Le soir venait de tomber sur le Wiltshire. C'était à peine si l'on pouvait distinguer le soleil, presqu'entièrement dissimulé derrière les vastes contrées et jetant une pénombre sur l'ensemble du territoire. Près de trois mois et demi s'étaient écoulés depuis la mort d'Albus Dumbledore, et l'école de sorcellerie était en deuil et pleurait toujours son plus dévoué directeur...
Au manoir Malefoy, Rodolphus avait demandé à Bellatrix pourquoi elle s'intéressait soudainement aux sortilèges de dissimulations, tenant le livre de Rogue dans sa main. Cette dernière l'avait insulté de tous les noms possibles pour avoir fouillé dans ses affaires sans sa permission et avait finit par dire que cela ne le concernait aucunement. S'en était suivi une dispute habituelle qui se finit comme à chaque fois en vitres brisées et en injures.
Cependant, même si Bellatrix se refusait le plus possible aux avances de son mari, elle avait dû déjà se résoudre à lui donner ce qu'il voulait à plusieurs reprises depuis leur mariage, histoire que Rodolphus la lâche un peu et qu'il la laisse davantage tranquille, ce qui malheureusement pour elle ne se révéla pas d'une grande efficacité puisque le mangemort désirait encore et toujours plus sa très séduisante épouse.
La brune atteignit d'ailleurs son ultime mois de grossesse, chose qui angoissait presque plus sa sœur cadette qu'elle même, Narcissa étant pourtant déjà mère depuis longtemps....
Assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, Bellatrix regardait au dehors les gouttes de pluie ruisseler sur le carreau clair. Elle cherchait toujours à savoir ce que le maître avait bien pu dire à Rodolphus le soir où tous les mangemorts revenaient de mission... Était-ce pour une raison particulière ? Avait-il des projets pour son mari ? Ou était-ce simplement pour lui demander quelque chose ?
Toutes ces questions étaient restées en suspend dans l'esprit de la mangemort, qui n'avait aucune envie de lui demander en personne.
Au moment même où elle tentait de chasser toutes ces pensées, Narcissa toqua à la porte de la chambre, et fut évidement autorisée à entrer.- Tu ne m'as pas l'air bien Bella, c'est en rapport avec le bébé ?
- Non... je me demande juste ce que le maître voulait à Rodolphus la dernière fois qu'il l'a convoqué seul...
- Je pense avoir une réponse à ça, dit la cadette en s'asseyant à côté de sa sœur, l'autre jour j'ai surpris Lucius et Rodolphus parler entre eux et il semblerait qu'il ait eu les mêmes questions que toi à lui poser... De ce que j'ai compris, le maître a suggéré à ton mari de rapidement perpétuer la tradition et donc la lignée Lestrange car il voulait pouvoir compter sur plusieurs naissances au sein des familles dont il avait autorisé l'union...
Finalement, Severus n'avait pas complètement tord... pensa Bellatrix, se rappelant de ce que lui avait dit le maître des potions la dernière fois où elle lui avait parlé de cela.
- De toute façon, il en est hors de question... conclut-elle, le maître aurait dû savoir que jamais je n'aurai d'enfant avec Rodolphus... il n'aurait jamais dû accepter ce mariage...- Tu ne pourras plus rien y faire Bella de toute façon... j'espère seulement que le maître ne te punira pas pour avoir eu des relations hors mariage avec Severus...
- Il ne le saura pas... dit-elle d'une voix ferme en allant s'assoir sur son lit.
- Alors comment comptes-tu faire ? Tu ne veux pas élever cet enfant avec Rodolphus mais tu ne veux pas non plus que le maître le sache... demanda Narcissa, perplexe.
- Je ne sais pas... Rodolphus... il le sait Cissy... il le sait depuis un moment... mais il pense bien évidemment que c'est son enfant...
Narcissa s'arrêta un instant en jetant un regard désolé à Bella, avant de dire, sur un ton rassurant.
- Au moins tu n'as plus besoin de le cacher...
- C'est bien le seul avantage... dit la brune sur son ton ironique habituel, avec un visage crispé par la souffrance, les douleurs commencent à être insupportables, m-même ave-avec les divers sortilèges et potions... ajouta t-elle avec difficulté.
- Bella ! Tu es sûre que ça va ? demanda soudain la cadette, inquiète.
- A-Appelle... Severus... murmura t-elle dans un souffle, donne lui ça...
Narcissa se saisit du papier que lui tendait Bellatrix et courra chercher un hibou dans la volière du manoir. Elle attacha le bout de parchemin à la patte du volatile qui décolla instinctivement vers le domicile du maître des potions.
- Ça va aller, ne t'inquiète pas... dit la blonde en tentant de se montrer rassurante.
- Cissy je suis en train de mourir là ! articula-elle en se tordant de douleur.
- Calme-toi ! Je pense juste que...
- Que quoi ?!
- Que tu vas avoir ton bébé... répondit Narcissa en restant le plus calme possible.
La brune devint soudain extrêmement pâle à l'entente de la dernière phrase que venait de prononcer sa sœur, comme si un détraqueur venait d'aspirer l'entièreté de son âme. Au même moment, un bruit de pas se fit entendre devant la porte. Les deux jeunes femmes retinrent toutes deux leurs respirations, de peur que quelqu'un pénètre dans la chambre.
- Narcissa je peux entrer ? demanda une voix reconnaissable entre mille.
- Oui Severus entre, répondit-elle soulagée, Bella ne va pas bien...
Le mangemort trouva en effet en rentrant dans la pièce la brune visiblement en souffrance le regarder avec des yeux implorants.
- Severus... murmura t-elle à demi voix.
- Bois-ça, ça devrait mettre fin aux douleurs, dit-il en lui tendant un philtre anesthésiant.
Bellatrix le prit aussitôt mais il fallait malheureusement un certain temps avant que les effets ne se montrent efficaces. Elle était à deux doigts de faire un malaise et aurait encore préféré être admise à Sainte Mangouste plutôt que de devoir supporter cela encore longtemps, mais elle n'allait pas avoir le choix et devait prendre sur elle, comme toujours...
Le maître des potions prit sa main en la rassurant, mais fut rapidement rappelé à l'ordre par Narcissa qui lui demanda de venir avec elle pour l'aider à aller chercher tout ce dont Bella allait avoir besoin. Ils quittèrent donc la chambre en vitesse afin de traverser une bonne partie du manoir, tout le nécessaire se trouvant dans la seconde aile de la noble demeure.
La brune ne se laissa alors pas le choix, et décida de faire abstraction de la douleur comme elle arrivait à faire abstraction de ses nombreuses souffrances quotidiennes, en restant forte, fière et en ne laissant rien paraître...
Alors même que Severus et Narcissa atteignaient à nouveau la pièce, ils découvrirent avec stupéfaction que Bella tenait dans ses bras son enfant, constatant le visage qui avait été crispé de douleurs quelques minutes auparavant, était désormais étonnement attendri. Une larme coula presqu'instinctivement sur la joue de Narcissa qui prit sa sœur dans ses bras. Severus, quant à lui, ne savait quoi dire et se contenta d'embrasser la belle brune sur le front avant que cette dernière ne lui dise, le cœur battant.- C'est une fille...
- Elle est magnifique Bella, elle tient de toi...
La mangemort ne put s'empêcher de sourire face à cette remarque.
- Je suis épuisée... avoua t-elle en laissant Severus prendre sa fille dans ses bras.
- Comment veux-tu l'appeler ? demanda t-il en jetant un léger sourire au bébé qui venait de s'endormir.
- Delphini... tous les Black portent le nom d'une constellation ou d'une étoile, y comprit Drago... c'est une tradition que je ne veux pas oublier...
Le maître des potions ainsi que Narcissa approuvèrent, avant de se décider à laisser Bellatrix se reposer, Severus tenant tout de même à rester quelques minutes supplémentaires auprès de celle qui venait de lui donner une merveilleuse petite fille.
Cependant, malgré la bonne intention du mangemort à ce sujet, la brune s'endormît relativement rapidement, ce qui ne l'empêcha pas de lui caresser doucement la main jusqu'à ce qu'elle trouve complètement le sommeil, puis alla retrouver Narcissa, laissant Bellatrix dormir.________________________________
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𝐉𝐄 𝐌'𝐘 𝐄𝐍𝐆𝐀𝐆𝐄 ...
FanfictionBellatrix, mangemort émérite attend plus que jamais le retour de son maître après sa défaite. Elle ne se doute cependant pas que la nouvelle idée de Voldemort risque de tout changer pour elle, comme pour Severus, à qui, bien que malgré elle, elle es...