Chapitre 28 : Maddy/Rejet

242 16 0
                                    

Maddy

Je peux le faire,je peux le faire.Je me répétais ces mots à voix haute devant le miroir de la salle d'eau.

Mon visage était un champ de ruine,sous mes yeux des bourses violettes avaient élus domicile, quand à mon teint...J'étais blanche à faire peur, même mon sourire sonnait faux.

Je pousse un profonds soupire après m'avoir rincé le visage et m'être exercée à différentes grimaces pouvant s'apparenter à des sourires.J'allais sortir de cette salle de bain munit de mon masque le plus convaincant de pure bonheur.J'essuie mes mains sur le bas de ma robe à froufrous,c'est la première fois depuis des jours que je m'habille autrement que par un jogging des plus sobres.Émilie avait raison,il fallait que je sois forte pour Steven,il avait besoin de moi plus que jamais.

J'éteins la lumière de la petite pièce et sors en refermant la porte derrière moi.

-Hey,salut toi.Steven est allongé sur un lit double à baldaquin blanc et noir,ce n'est pas notre lit,mon petit ami à demandé une chambre individuelle. 

Je m'assoie sur le matelas et pose le verre d'eau sur la table de chevet en bois massif.

-Maddy,s'il te plaît,laisse moi.Je fais mine de ne rien entendre et récupère le plateau sur lequel un bol de soupe de viande refroidis doucement.

-Il faut que tu manges.J'attrape la grosse cuillère entre mes doigts et la dirige vers Steven.

-Je peux le faire tout seul,se sont mes jambes qui ne fonctionnent plus.Mon regard ne peu s'empêcher de se poser sur la couverture en fourrure brune qui recouvre le bas de son corps.Ses jambes y sont cachées,comme un lourd secret,une honte dont il ne saurait jamais se défaire.

-Mamita à dit que tu pourrais remarcher un jour.Je mets le plus d'entrain dont je dispose dans ma voix,Mamita faisait des miracles et la déesse était de notre côté,Steven allait remarcher,il n'était question que de temps,j'en étais persuadée.

-Maria à dit que les miracles existaient,moi je n'y crois pas.Le rouquin me fixe durement sans daigner prendre de la soupe que je lui sers. Laisse moi maintenant.Mon cœur se serre,je sais qu'il souffre,je le sens mais depuis qu'il s'est réveillé je ne l'ai jamais sentie plus loin de moi.L'attaque qu'il à subis l'a tant affecté que la meute n'a pas su tout de suite qu'il s'était réveillé,je savais que de son côté,le lien qui l'unissait à chaque loups avait aussi été ébranlé.Il n'avait pas seulement perdue sa possibilité de marcher,il ne pouvait désormais plus se transformer,son invalidité touchée plus encore sa part de loups garous,il était persuadé de ne plus en être un,que cette partie de lui était morte et bien que je me voulais optimiste,notre lien d'âme sœur qui était censé être le plus inébranlable semblait dopé aux somnifères.

-Steven,ne me rejette pas.Ma voix vacille.Je n'ai jamais pensé à la possibilité d'être un jour rejetée par mon âme sœur,encore moins une fois que le lien aurait été établie mais je n'étais si sûre de rien depuis peu que cette possibilité s'était infiltrée sournoisement en moi.

-Ne m'y oblige pas.Le coup de massue.Pourquoi son regard est-il si froid ? Je sais qu'il est en colère,qu'il trouve sa situation injuste,mais je n'ai rien fait pour mériter un tel traitement,il n'a pas à reporter ses mauvais sentiments sur moi ! Ma poitrine se gonfle.Pourquoi je n'arrive plus à savoir clairement ce à quoi il pense ? 

-Steven je t'en prie...Les larmes me piquent les yeux,je ne veux pas craquer,pas devant lui mais je ne peux m'y retenir.Mon petit ami détourne les yeux,posant son regard sur la fenêtre donnant sur le jardin.Le silence s'installe tandis que mes larmes se noient dans ma gorge.J'aimerai pouvoir crier,le secouer et lui ordonner de me regarder et de me parler,mais je n'en fais rien. Je me contente de me lever avec toute la pudeur dont je dispose encore et sors de la chambre la tête haute même s'il ne peut pas me voir et une fois seulement la porte en bois franchis et fermée derrière moi,je m'autorise à la faiblesse de me laisser aller.Je m'adosse contre la porte et pleure en silence,le visage enfouie dans mes mains en établissant une barrière entre les sentiments de la meute et les miens.

Je trouve la force de me relever,de sécher mes larmes et de sourire à tous ceux que je croise,ma mauvaise humeur ne devait pas impacter la leur,et même si les sens des métamorphes étaient plus aiguisés et que mon état ne dupait personne,on ne vint pas me l'affirmer.Enfin du moins pas jusqu'à l'apparition de l'Alpha accompagné d'Émilie.Je n'étais plus surprise de les retrouver ensembles et j'ignorais si ça me plaisait,Kylian avait beau être un très bon parti,il n'était pas prêt,encore moins libre de s'engager envers mon amie.

-Maddy,Kylian m'a appris la nouvelle.Steven s'est réveillé ? Je hoche la tête,ou peut être que je la secoue,je ne sais plus trop bien.

-Que se passe-t'il ? Les larmes coulent sans que je n'y sois préparée.Je n'en peu plus de faire semblant,le réveil de Steven aurait dû ne m'apporter qu'une joie intense ainsi que la reconnaissance qu'il soit encore en vie à notre déesse,pourtant ce ne sont pas ses sentiments qui me submergent,je suis même très loin de ça...Émilie me sers dans ses bras et j'aimerai que ces marques d'affection soient plus souvent dans des cas positifs que pour essuyer les larmes de l'une et l'autre.

-Parles moi,je t'en prie.Je reprends après de longues secondes d'un silence pesant ma respiration et sèche mes larmes,avenant un mince sourire pour entreprendre de tout lui dire.Émilie me conduis jusqu'à la terrasse secondaire de la villa,celle tournée vers la civilisation et je m'installe sur un des transats qui entourent la piscine.Je lui raconte tout,lui confiant des choses que je n'avais avant de vider mon sac pas même conscience d'éprouver et Émilie tente tant bien que mal de m'apporter du réconfort.

-Je viens d'avoir Lucie au téléphone,elle arrive tout de suite.Mon regard s'accroche à celui de Kylian.Il est debout,son portable dans une main,l'autre fourrée dans la poche de son pantalon serré,un pli soucieux étire les traits de son front.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Il semble qu'on soit face à un autre problème.Émilie et moi nous concertons d'un bref regard."Ce n'est jamais fini".On à retrouvé un autre corps.Émilie accuse le coup,moi je cache mon visage entre mes mains en sifflant entre mes dents,poussant une exclamation lasse,bordel c'est quand que ça s'arrête ?

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant