Chapitre 15

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Bellatrix faisait les cents pas avec agacement. Drago s'était fait confier sa première mission par le maître et devait, pour la réaliser, aller récupérer un précieux objet chez Barjow et Beurk. Mais, lui et Narcissa avaient reçu l'ordre de s'y rendre seuls, pour éviter toute indiscrétion, chose qui excédait Bellatrix au plus profond d'elle même. Elle n'attendait qu'une seule chose : que sa sœur rentre au manoir et lui explique précisément en quoi aller constituer la fameuse tâche, ainsi que quelques informations sur l'objet qu'ils étaient allés acheter.
Mais, elle ne pouvait s'opposer aux décisions du maître, même si quelques fois elle avait envie de détourner quelque peu ses ordres...

Bella n'eut cependant pas le temps de plus y réfléchir puisque Narcissa et Drago venaient de revenir du fameux magasin sordide où elle même s'était rendue quelques temps auparavant. Elle remarqua tout de même que son neveu tenait un paquet fébrilement entre ses doigts, comme s'il eut eu peur que l'objet s'empare de lui. Voyant l'impatience de sa sœur, Narcissa lâcha un petit sourire, et laissa son fils mettre la boîte en sécurité, avant que Bellatrix ne dise finalement, avec curiosité.

- Bon arrête de me regarder comme ça et explique moi ce que vous avez fichu !

- Pas levée du bon pied ma Bella ce matin, répondit Narcissa avec malice, je te pensais de meilleure humeur étant donné les convoitises que tu attises en ce moment...

- La ferme Cissy ! ordonna fermement Bellatrix.

Narcissa leva les yeux au ciel d'exaspération et finit finalement par lui révéler en quoi l'objet qu'elle et Drago étaient partis récupérer allait leur être précieux : le maître avait ordonné à Drago de tuer Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, mais devait d'abord lui faire livrer ce qu'ils venaient d'acheter. Il s'agissait d'un collier d'opale, bijou argenté doté de pierres bleues, renfermant une magie noire extrêmement dangereuse, et qui mutilerait tout être qui le toucherait sans protection. Narcissa énonça aussi, avec inquiétude cette fois, que son fils allait devoir faire en sorte que Dumbledore reçoive le collier de la part de quelqu'un d'autre, pour éviter toute forme de soupçons.
Bellatrix ne savait pas quoi dire . Elle était partagée entre la fierté que son neveu ait à réaliser cette tâche pour le seigneur des ténèbres, la jalousie qu'une telle mission ne lui ait pas été confiée, et l'inquiétude quant à la réalisation de ce plan.
Mais, son esprit se posa sur tout autre chose. En effet, il était à prévoir que le directeur ou différents professeurs chercheraient à connaître l'envoyeur et la nature du collier, et il fallait donc que la personne chargée de l'étudier ne révèle pas vraiment les pouvoirs de l'objet qu'il allait avoir entre ses mains, et il se pouvait naturellement que ce devoir soit confié à Severus, ayant de bonnes connaissances en magie noire.
Bella avança cette possibilité à Narcissa, et lui dit finalement.

- Tu penses qu'il faudrait le prévenir pour éviter qu'il ne compromette la mission ? Je vais demander au seigneur des ténèbres... ajouta t-elle finalement en remettant sa cape, bien décidée à partir sur le champ.

- Non Bella ! reprit Narcissa, tu n'es même pas sensée être au courant..., mais tu n'as pas totalement tord sur cela,  je vais moi même lui exposer ce problème et ne t'en mêle pas par pitié.

Bellatrix afficha une mine boudeuse, avant de finalement acquiescer et laissa sa sœur transplaner vers le manoir des Jedusor.

Elle ne revint qu'une heure plus tard, par le même moyen. Le seigneur des ténèbres avait accepté de mettre Severus dans la confidence pour le bien de la mission, ce qui satisfit Bellatrix. Elle n'attendit d'ailleurs pas la permission de sa sœur et transplana afin de prévenir le principal concerné, sous le regard de Narcissa, amusée par l'impertinence de son aînée lorsque l'on osait parler de missions, quelles qu'elles soient.

Bellatrix atterrit donc dans un endroit qui lui semblait désormais familier à force de s'y rendre à répétition, et se dirigea vers la résidence de Severus.
Cette petite maison était autrefois celle de la famille Rogue, qui après la séparation des deux parents, n'abritait plus que Severus et sa mère. Puis, dès lors que cette dernière mourut, le mangemort conserva la maison familiale.
La brune se résolut finalement à toquer, et entendit seulement Severus lui dire d'entrer, la porte n'étant pas verrouillée. Bellatrix le trouva lisant son journal dans le fauteuil, ouvrage qu'il replia en voyant la mangemort.

- Désolé de te déranger à cette heure, surtout vu la quantité de travail que tu as..., commença la brune d'un ton amusé, je voulais te parler de quelque chose de particulier...

- Je t'écoute Bella, répondit Severus, l'invitant à poursuivre son récit.

Bellatrix raconta alors dans les moindres détails en quoi allait consister la mission de son neveu, évoquant donc le fameux collier d'opale et la probabilité que Severus ait pour devoir de vérifier la provenance et d'évaluer la dangerosité de l'objet. Le maître des potions, ne contesta pas et se contenta d'acquiescer, en ajoutant qu'il n'allait rien révéler de compromettant sur ce collier. Bellatrix afficha une mine rassurée, avant que Severus ne dise avec un léger sourire.

- Autre chose ?

La brune esquissa à son tour un sourire et réfléchit quelques secondes avant de dire, hésitante.

- À vrai dire, il y aurait une autre question que j'aimerais te poser...

- À quel sujet ? répondit-il en se rapprochant d'elle.

- À NOTRE sujet plutôt...ajouta-elle, en baissant les yeux.

Severus comprit aussitôt ce qu'elle entendait par là, et dit simplement.

- Ça a vraiment de l'importance ? Ne me force pas a dire ce que je ressens Bella, tu le sais... reprit-il en passant doucement sa main froide sur la joue brûlante de Bellatrix.
Elle lui lâcha un regard attendrit, avant de l'embrasser, tout de même soulagée de cette réponse qui semblait lui convenir, malgré le fait qu'elle ne soit pas explicite. Elle connaissait très bien Severus et savait pertinemment qu'il avait un coeur de pierre depuis toujours, ou du moins presque toujours et qu'exprimer le moindre sentiment était difficile. Cette caractéristique leur était commune, ce qui les avait rapprochés, même lorsqu'il existait un semblant de rivalité.
Elle remarqua également qu'il délaçait gentiment les fils de son corset, ce qui l'amusa étant donné les circonstances, mais qui n'était pas vraiment pour lui déplaire...

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𝐉𝐄 𝐌'𝐘 𝐄𝐍𝐆𝐀𝐆𝐄 ...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant