Chapitre 1 : Émilie/Le commencement

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Il se rapproche ,j'accélère tentant de mettre le plus de distance entre lui et moi.La terre froide agresse mes pieds nus mais je n'en tire pas rigueur,il faut a tout prix que je continu,il ne faut surtout pas que je ralentisse.Je lève les yeux au ciel ,la nuit est dégagée,seule la lune entièrement pleine vient troubler ce tableau presque noir.J'avance encore alors que mes jambes me font mal,je n'arriverai pas a garder la cadence encore longtemps.Je regarde mon chemin sans ralentir,je ne vois pas de sortie ,la forêt est immense les arbres ont presque l'air de toucher le ciel ....Non; impossible, il n'y a aucune issue! Cette fois je m'arrête,je tourne sur moi même à la recherche d'une porte de secours,d'un abri mais je suis forcée de constater que je suis bel et bien piégée ,j'aurais beau courir je n'atteindrais jamais la route.Soudain les bruits cessent ,je me retourne et trouve en face de moi le monstre de mes cauchemars.Sans que je ne le contrôle je sens mes larmes déferler avec rapidité sur mes joues et entends un son strident sortir de ma bouche alors que j'éclate en sanglots.

Je me redresse immédiatement dans mon lit.Encore un cauchemar...

Mes yeux prennent quelques secondes avant de s'habituer à l'obscurité de ma chambre,il fait encore nuit.

D'une main je cherche mon téléphone coincé sous ma couette et soupire dès qu'il affiche l'heure: 3:26 du matin.Je ne tente même pas de me recoucher sachant pertinemment que le sommeil m'avait quitté depuis longtemps et sors du lit non sans râler avant d'aller prendre une douche pour me requinquer.

Lorsque je descends dans le salon je me rends compte du silence qui y règne et la réalité me frappe de plein fouet,même si ce silence est devenu mon quotidien ça ne veut pas dire que j'y suis habituée.J'attrape l'enveloppe déjà ouverte posée sur le piano à queue trônant dans le grand salon et la lis en sachant déjà très bien ce qu'elle contenait,comme toujours avant de partir en voyage d'affaire mon père me laisse une lettre dans laquelle il dit à quel point il m'aime et combien je vais lui manquer.Je soupire lasse en pliant la feuille pour la remettre dans l'enveloppe,cette fois ci il s'en va tout l'été.

4h19,décidément le temps ne passe pas...

Je finis par prendre mon calepin et un crayon et m'installe au piano.Papa aime se dire que sa fille est une artiste,selon lui si ma mère était encore là je serai sa plus grande fierté,à vrai dire j'en doute un peu mais je travaille dure pour être celle qu'elle aurait aimé que je sois.Je prends une grande inspiration et découvre les touches blanches du clavier .Alors que mes doigts frôlent les touches noires je m'arrête un instant pour observer la baie vitrée donnant directement sur le jardin,il est grand mais ce n'est rien face à l'étendue verte qui encadre notre propriété.Mon père trouve sa proximité oppressante,moi au contraire ça m'apaise,tout comme ça avait l'air d'apaiser ma mère.


(Émilie en pdf)

Et voilà premier chapitre publié !

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant