Devoir de mémoire ( Erwin x OC )

21.

Ça y est, elles étaient arrivées à l'entrée, dans la cour séparant le grand portail de la porte principale du bâtiment de l'armée, elles descendirent les quelques marches et Élise confia le sac qu'elle portait à l'homme s'approchant d'elle, qui n'était autre que le père de Petra.

La jeune femme n'était pas encore totalement remise de l'attaque de Stohess mais assez pour se déplacer sans danger. Le moment de son départ était arrivé, les personnes les plus proches d'elle, du moins celles qui étaient toujours en vie, s'étaient réunis pour lui dire au revoir. Élise l'avait accompagné de sa chambre jusqu'à l'entrée en l'aidant à porter ses affaires, Hanji accompagnée de Moblit étaient là ainsi que Levi, malgré ce qu'il laissait paraître, la voir partir ne le laissait pas indifférent, Eren aussi était présent, la jeune femme avait toujours était bienveillante à son égard, et pour finir Erwin était également là, il tenait à être présent pour le départ d'un élément comme elle.

- Bon, je crois que le moment est venu, commença la rousse.

Élise n'était pas une flèche en matière d'aurevoirs, alors elle prit son amie dans ses bras, la serrant une dernière fois avant de ne plus la revoir sûrement avant un petit bout de temps.

- Je veux que tu sois heureuse, chuchota-t-elle à Petra, et si un jour tu as un problème, je rappliquerai illico, ne l'oublies jamais, finit-elle en se retenant de lâcher une larme.

- Je te le promet, répondit la rousse en la serrant un peu plus.

Vint le tour d'Hanji, heureusement, sa gaieté habituelle détendait l'ambiance peu joyeuse, elle lui souhaita bonne continuation et lui offrit une accolade, à la Hanji.

- Toi, ne fais rien de stupide sinon je reviendrai m'occuper de toi tu m'entends ?! Avertit-elle Eren.

Ce n'était pas méchant, seulement affectif, elle savait qu'il avait parfois un comportement impulsif, ils le savaient tous.

Arriva le tour d'Erwin, il lui serra la main et la remercia pour les services qu'elle avait rendu à l'humanité et lui glissa gentiment que leurs portes seraient toujours ouvertes s'il lui prenait l'envie de revenir.

Il lui restait une personne à saluer et pas des moindre, le caporal-chef. Même si elle avait fait le choix de partir, elle lui vouait toujours une admiration sans limite et lui serait toujours reconnaissante de l'avoir choisi pour intégrer son escouade, pour faire partie de l'élite.

- Aurevoir, caporal-chef Levi et merci de m'avoir permis de travailler à vos côtés. Dit-elle en s'inclinant légèrement.

Contre toutes attentes, celui-ci lui tendit sa main, il n'était pas du genre à avoir de contact physique avec qui que ce soit, à moins que ça ne soit d'une manière plutôt brusque, alors tous furent un peu surpris mais s'efforcèrent de ne pas le montrer.

Petra hésita un peu, mais elle finit par se lancer et la lui serrer.

- Aurevoir Petra, tâches de profiter de ta nouvelle vie.

Sa voix était plutôt froide, comme d'habitude, mais ses paroles étaient sincères et cela suffit à la jeune femme.

Son père salua la petite équipe poliment avant d'emmener les sacs dans la calèche. Erwin avait accepté qu'ils fassent le voyage dans une de celles de l'armée, de cette manière il n'avait rien à payer, c'était un peu leur cadeau de départ.

La rousse gravit les petites marches pour monter à l'intérieur du véhicule et se retourna une dernière fois pour leur sourire avant de s'engouffrer dedans.

Hanji connaissait la sentimentalité d'Élise pour ces moments là, elle savait aussi qu'elle s'était retenue de verser une larme pour garder la face.

- Ne t'en fais pas, tout ira bien pour elle ! La rassura la scientifique en passant un bras autour des épaules de la caporal.

- Je l'espère, elle mérite d'être heureuse. Elle marqua une pause. Vous le méritez tous, finit-elle en regardant ses amis.

- Je te promet d'y songer si on finit pas tous bouffer par un titan, rétorqua Levi sarcastiquement en regagnant le bâtiment.

S'il vous arrivait quelque chose, je ne le supporterai pas, songea-t-elle intérieurement à défaut de leur avouer.

Erd lui avait été transféré dans un bâtiment médical où il pourrait bénéficier de rééducation pour que sa jambe se remette au mieux de sa blessure. Oui, le bataillon avait perdu de très bons éléments dernièrement, des éléments d'élite.

Marchant dans les couloirs sous-terrains de la base, ses pas résonnaient dans le silence de l'endroit humide et sa silhouette était éclairée par les torches bordant les murs.

Elle ralentit lorsqu'elle atteignit la grande porte en bois, elle poussa celle-ci et elle s'ouvrit dans un grincement désagréable, signe qu'elle n'était pas toute récente.

Un petit escalier en pierre le long du mur la séparait de ce qu'elle venait voir, mais elle pouvait déjà apercevoir certains reflets bleus.

- C'est donc toi, Annie Leonhart. Dit-elle en s'approchant du cristal situé en plein milieu de la pièce.

- Il ne faut surtout pas la toucher caporal Kirstein, indiqua le soldat des brigades spéciales chargé de la surveiller.

Elle acquiesça et il remonta les marches, la laissant seule face à ce corp retenu prisonnier d'une glace incassable.

- Tu as raison de rester cloîtrée là-dedans, dors temps que tu en as la possibilité. Mais je peux t'assurer une chose, à l'instant où tu sortiras de cette chose, n'espères pas rester en vie très longtemps parce que je compte bien venger toutes les personnes que tu as tué. Tu paieras, ça tu peux compter sur moi.

La personne qui avait tué tant de gens, de soldats, d'amis à elle. Elle se trouvait là à porter de main, mais Élise ne pouvait rien faire, bloquer par le cocon dans lequel elle s'était enfermée.

Elle revoyait tout, le corp de Gunther suspendu dans le vide, son premier combat face à elle pour permettre aux autres de s'enfuir et sa défaite lamentable, la jambe d'Erd, le corp d'Auruo, Petra, son deuxième combat qui avait failli lui coûter la vie.

La caporal sentait la colère monter en elle, comme une rage lui comprimant le cœur, elle passa sa main dans la poche de son pantalon noir et tâta ce qu'il se trouvait à l'intérieur avant d'en sortir un canif bien aiguisé.

Elle n'avait peut-être pas le droit de l'approcher mais à ce moment là elle s'en moquait bien, ce qui comptait pour elle était de se venger.

- Réveilles toi ! S'énerva-t-elle en dirigeant la lame de toutes ses forces vers la glace.

Celle-ci n'était plus qu'à quelques millimètres de la couche solide, mais une main ferme vint empoigner le poignet de la jeune femme au dernier moment, faisant stopper net son mouvement et tomber le couteau au sol. Toujours dans son dos, il attrapa ensuite son deuxième bras et la ramena à lui pour l'empêcher de se débattre.

- Arrêtes Élise.

Elle reconnut la voix d'Erwin et ne chercha même pas à se défaire de sa prise, elle qui s'était efforcée de ne pas perdre le contrôle depuis son réveil de l'attaque de Stohess, il venait de la prendre en pleine crise de rage.

- Je sais ce que tu ressens, mais nous avons interdiction de la toucher.

- Je m'en moque, je veux qu'elle paye...Elle les a tué Erwin...

Les mains toujours sur ses poignets qu'il avait ramené vers le bas, il enroula ses bras autour d'elle pour la rapprocher encore un peu plus de lui.

- Je sais... répondit-il, une once de regret dans la voix.

Les membres de l'escouade Levi, elle était déjà là lorsqu'ils ont fait leurs premiers pas dans l'armée et, au fil des années, il semblerait qu'elle s'y soit attaché comme elle l'était aux membres de la sienne.

La mort de Gunther et Auruo la ramenait inévitablement au souvenir de celle de ses hommes. Annie les lui avait pris sans aucun remord, comme l'avait fait ce titan autrefois.