17+ Le code a changé

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Je n'imaginais pas à quel point la vie universitaire pouvait être aussi éreintante. Les devoirs s'accumulent aussi bien que mes notes en dessous de la moyenne. A chaque fois, les commentaires expliquent que l'idée est bien repérée mais mal amenée. Je me trouve face à un paradoxe, maîtrisant la lecture mais butant sur l'écriture. N'existe-t-il pas un cursus pour serait entièrement consacré à l'oral ?
Les semaines passent et ce ne sont pas les heures que je dédie à ces fichus papiers, enfermée dans ma chambre, qui changent quelque chose. Je n'ai visiblement pas la méthodologie ni l'envie de fatiguer mon poignet pour quelque chose qui est si clair dans mon esprit.

Affalée sur le canapé, soit le lieu qui correspond le mieux à mon moi intérieur, je chiffonne le document qui me décrit à nouveau comme un être médiocre avant qu'il ne me soit arraché des mains par celui qui traine encore dans les parages.

— 8/20. Wow mais t'as rien foutu ou quoi ? se moque mon colocataire.
— Si tu passais cette porte et t'éloignais assez pour qu'une voiture te percute, Lee Minho ?
— Je note l'idée mais malheureusement, comme tu en as été informée hier, c'est toi qui dégages ce soir.

Effectivement, cet individu reçoit des amis pour une petite fête à laquelle je ne suis officiellement pas invitée. Le contraire m'aurait étonnée et paru suspicieux. Étant d'une humeur massacrante, je ne regrette pas cette mise à l'écart dans ma chambre et profite des dernières minutes de liberté pour accumuler les cochonneries qui viendront rassurer mon corps.

— Les chips restent ici.
— Mes fesses disent que non.

Minho ne trouve rien à répliquer, trop occupé à admirer la zone énoncée. Ceci est une autre des faiblesses identifiées chez lui, le corps des femmes. Mon colocataire est un amoureux de la chair féminine, même s'il refuse de s'extasier officiellement sur la mienne suite à la tension perpétuelle qui nous anime.
Je récupère quelques bouteilles de soju pour fêter ma stupidité dans ma chambre et provoquer le destin en constatant demain matin le travail produit sous la consommation d'alcool.

— Ça m'étonne pas que tu aies des notes comme ça quand tu passes tes soirées à lire dans ton lit, lâche-t-il sans que je n'en comprenne la raison.
— De quoi je me mêle ? Quand tu ne sais rien de ma vie, ne l'ouvre pas.
— J'ai des yeux. J'observe.
— Je ne savais pas que tu voyais derrière les portes fermées. Je devrais m'inquiéter pour la salle de bain. Et personnellement, je ne te répète pas que tu es un petit con arrogant toutes les deux minutes pour t'épargner la cruelle réalité en attendant que tu changes, alors ne le fais pas pour moi.

La guerre est à nouveau lancée si j'en crois l'horreur qu'affiche son visage. Lee Minho est ce genre de personnes qui adore énoncer les quatre vérités tout en s'offusquant qu'il y ait une réplique. S'il espérait voir en moi la soumise de maternelle, il se met le doigt dans l'œil. C'est lui-même qui a créé ce monstre.
Alors qu'il s'apprête à me lâcher bon nombre d'insultes, nous entendons le code de la porte fonctionner suivi de quelques corps qui s'encastrent sur le battant toujours fermé. Minho délaisse alors notre duel pour aller ouvrir à ses amis.

— C'est quoi ce bordel ? énonce Chris. Le code a changé ?
— Depuis trois semaines. C'est à cause d'elle, réplique l'hôte des lieux.

Je ne fais aucun effort pour leur être poli et riposte par un majeur fièrement dressé. Les amis de mes ennemis sont mes ennemis. Même s'ils sont beaux comme des dieux.

— Oh, Leah ! Ça faisait longtemps ! s'exclame le serveur.
— Tu vas où avec tous tes sachets ? me questionne Hyunjin.
— Là où je suis désirée et attendue. C'est-à-dire dans mon lit.
— N'essayez pas de la retenir, Leah a rendez-vous avec des mecs torses nus. On ne veut surtout pas l'empêcher de se doigter avant de dormir.

Le Coloc Idéal : dans tes rêves, Lee Minho !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant