Le Coloc Idéal : dans tes rêves, Lee Minho !

21+ Le choix d'une chambre ou du propriétaire...

La soirée Red Lights n'a pas laissé notre relation de colocataires indemne puisqu'en plus d'éviter de se parler, nous esquivons au maximum les croisements de regards. Je ne comprends toujours pas le changement d'attitude liée à l'intervention de Ryujin, mais je suppose que leur lien s'est dévoilé malgré eux. La semaine passe dans un calme étrange, où l'un fait la cuisine et s'isole pour manger tandis que l'autre attend le lendemain pour faire la vaisselle. Le premier lance une machine en respectant les couleurs et tissus quand l'autre s'éclipse pour étendre le linge. Et cette dernière action m'a causé la frayeur de ma vie, alors que je peinais sur un devoir à rendre et ai réalisé que Minho allait toucher mes petites culottes. Le temps de battre des jambes dans le vide pour foncer jusqu'à la ligne installée sur le balcon, chaque dessous était déjà suspendu avec une pince pour éviter les escapades chez le voisin au moindre coup de vent. Je me souviens de son regard mêlant gêne et obligation et du mien qui comptait et vérifiait que rien n'avait été dérobé.

Pour autant, ce recadrage de Ryujin n'a pas fait de lui un saint. En témoigne la discussion que je vis avec Felix sur mon lieu de travail, un chiffon à la main après la séance bien dégoulinante d'un client sur une machine travaillant les tractions. Mon sympathique patron enrobe la raison de la puissance de petits yeux enamourés, papillonnant de ses longs cils pour faire céder les valves de mon coeur.

— J'aime quand tu es de bonne humeur.
— Tu es flippant, Lix. Qu'est-ce que tu souhaites ?
— Tant de choses, si tu savais. Mais principalement te faire plaisir. Et tu ne me contrediras pas si j'annonce que tu es heureuse en ma présence ?
— Mouai...
— Et que tu adores les traits d'humour de Changbin ?
— Mouai...
— Alors je t'invite officiellement à passer la nuit chez nous. Ce soir.

Voilà donc le pot aux roses.
Mon esprit me rappelle immédiatement l'une des règles de la vie en communauté et constate que Minho est limite pour la désertion forcée du domicile qu'il m'impose. Je suis toutefois déçue de comprendre que ses pulsions sexuelles reprennent du service. C'était peut-être un peu prétentieux de penser qu'il y avait eu une connexion entre lui et moi après cette fessée et l'attaque du gode licorne.
Mais l'intervention de mon patron indique également que mon colocataire n'a pas eu le cran de m'en parler immédiatement. Sommes-nous passés en guerre froide, au point d'user d'un intermédiaire ?

— Pourquoi ne vient-il pas m'informer directement de sa soirée de débauche ?
— Parce que... C'est compliqué. Il m'a parlé de culottes qui l'avaient fait réfléchir. Mais ce n'est pas le plus important. Son rendez-vous avec l'étrangère ne peut pas être repoussé.
— Quel dommage... Un cul de perdu, dix de retrouvés ?
— Techniquement oui mais ce cul a l'air très beau. Allez... Essaie de le comprendre.

Je constate que la tactique d'envoyer le chevalier au grand coeur pour me faire plier était une très bonne idée car je n'aime pas passer pour la méchante devant lui. Tout en levant les yeux au ciel, je lui annonce que je cède les clés de l'appartement et réclame juste de passer récupérer quelques affaires avant mon escapade.

— En fait, on rentre directement à la villa car ils sont déjà en pleine action...

L'entourloupe est dévoilée avec une tricherie évidente. Même si je possède une carte pouvant griller les prochaines actions de Minho pour son nom respect des règles, je ne le mentionne pas devant son ami et attends les instructions.

— On te fournira tout ce dont tu as besoin. Jisung est un taré de l'hygiène bucco-dentaire. Il change de brosse à dents chaque semaine donc tu pourras puiser dans son stock. Jeongin dévalise toutes les crèmes de beauté tendance donc tu y trouveras ton bonheur.
— Et toi ? Que me prêteras-tu ?
— Mon temps, Leah. Et ma bonne humeur.
— Ça me changera du silence de mort de Minho.
— Ne dramatise pas. Il est souvent maladroit dans l'expression de ses sentiments mais je suis sûr qu'il t'aime beaucoup.
— Si me frapper la cuisse avec un gode a cette signification, pourquoi pas.