Le Coloc Idéal : dans tes rêves, Lee Minho !

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Les mots résonnent dans ma tête sans que je ne parvienne à redescendre sur terre. Ce que je considérais comme un jeu m'éclate en pleine figure. Mais je n'ose pas me plaindre car je m'en doutais. Je refusais juste de voir la réalité en face parce qu'il est plus facile de continuer à entretenir cet agacement mutuel plutôt que de faire face au ressenti de chacun.
J'entends mes amies m'interpeler pour que je réagisse à ses aveux, cependant je suis trop lâche ou pas prête à me dévoiler. Je préfère donc les écouter prendre le relai et me cacher derrière leurs propos.

— Tu essaies de nous faire croire que tu avais des sentiments pour elle lorsque Leah a sonné à ton appartement et que tu lui as fait croire que c'était déjà occupé ?

La question de Yuna fait mouche et déstabilise l'adversaire. Sous prétexte d'émotions, certains faits ne peuvent être excusés aussi facilement. Je m'échappe de ma transe afin de m'intéresser à l'explication qui sera donnée. Mes amies sont des avocates si redoutables que je pourrais les envoyer pour rompre avec un type qui leur serait totalement inconnu qu'elles s'en sortiraient avec brio.

— J'ai paniqué. Le retour de Leah me rappelait un moment difficile de mon enfance et je craignais de replonger dans l'horreur.
— On veut bien l'entendre, mais quand tu couchais chaque soir avec une fille différente, je pense que tu n'avais plus de soucis de nostalgie. Est-ce aujourd'hui de l'amour ? Peut-on considérer le "chérie, je t'aime mais j'en ai baisé d'autres devant toi" comme acceptable ?

Le malaise est palpable. Minho est mis face à ses responsabilités et peine à trouver une explication à l'incohérence de ses actes.

— J'essayais de me convaincre que mes sentiments n'existaient pas, que je pouvais poursuivre ma vie comme je l'entendais. Mais c'était physiquement impossible. Je ne bandais plus en présence d'une autre.
— C'est important de s'intéresser aux mots choisis, je crois que c'est toi qui as prononcé cette phrase d'après ce que Leah nous avait raconté, note Yuna. Tu parles d'une réaction biologique, mais ta tête te disait d'aller voir ailleurs. Tu ne peux donc pas affirmer avoir eu des sentiments pour elle à ce moment-là ?

Je suis à deux doigts d'applaudir sa plaidoirie, n'ayant pas vu la perche qui était tendue involontairement. La sueur commence à s'accumuler sur le front de Minho, notre conducteur vivant certainement des minutes inconfortables. Je le soupçonne de faire un parallèle avec la rencontre de ses ex et de regretter son attitude frivole.

— Je refusais de l'admettre même si c'était évident.
— Laisse-moi deviner, c'est quand Felix et Leah ont rompu que tu as eu la lumière qui s'est éclairée au dernier étage ? L'opportunité s'est présentée.

Mon amie frappe fort, commençant à se montrer cruelle envers lui.

— Non, je m'en suis rendu compte dès leur premier rapprochement. Je sentais à quel point ça me rendait dingue, jaloux. Puis il y a eu Soobin que j'ai eu envie d'emplafonner avant qu'elle ne se console dans les bras de Lix. C'était un peu le coup de grâce, mais mérité par rapport à tout ce que je lui avais fait. Je ne me suis pas plaint avec cette obligation d'être aux petits soins, car cela me donnait une raison d'être à nouveau proche d'elle. J'ai juste trouvé le courage d'assumer mes sentiments après un bon coup de pied aux fesses le soir où ils ont rompu.

Sa confession me touche et semble sincère. J'entends ce qu'il livre en sachant que rien n'a été clair de mon côté. Je ne pouvais pas me douter que sous la colère qu'il provoquait se cachait un désir réciproque. Il est parfois plus facile de repousser que d'accepter de se montrer vulnérable.

— La parole est à la défense, intervient Yeji, me paralysant sous l'effet de la surprise. Park Leah, vous aussi avez papillonné pendant ces quelques mois. Des baisers échangés avec Soobin et du sexe avec le meilleur ami de votre colocataire, qu'avez-vous à dire pour votre défense ?