Le Coloc Idéal : dans tes rêves, Lee Minho !

20+ Soirée filles ou presque

L'affrontement est évité d'un commun accord silencieux après ce dérapage corporel. Je ne pardonne toujours pas à Minho d'avoir osé poser la main sur moi ni à mon corps d'avoir dégouliné de plaisir devant un acte aussi rabaissant pour la femme. Pour aller contre mes pulsions de soumise, je me suis rapprochée de Changbin afin qu'il commence à me prodiguer quelques conseils sur le self défense. Le résultat est loin d'être probant. Ce n'est pas parce que l'on souhaite quelque chose que l'on obtient. En cas de danger, mes chances résident en la fuite et non l'affrontement, il ne faut pas se leurrer. Voilà pourquoi je ne m'explique toujours pas le verrou que j'ai tourné et mon attitude passive alors que mon adversaire me donnait la fessée. Stupides hormones en ébullition. 

Si ma porte ne possède plus de poignée, je ne perds pas le nord sur mes intentions de vengeance, avec ce projet de soirée. L'invitation a été officiellement lancée avec l'heure placardée afin que Minho déguerpisse de l'appartement ce samedi puisque sont attendues mes deux complices et des connaissances à elles pour un moment exclusivement féminin. Cette information à la partie adverse s'est transmise grâce à de nombreux papiers qui ont fleuri sur les murs de notre logement, comportant tous le dessin d'un "fuck" ou d'une bite en guise de réponse. J'en conclus que le message est passé. Ainsi, je m'apprête à recevoir mes invitées l'esprit détendu et la vision effaçant automatiquement la silhouette qui tarde à disparaitre de ma vue. 

La sonnette retentit et me permet de faire entrer les deux femmes de ma vie, suivie d'une intruse non désirée. Ryujin m'offre un sourire plus que flamboyant, me laissant penser qu'elle ne me connait que lorsque ça l'arrange. Tout en essayant d'être discrète, je fronce les sourcils en direction de Yeji qui marmonne qu'elle n'a pas eu le choix puisque leur colocataire a insisté. Je ne sais si l'ancienne occupante des lieux était présente lors du dessin du phallus sur ma joue, en revanche je me souviens parfaitement de son absence d'attention envers moi tandis que j'étais priée de regagner ma chambre. La vengeance est une comptine qui se fredonne encore et encore jusqu'à y intégrer les tripes et je me sens l'âme d'un rossignol ce soir. 

Très peu de temps après, débarquent Lia, Chaery et Yiren, trois amies de leur cursus que ça ne me dérange pas d'accueillir. Je peux être assez exclusive en amitié, mais les raisons de notre regroupement vont au-delà d'une simple soirée proposée sur un coup de tête. 
La recrudescence de personnel féminin dans ces quelques mètres carrés agite les hormones de l'amoureux des femmes qui suggère d'ouvrir la bouteille de vin et de servir chaque convive, en m'oubliant volontairement. 

— Minho, ton temps est écoulé. Ciao. 
— Ouai, c'est ça. Un petit encas, mesdemoiselles ? C'est offert par la maison. 
— Normal, j'ai tout payé, répliqué-je avec aigreur. 

Les trois pigeonnes tombent évidemment dans le panneau et gloussent derrière leur main à chaque compliment qu'il lance sur leur tenue resplendissante et le maquillage appliqué pour l'occasion. Je découvre actuellement qu'il est possible de chanter les éloges d'une boucle d'oreilles et d'un vernis transparent. Cependant, je ne perds pas de vue l'importance de mon rôle et sors les documents nécessaires avant le début de cette rencontre. Chaque membre féminin se voit muni de deux feuilles agrafées et passe en revue chaque petite ligne avant d'y apposer en bas la signature. 

— C'est quoi, ce truc-là ? demande Minho en tentant de regarder par-dessus l'épaule de Ryujin.
— Traine pas dans mes pattes, lui répond-elle.
— Ben je veux voir. Montre-moi. 

Ce que ne fait pas la troisième membre de la chambre universitaire, visiblement tenue au courant de l'importance de la confidentialité de ce qui suivra. L'enquiquineur n'a donc pas d'autres choix que de s'affaler dans le fauteuil, acceptant d'être tenu à l'écart. Les documents récupérés, la soirée peut enfin commencer. Je me fige donc devant celui que je m'apprête à attraper par le caleçon pour le faire glisser jusqu'au sas d'entrée.