgence, ordonna-t-il en lui confiant le document.

Comprenant rapidement la gravité de la situation, la soldate repartit en vitesse sans demander plus de détails.

- Il me reste une dernière lettre à écrire et si tu le veux bien, j'ai besoin que tu la lui donne en main propre, je dois être sur qu'elle lui parvienne, dit Erwin sous le regard interloqué de la jeune femme toujours assise.

Le jour se levait doucement et la rosée matinale se reflétait sur l'herbe luisante, pourtant la ville paraissait encore endormie pour l'instant, ce qui arrangeait ses affaires.

Sa capuche émeraude dissimulait son identité et elle s'était assurée de ne pas se faire remarquer. C'est seulement une fois face à lui et à l'abris de tout regard qu'elle ôta son couvre-chef.

- Commandant Pixis, commença-t-elle en effectuant le salut militaire. Le major Erwin m'a demandé de vous faire parvenir ça, dit-elle en lui tendant la lettre qu'elle avait elle-même rédigé un peu plus tôt.

Et il n'eut le temps de répondre quoi que ce soit qu'en relevant la tête elle s'était déjà volatilisée, comme envolée.

De retour au bâtiment de l'armée, elle se faufila discrètement dans les escaliers puis les couloirs. Elle se rapprochait de la chambre d'Erwin mais se dissimula à un tournant contre un mur en voyant deux soldats des brigades spéciales sortir de celle-ci, des cartons remplis dans les bras.

Une fois que la voie fut libre, elle sortit doucement de sa cachette et fit les quelques pas qui la séparait de la chambre bien plus lentement qu'auparavant, une main posée sur ses côtes douloureuses dû à sa sortie quelque peu clandestine.

N'empêche, ça fait un mal de chien, songea-t-elle péniblement.

La lumière du jour éclairait pleinement la pièce maintenant, elle trouva Erwin au milieu de la pièce, pièce dont la plupart des objets avaient disparu, il ne restait plus que des meubles vides, tout le reste avait été emporté par les brigades spéciales.

- Quelle bande d'attardés, grinça Élise en observant l'endroit, je me demande bien ce qu'ils pensent trouver en emportant la moindre babiole t'appartenant.

- Laissons-les faire pour l'instant, souffla Erwin à moitié désespéré, tu lui as donné ?

- Oui, répondit-elle, Pixis a bien eu ta lettre.

- Espérons qu'il soit de notre côté.

- Je l'espère oui, sinon, je ne donne pas chère de notre peau.

Le major lui appris ensuite que Levi et Hanji ainsi que leur escouade s'étaient enfuis de la maison qu'ils occupaient à temps, ce qui n'arrangeait pas les brigades spéciales qui les recherchaient activement, mais ravit la caporal lorsqu'elle l'apprit.

Elle qui ne portait pas les brigades spéciales dans son cœur, rien qu'à voir comment elle les surnommait, les « feignasses de Sina », et elle ne s'en cachait pas, savoir que leur projet de démanteler le bataillon pour stopper leur quête vers la vérité était entravé ne pouvait que la réjouir pour l'instant, même si elle ne savait pas ce qu'il adviendrait d'elle dans les prochains temps au vu de l'évolution de la situation.