Chapitre 32 :Lucie/Balle perdue

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Lucie

J'observe attentivement le tableau qui se dresse devant moi,qu'est ce qui m'échappe ?Je sens que je suis sur le point de trouver la solution mais quelque chose n'est pas à sa place.

Je lâche un soupire de frustration et arrache les quelques photos que j'avais épinglé.

Une entre autres retient cependant mon attention.Rayan connaît son travail,il a fait ce que je lui ai demandé avec le plus de discrétion qui lui ai été permis,il m'a même suivie moi sans que je ne m'en rende compte à aucun moment.Les deux filles sur la photo semblent si heureuses.Elle pourrait être un cliché tout à fait banal de deux amies qui se racontent des blagues mais lorsque l'on regarde attentivement on remarque la façon dont leur yeux brillent lorsqu'elles se regardent.

Je me passe une main sur le visage pour défroisser mes traits tirés par la fatigue.Cela fait un moment que je n'ai pas dormi une nuit entière et ça s'en ressent dans mon travail dans la meute.

Je commence à désespérer quand quelque chose,ou plutôt quelqu'un attire mon attention.Sur la plupart des clichés où apparaît Émilie il y a toujours la même silhouette qui la suit.

Je sourie en prenant l'un des clichés dans ma main.J'attrape mon portable dans mon autre main et compose le numéro de Rayan.

Le bip inconstant est remplacé très vite par la voix enraillée du jeune homme.

-J'aimerai que tu te renseignes plus attentivement sur Brice Donovan.

-C'est comme si c'était fait.Je raccroche fixant mon regard sur les cheveux parfaitement coiffés de l'ami d'Émilie.

Je déteste la pluie.Ou plutôt la pluie me déteste.C'est bien connu les chiens n'aiment pas l'eau,or les loups non plus.Mais je la déteste encore plus ce soir lorsqu'elle me pousse à me réfugier dans un endroit ou j'ai juré de ne plus remettre les pieds.

Lorsque je pousse la porte battante du pub je suis de suite accueillie par la chaleur du lieu.

Mes yeux vagabondent d'eux mêmes jusqu'à la caisse.Sa beauté me saisie comme si je la voyais pour la première fois.Pourquoi faut-il que dès que je pose mes yeux sur elle mon cœur se manifeste comme lui appartenant ?

L'endroit est désert à part un père et son petit garçon il n'y a personne.Je m'installe donc à la table la plus éloignée et la plus isolée du petit bistro.Peut être que plus je suis loin d'elle moins mes sentiments se manifesterons.

Je retire mon trench beige et attache mes cheveux.J'essaye de me mettre à l'aise,de ne pas penser à la fille qui va venir prendre ma commande.Les fenêtres qui couvrent le mur droit ne me trompent pas sur la pluie qui continue son spectacle dehors.

Les yeux fixaient sur la table grise métallisée devant moi je fais mine d'être très intéressée par les dessins que mon imagination me fait voire.

Ce n'est seulement que lorsque que l'on pose un café garni de chantilly épaisse et de biscuits secs devant moi que je lève les yeux.

Ses yeux à elle sont foudroyants,remplis de haine.J'en reste sans voix et la regarde s'en aller aussi rapidement comme si j'avais rêvé ces missiles bruns.

J'observe de longues secondes ma tasse posée sur la table.C'est exactement ce que j'aurais commandé.

Je bois doucement mon café brulant en regardant du coin de l'œil le père et son fils.Mon regard bascule vers la caisse où se trouve la petite brune dont le regard est tourné lui aussi vers moi.Je me suis toujours moquée du tablier rose fushia d'Émilie,pourtant sur elle j'en oublie toutes railleries.

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant