Chapitre 12 :Émilie/Un chevalier pas si chevaleresque

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Émilie

Paralysée par la peur,je ferme les yeux priant pour que quelqu'un vienne me sauver.

-Un conseil ne la touche pas.

Aussitôt mes yeux s'ouvrent d'eux même et lorsque je me retourne je reste interdite face au jeune homme qui se rapproche.

Kylian retrousse les manches de sa chemises blanche et s'avance dans notre direction.

Marcus à enlevé sa main et nous regarde sans aucun sourire à présent.

-Relax mec,on faisait que discuter.

Kylian se tient maintenant à ma droite,son corps couvre légèrement le miens,il est comme un rempart entre Marcus et moi.

-Votre discussion est finie maintenant alors casses toi.

Je crois que c'est la première fois que je vois Kylian perdre même un court instant son sang froid,comme si le masque venait de se fissurer sous mes yeux.

-Ah ouais et si je décides que j'en ai pas finie avec elle moi ?

Marcus se colle à Kylian en le provoquant,agitant la tête comme s'il lui demandait de le frapper.

-Marcus va t'en,ne crée pas plus de problèmes.Marcus incline la tête vers moi un sourire arrogant sur le visage.

-Désolé ma jolie mais je crois que ton nouvel ami à besoin d'une leçon.Alors il se passerait quoi si je t'obéissais pas hein?

Je sens Kylian se tendre à côté de moi.

-Dans ce cas je serais obligé de faire ça.Ayant à peine fini sa phrase,Kylian abat son poing contre la joue de Marcus.J'entends un bruit étrange qui n'a rien de rassurant et retiens un cri lorsque Marcus qui était tombé à cause du choc se relève en se tenant la mâchoire  ensanglanté.

-Sale fils de pute!

Marcus devient fou,son regard est rempli de haine contre Kylian qui n'a pas bougé de place pour sa part.Je n'ai pas le temps de prévenir Kylian que mon ancien compagnon fonce tête baissée sur lui mais doué d'un instinct hors du commun,il le contre et Marcus finis la tête la première contre le gazon.

Marcus nous fixe Kylian et moi,ses yeux gonflés nous envoyant des éclairs.

-Vous allez me le payer!

J'ai peur qu'il ne revienne à la charge mais lorsqu'il se relève c'est pour prendre la fuite.

Wow. Qu'est ce qu'il vient tout juste de se passer!

-Tu n'as rien ?Le grand brun gronde sans même se tourner dans ma direction,le regard braqué sur la baie vitré d'où vient de s'en aller Marcus.

-Non mais toi? Montres moi ta main.Sans le laisser faire,j'attrape de moi même son poignet et analyse ses jointures.Il y a du sang mais ce n'est pas le siens, j'ai l'impression que lui n'a absolument rien.

-Je vais bien.Kylian ferme les yeux et le peux de contrôle qu'il me laissait jusque là entrevoir disparaît.

-Putain,j'en reviens pas qu'il t'ai touché!

Lorsque qu'ils les ré-ouvrent,ses pupilles sont dilatés,plus sombre et il y a quelque chose au fonds de son iris,comme des minuscules paillettes.Ses yeux étaient verts pailletés de doré...je cligne des yeux pour chasser cette image de ma tête.

-Il n'y a que moi qui ai le droit de te toucher merde!

Je fronce les sourcils.

-Qu'est ce que tu veux dire? Ma voix est hésitante,sa réponse m'effraie.

-Tu es à moi Émilie et je ne supporte pas qu'on te touche ou bien qu'on te regarde comme cet idiot de blondinet le fait! Et puis c'est quoi cette robe tu veux que je casse la gueule à tous les types de cette fête pour les empêcher de te mater ou quoi!?

J'ouvre la bouche mais rien n'en sort,je reste sans voix,dégoûtée par la nature de l'homme.

Et puis je ne la vois pas venir,ma main part toute seule et atterris sur sa joue alors que je sens les miennes se mouiller.

Non,non ne pleure pas,ne pleure pas.

-Je ne t'appartiens pas et je ne veux plus jamais te voir c'est compris? Vous êtes tous dingues!

Je tourne les talons et passe la porte d'entrée de la maison en un rien de temps.

Je croise Brice en partant mais je lui fais signe de me laisser tranquille,ce qu'il fait.Peut être existes-il encore de l'espoir pour les hommes tout compte fait.

Il est presque trois heures du matin quand je m'engage sur la route,le temps est humide et quelques gouttes s'écrasent sur mon pare brise.

J'active les essuie-glaces en pestant,à cette heure ci je devrais être au chaud sous ma couette à rêver de ne pas me faire bouffer par un loup gigantesque.

Mon psy me balancerai sûrement une phrase du genre «Le loup est une métaphore de la société par laquelle vous vous sentez oppresser,vous avez l'impression qu'elle vous bouffe et votre subconscient l'interprète ainsi ».Je rigole en me rendant compte qu'il pourrait très bien me le dire mot pour mot.

Cette soirée à été un véritable désastre!Je soupire en me rappelant Kylian,s'imposant comme une personne dont on voudrait se débarrasser puis comme un sauveur et enfin devenant un enfoiré.Je n'arrive pas à le suivre,et ce qu'il m'a dit ce soir...

Soudain une ombre passe sous mes fars me faisant piler au dernier moment.Les pneus crispent sur la route mouillée alors que le choc me projette contre le volant et que ma ceinture se coince entre ma poitrine me coupant la respiration.

Je détache ma ceinture et tousse quand un grand coup fait trembler la voiture.

Qu'est ce que c'est que ça ?

La panique monte en flèche alors que je crois entendre un rugissement.

Munie d'un courage que je ne me connaissais pas,j'ouvre la portière et pose un pieds par terre,la pluie est plus forte et je suis vite trempée en à peine quelques secondes .Le sol est froids et rude sous mes pieds nus.Je jette un coup d'œil au sol,la panique m'a fait oublié que j'ai enlevé mes talons pour conduire,même si ceci n'étaient pas haut.

Je me dirige vers l'avant de la voiture où seul un far éclaire encore.

Un autre son étrangler me fait sursauter alors que mon pieds rentre en contact avec quelque chose de dur et poilu.

Un hurlement bestiale me fait frissonner ou peut être est ce la pluie et le vent glacé.

Je baisse les yeux au prix d'un dernier effort et tombe nez à nez avec des iris jaunes à la forme animale.

À mes pieds un loup plus gros qu'il est permis par la nature me gronde dessus les oreilles tirées en arrière et la gueule ouverte un filet de bave se noyant dans un nid de poils clair.

-Mon dieu...

J'ai l'impression de me retrouver face à mes cauchemars mais que cette fois ci c'est la bête qui est en position de faiblesse et moi qui ai le dessus.

-Du calme,je ne vais pas te faire de mal...Ma voix est mal assurée alors que je fais un pas en avant pour vérifier qu'il n'a pas une patte de cassée.

Le loup m'observe de ses grands yeux fluorescents,les babines toujours retroussées.

L'animal essaye de se remettre sur ses pattes arrières avec difficulté,s'y reprenant à plusieurs fois pour tenir sur ses quatre pattes.

Je recule instinctivement en plaçant mes bras en longueur à la hauteur de mon visage.

Maintenant qu'il n'est plus allongé il semble tout de suite plus effrayant.

-Tout doux.

C'est lui l'animal pris aux piège par mes fars et pourtant c'est moi qui me sens prise dans un trac-nard.

L'on se regarde longuement  dans les yeux avant que le loup n'incline la tête comme pour dire merci et ne s'en aille traversant le reste de la route qui le sépare des bois.

L'appel du loup : ImmersionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant