11+ Seven days

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Mon retour à la chambre se fait avec trop d'émotions contradictoires. Il m'a été impossible d'expliquer sans hurler le déroulé de cette rencontre au téléphone avec les filles, que j'ai invitées à me retrouver chez elles. Ma valise est remplie avec rage, sans que je ne trouve la patience de plier mes vêtements. Evidemment rien ne ferme lorsque je rejoins les deux pans. Si je pouvais, j'y sauterais dessus à pieds joints mais des silhouettes font leur apparition et calment rapidement mes nerfs. La simple vision de ces filles est un apaisement pour mon coeur alors que je m'apprête à les quitter. Le hasard s'accorde avec l'un des points du contrat de mon père mais met en danger l'équilibre dans ce monde. 

— Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? s'inquiète Yeji. 
— Je déménage. 

Les fesses posées sur ce qui contient ma vie, je force et gigote pour que les clips puissent s'emboîter, mais des tissus débordent de chaque côté. Yuna prend le risque de les repousser à l'intérieur entre chaque rebondissement puis me rejoint sur le trône. 

— Tu devras effectuer combien d'heures de ménage ? 
— Alors là, crois-moi que je n'en ferai aucune ! 

Minho rêve s'il pense pouvoir m'imposer quoi que ce soit. Je ne digère toujours pas la façon dont il m'a fait déguerpir de son immeuble et la galère dans laquelle il nous a plongées, mes amies et moi. Dire que l'on s'est croisés à plusieurs reprises et qu'il m'a intéressé, le temps d'un instant. J'enrage d'avoir trouvé ce serveur séduisant en sachant maintenant que c'est l'abruti qui m'a créé des angoisses durant mon enfance. Après son départ loin de Daegot-Myeong, j'ai commencé à me méfier des autres, refusant de sympathiser par crainte qu'on n'agisse avec méchanceté envers moi. Je me suis renfermée jusqu'à buter sur ces deux filles qui ne m'ont pas laissé le choix. Yuna appelle ça le coup de foudre amical tandis que Yeji pencherait pour de l'entêtement avoisinant le harcèlement. 
Les personnes qui ont un impact négatif sur l'existence d'autrui ne perçoivent jamais le mal et les cicatrices qu'elles laissent. Tout ne s'efface pas. Les caractères se modèlent par rapport aux blessures pour créer une carapace résistant aux récidives. M'imaginer vivre avec Lee Minho n'était pas une chose facile, mais elle l'est encore moins depuis que j'ai réalisé qu'il n'avait pas changé. 
La porte s'ouvre sur une nouvelle silhouette, essoufflée comme après une course haletante.

— Les filles, l'une d'entre vous a une idée de qui est-ce que Hyunjin et Chris attendent en bas de la résidence ? Ils ont refusé de me donner des détails en me disant que j'avais été vicieuse pour le coup. 
— Aucune idée, réplique Yeji. On aide juste Leah à fermer sa valise. 
— C'est moi qu'ils attendent. 

Les cris s'accompagnent de regards ahuris alors que je parviens enfin à verrouiller mon bagage et à le relever. Je fais un dernier repérage pour m'assurer de ne rien laisser trainer alors que je suis suivie dans le moindre de mes gestes par deux petites fouines. 

— Ils t'emmènent chez Sangoo ? se renseigne Yuna.
— Non, chez Minho. 
— Minho ? Lee Minho ? bafouille Yuna.
— On parle du fameux Lee Minho qui t'a jetée comme une malpropre avec ta valise ? réplique Yeji.
— Attends... Tu es la pouilleuse de son enfance ? 

De l'air mêlé à une vengeance à venir entre dans mes poumons en comprenant que Ryujin fait partie des amis de celui dont j'ai écrit le nom en rouge dans mon esprit. Je trouve cela un peu difficile à croire qu'elle n'ait pas fait le rapprochement entre nos situations, mais ses réactions m'ont l'air sincères. Pourtant, je ne digère pas le fait qu'elle a visiblement participé à des commérages à mon encontre avec le type que j'envisage de faire souffrir. 

— Tu vas réellement vivre chez lui ? Va falloir que tu nous expliques comment tout ça s'est goupillé car je n'y comprends plus rien, fatigue Yeji. 

Le Coloc Idéal : dans tes rêves, Lee Minho !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant