Chapitre 39 :Émilie/Pluie diluvienne

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Émilie

C'était la première fois que je mettais les pieds dehors depuis le meurtre de Shanna qui avait eu lieu deux jours plus tôt.J'attendais mon père hier en début de soirée mais il n'est pas venu,une tempête empêchait tous les avions de New York de décoller ce qui le maintenait loin de moi et donc loin de Marcus. Je ne tenais pas à protéger ce dernier mais je ne tenais pas non plus à ce que mon père devienne un assassins.

Je passe devant mon ancien lycée,une boule à l'estomac.J'ai arrêté de pleurer,je n'avais plus de larmes à écouler,j'en possédai pourtant tout un stock en réserve,peut être se préservaient-elles pour les autres drames qui allaient certainement m'accabler.En traversant un passage piéton,mon regard se pose sur la voiture noire qui me suit depuis que je suis sortie de chez moi,je reconnais l'homme au crâne dégarni et sourit tristement.Si Marcus me suit lui aussi il à dû repérer les flics qui ont pour mission d'assurer ma protection.Je n'étais plus un suspect mais une potentielle victime,ma plainte avait été déposée et l'enquête en cours avait dévoilé le véritable portrait de Marcus qui avait déserté son domicile en laissant derrière lui les preuves de ses vices.Ça ne me réjouissait pas pour autant,je n'en éprouvais aucun soulagement,je le connaissais,il avait la rancœur tenace ainsi qu'une certaine possessivité,il ne me laisserai pas m'en sortir ainsi et le fait qu'il soit recherché par la police n'est pas ce qui l'arrêterai.

-Émilie ! Je suis interrompue dans le cour de mes pensées par un jeune homme aux cheveux de blés.Brice m'observe avec un pli soucieux entre ses sourcils,déformant son si beau visage par une inquiétude que tout le monde semblait présenter dès qu'ils me voyaient.

-Je t'ai apporté quelque chose à manger.Je regarde le sachet blanc dans ses mains provenant d'une pâtisserie. Des donuts. Je hoche la tête,le remerciant pour cette précision.

-C'est vraiment très gentil de ta part mais je n'ai pas très faim.Brice m'offre un sourire en coin avant de poser le sachet sur un banc et de s'y asseoir.Je le rejoins et fixe un point devant moi.C'était devenu une routine de se retrouver ici,lorsque ma vie était encore à peu prêt normale du moins.

-Alors tu sais où tu vas aller pour la suite de tes études ? Une question qui aurait dû être ma seule préoccupation,j'aurai dû faire de mon avenir ma priorité alors pourquoi est-ce que je suis si mal à l'aise lorsque je dois trouver une réponse ? Peut-être parce que je n'en ai pas.Depuis petite je n'ai qu'un rêve,intégrer la même école que ma mère,une école d'art.J'ai eu une réponse quelques jours plus tôt,l'enveloppe est restée fermée.Est-ce que je peux encore y aller ?

-J'hésite encore.Brice hoche la tête comme s'il comprenait,ce que je doute fortement.Je l'observe à la dérobée,d'habitude lorsque je suis avec lui,j'oublie ces histoires de loups garous et de meurtres mais aujourd'hui sa présence ne suffit pas.Je me demande quels sont ses tracas,s'il se doute même du monde dans lequel nous vivons,je ne pense pas et je l'envie pour ça.Un jour Kylian m'a demandé si je regrettais de savoir,je ne pense pas que ce soit le cas mais ça rends la vie bien plus compliquée qu'elle ne l'est déjà d'ordinaire.

-Je voulais te dire.Brice m'observe attentivement,d'une façon qui me gène presque.

-Oui ? Les oiseaux semblent se taire pour l'écouter.

-Tu es quelqu'un de bien Émilie,tu ne mérites rien de tout ça.Son ton est aussi sérieux que les traits de son visage à cet instant.

-Merci.

On longe le parcours de santé en parlant de tout et de rien,surtout de rien à vrai dire.J'observe de temps en temps Brice lorsqu'il aborde des sujets qui le passionne,le sport notamment et l'entreprise de son père,il à des fossettes lorsque ses joues se creuses pour laisser place à un sourire presque enfantin.J'admire ce garçon plus doux qu'il ne le paraît au premier abords ,sa loyauté semble à toute épreuve alors que je n'en mérites pas tant.Un camion de glace passe plus haut et Brice part à sa poursuite en me demandant de l'attendre,ce que je fais.Je le regarde trottiner jusqu'au camion blanc le sourire aux lèvres.Tout aurait été plus facile si j'étais tombée amoureuse de quelqu'un comme lui à l'époque au lieu de Marcus,peut être même que j'aurai été heureuse...

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant