Le Coloc Idéal : dans tes rêves, Lee Minho !

33+ Colocataire de lit

Je n'ose pas me retourner vers le réveil pour avoir une idée du temps qui a passé sans que je ne parvienne à trouver le sommeil. Cette proximité avec Félix échauffe mes terminaisons nerveuses et me fait regretter d'être aussi couverte. Comme d'habitude, je n'entends pas la moindre respiration de son côté et crains de le sortir de sa léthargie si je fais un geste trop brusque. Avec la délicatesse d'un félin, je passe une jambe après l'autre par-dessus le plaid pour souffler de satisfaction avec la fraîcheur ambiante. Mais l'effet contraire est immédiat, je suis saisie par l'air glacial et ai aussitôt l'envie de faire machine arrière. Mes pieds retrouvent leur nid douillet quelques secondes plus tard et la situation initiale recommence.

— Reste sous le plaid mais laisse dépasser qu'un seul pied. Tu vas voir, ça sera parfait, m'indique le corps que je pensais inerte à côté de moi.

J'obéis honteusement en comprenant que je l'ai réveillé et constate qu'il a effectivement raison. Ainsi, ma chaleur se régule mieux, mais l'envie de fermer les yeux est toujours absente. Si j'avais été seule, j'aurais allumé la lumière pour lire un livre, cependant je vis la concession que font les couples dans une chambre. Mon esprit me rappelle aussitôt que ce n'est pas une situation que je vivrai avec Félix puisqu'il assume son célibat comme un autre de mes colocataires. Peut-être suis-je condamnée à vivre en compagnie d'hommes incroyablement beaux qui ne voudront jamais troquer leur liberté pour une fille basique telle que moi. Car je ne crois pas en ses déclarations de femme sublime et exceptionnelle que je serais. Quand on a le Graal devant soi, on quitte tout pour le garder. Leurs compliments ne sont donc que des douceurs pour obtenir ce qu'ils souhaitent.

— Je t'entends respirer de plus en plus vite. Tu fais une crise d'asthme ?
— Non, je suis en colère. Et je boude.

Attrapant le plaid, je tire dessus pour lui offrir mon dos et vivre pleinement l'irritation que j'ai créée toute seule en associant différents éléments dans mon esprit. Mon voisin n'a aucune idée de ce que je lui reproche injustement et se rapproche afin de donner suite à cette conversation.

— Park Leah, tu me connais assez pour savoir que je ne te laisserai pas dans cet état, donc soit on patiente tous les deux que ton courroux s'apaise, soit on discute comme des grands.
— Ah bon ? Car maintenant je suis immature ?
— Non. Tu es toi.

Son corps vient s'emboîter contre le mien, mon dos touchant son torse et son bras se faufilant sur mon ventre. Je le sens jouer au-dessus de mon t-shirt et s'immiscer entre les plis. Cette soudaine réflexion sur mon état me fait prendre conscience que mes cuisses sont dénudées et le petit short beaucoup trop enroulé sur lui-même pour me couvrir convenablement. Pourtant, je ne mets aucune distance entre nous et laisse redescendre cet agacement né de l'ennui.
Son nez s'infiltre entre mes mèches pour trouver mon cou et respirer l'odeur de ma peau. J'ignore si cela est à son goût, mais il dépose de légers baisers sur un chemin qu'il trace jusqu'à mon lobe. Chaque rencontre avec son épiderme est une déflagration électrique de mon ventre à mes cuisses. Mon pouls repart de plus belle, chose qu'il constate mais ne le mentionne pas. Avec un naturel que je ne peux nier, mon bassin recherche un contact avec cette dureté qui s'affirme au gré des secondes et me fait négliger toutes les mises en garde et décisions prises avant le coucher.

— Felix, prononcé-je essoufflée par ce que nous commençons.
— Souhaites-tu que je prenne mes distances, Leah ?

La demande ne prend pas de détour et me laisse deviner ce vers quoi nous nous embarquons. Je n'oublie pas qu'il ne se met jamais en couple et réalise soudainement que je ne peux pas non plus m'engager dans quelque chose de ce type, partant pour un tour du monde dans un mois et demi. Nos univers s'accordent alors sur le papier, même si mon coeur s'inquiète de savoir si j'en ressortirai indemne.