Devoir de mémoire ( Erwin x OC )

57.

- Si on m'avait dit un jour que je me ferai tirer dessus par une gamine surentraînée... lança-t-elle lorsque Jean prit place à son côté.

Elle était ressortie de la pièce où étaient retenus Sieg, Eren et désormais les deux jeunes soldats mahr, ne pouvant garantir que le capitaine atteindrait la terre ferme sauve si elle restait en sa présence plus longtemps.

- Ta nouvelle coupe te va bien, la complimenta-t-il avec un léger sourire pour détendre l'atmosphère.

Elle leva son regard vers lui, elle ne décelait pas une once de colère ou de rancœur dans le sien. Non, il ne semblait pas lui en vouloir le moins du monde. Elle lui rendit son sourire avant qu'ils ne soient interrompus par Sasha se plantant devant la jeune femme :

- Caporale...

- Élise, la rectifia-t-elle gentiment.

- Élise, reprit la jeune fille nerveusement, fuyant son regard, si vous n'étiez pas intervenue...j'aurai sûrement pris cette balle...

- Ne te fatigue pas, la coupa-t-elle avec un léger sourire, si c'était à refaire je le referai sans hésiter.

Voyant que la gêne de la soldate l'empêchait d'être en mesure de répondre quoi que ce soit, elle se leva et l'entoura de son bras intact pour l'attirer à elle.

- Merci... lui chuchota Sasha en laissant s'écraser une larme dans le cou de la jeune femme et en s'accrochant désespérément à sa veste, comme pour se forcer à ne pas flancher.

Ils avaient beau avoir vu les pires horreurs ils n'en restaient pas moins humains, et frôler la mort n'était pas une chose à laquelle on pouvait s'habituer avec le temps.

- Arrête un peu de chouiner la goinfre, lança une voix ironique avant qu'une troisième personne ne s'ajoute à leur accolade.

- Jean tu m'empêche de respirer, râla Élise dont la voix était étouffée, mais le brun fit la sourde oreille.

- Eh attendez moi aussi, arriva Conny en s'ajoutant autour de ses trois coéquipiers.

L'espace d'un instant elle oublia sa blessure, elle oublia le fait qu'elle voyageait à bord d'un engin volant littéralement dans les airs et elle oublia qu'ils venaient probablement de déclencher une guerre. Elle se trouvait là, enlacée par trois ados qui arrivaient encore à jouer les guignols malgré toutes les épreuves qu'ils avaient traversé. Oui, elle avait l'impression de n'être jamais partie.

- Comme c'est mignon, scinda une voix sarcastique.

- La ferme Floch, rétorqua Élise encore à moitié étouffée par l'étreinte, il m'avait pas manqué lui, ajouta-t-elle plus bas à l'adresse des trois soldats.

Une légère grimace de doleur crispa son visage lorsqu'Hanji passa une énième fois l'aiguille dans sa blessure pour la recoudre. Elle se trouvait au district de Trost, dans les quartiers généraux de l'armée, endroit dans lequel elle n'aurait jamais pensé remettre les pieds.

- J'ai presque fini, promis, lui assura la scientifique.

Même en ayant le grade de major, son amie continuait de soigner ses petits bobos. Malgré leurs charmantes retrouvailles et la légèreté de leur discussion, la jeune femme sentait qu'il y avait un sujet sur lequel la brune hésitait à s'aventurer.

- Tu m'en veux ? Brisa alors Élise.

Hanji ralentit son mouvement l'espace d'un instant, semblant réfléchir, avant de répondre tout en reprenant :