Chapitre 35 :Lucie/L'ostracisme

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Lucie 

Maria examine une énième fois ma plaie sous mes sarcasmes habituels,depuis que je suis réveillée j'ai le droit à la même routine,je me réveille,je reste au lit,mamita vient me faire mes pansements et ma toilette,Maddy passe me raconter sa journée,et je mange le contenu du plateau repas composé d'une soupe presque appétissante préparée par Steven avant de me coucher toujours dans ce même lit.

Bref,en définitif je m'ennuie.Je m'ennuie,mon ventre me fait mal et je me sens inutile.

La meute est en alerte d'urgence depuis mon agression,même si je n'ai pas quitté ma chambre je sais qu'ils sont tous sur les nerfs,le lien qui nous unis est si agité qu'il me donne des migraines.J'ai réfléchis à le mettre en sourdine ne serait-ce que pour quelques heures mais je n'ai pu me résoudre à être privée aussi de ça. 

Steven est venu me voire hier,sa visite bien qu'express m'a fait comprendre ce qu'il a ressenti pendant sa période de convalescence,même si les gens viennent prendre de nos nouvelles et  viennent nous raconter ce qu'il leur arrivent nous sommes écartés de l'action.J'ai l'écœurante impression de m'être fait évincer de l'échiquier alors qu'il me restait encore une partie à jouer.

-Tu veux bien arrêter de râler,j'ai des patients bien plus sympathiques à aller voir et tu me fais perdre mon temps! Je savais bien que les seuls patients qu'elle avait était le seul couple de la meute qui attendait un enfant.C'est à croire que pour des êtres à moitié loups nous n'étions que peu fertiles.

-Je te prie d'accepter mes excuses,ma grande tante m'a transmise son sale caractère! 

Mamita serre plus fort qu'il ne le faut mon bandage avec un sourire malicieux sur les lèvres ce même sourire que j'avais plus tôt avant qu'elle ne me fasse regretter mes paroles et que je me retrouve à présent à grincer des dents.

-Si tu continue ainsi je vais devoir revenir sur ma décision de te laisser sortir de ta chambre.

J'arrête de fixer méchamment ma plaie à peine cicatrisée et fixe à nouveau ma grande tante.

-C'est vrai ?

-Tu as passé bien assez de temps dans ce lit.Je suis de son avis,il est grand temps de me remettre en action.

J'ai encore une sale tête lorsque je croise mon reflet dans les miroirs accrochés au grand mur du couloir à l'étage.La maison semble étrangement silencieuse,je dirais même qu'il y règne une certaine tension sans trop que je sache pourquoi.Je descends l'escalier doucement en m'appuyant contre la rambarde d'une main,tenant mon ventre de l'autre.

-Lucie tu es réveillée .

-Ouais.Ma voix est sèche lorsque je m'adresse à Julie.Celle ci ne s'en formalise pas,c'est ce que j'aime avec ce morceau de femme.Elle est directe quitte à être cassante et ne se laisse pas démonter par les sentiments des autres,de plus elle ne se perds pas à essayer de maintenir une conversation déjà essoufflée.En outre s'il n'y avait pas cette haine de l'Homme qui s'était renforcée depuis l'arrivée d'Émilie elle aurait pu faire une bonne amie.

-Bien.Contente de te voir de nouveau sur pieds.Je la remercie d'un hochement de tête et Julie s'en va,sans doute est-elle repartie à ses occupations.Je pousse un soupire,j'ai moi même des choses à faire,tellement de choses...Je ferme les yeux et l'espace de quelques secondes,peut être même plus,mon corps est parcouru de frissons alors que ma vision est remplacée par celle des arbres de notre forêt puis par une silhouette,celle d'un homme pointant un doigt dans ma direction avant qu'une autre silhouette apparaît à ses côtés pointant antre chose sur moi.Qu'est-ce que c'est ? Une arme à feu.Je vois la balle foncer à vive allure vers moi,la bille argenté perce l'air avant de se loger dans mon bas ventre.

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant