CHAPITRE 04 : Mauvais présage.

1.1K 48 13
                                        

SAMANTHA.

J'avais fini les cours à 13h et j'étais sur la route pour chez moi.

Je passe ma main dans mes cheveux en me rappelant du déroulement de ma journée. La façon dont j'ai tenté de cacher mes égratignures était bâclée, ce qui me faisait essuyer bon nombre de regard en biais. Le pire c'est peut-être le fait de se dire qu'ils savent, ces gens de l'administration, ces élèves qui me voient tous les jours dans différents états. Ils savent mais ils ne disent rien. Ils savent mais ils font comme si celà était normal.

Et peut-être que c'est normal au final, tout ce que je vis...

Peut-être que je le mérite vraiment et c'est pour cette raison que personne ne réagit.

Puis, je repense à la venue imprévu de Caleb qui semblait réellement vouloir comprendre mon mal être. Depuis qu'il m'a bousculé sans s'excuser, nous ne nous voyons que lors des cours. Enfin, je le vois plus qu'il ne me voit.

Plus que quiconque ne me voit.

Pourtant, toute à l'heure, il m'a vu et c'était la première fois que quelqu'un se souciait de moi. J'étais méfiante mais... soulagée ? Je ne sais pas, c'est un sentiment que je ne saurais décrire mais qui était agréable.

Évidement, les bons moments ne durent jamais lorsqu'il s'agit de moi parce qu'au moment où j'ai croisé les yeux d'Iris au seuil de la porte, j'ai du le repousser pour me protéger des foudres de ces filles. Et même si ses paroles m'ont un peu blessées, je préfère çà qu'aux styles d'humiliation orchestrée par ces filles.

Elles semblent ne jamais à cours d'idées et je n'aimerais plus être le sujet de leurs expériences.

En arrivant, mon cœur fait un bond phénoménal dans ma cage thoracique en voyant la voiture de mon père garé juste devant la maison.

Non non non non ! Il n'était pas censé rentrer avant ce soir.

Qu'est ce qu'il fait là ?!

Figée devant l'allée, je pense sincèrement à escalader pour rejoindre ma chambre sans être vu. Mais cette initiative s'envole très vite au souvenir de la fenêtre verrouillée.

Après une expiration longue, je me dirige d'un pas tremblant vers l'entrée avec la boule au ventre. J'insère les clés dans la serrure et déverrouille avant de pousser la porte. Je reste devant celle-ci ayant peur qu'une attaque surprise comme celle d'hier ne m'arrive. Mais bizarrement, elle est silencieuse.

Trop silencieuse.

Suspicion, angoisse et peur font alerter tous mes sens. Je suis tendue et aux aguets lorsque je referme doucement la porte derrière moi. Les mains sur celles-ci, je laisse mon ouïe faire son travail de me prévenir du moindre bruit me prouvant que je devrais rebrousser chemin.

Rien.

Aucun bruit.

Et au lieu de me rassurer, le nœud dans ma gorge grossit.
Je mets un pieds dans la maison et observe les alentours, puis, ne voyant personne, je rentre entièrement avant de refermer doucement celle-ci derrière moi.

Plus tu perds du temps, plus tu as de chances d'être assommé, me souffle la petite voix dans ma tête.

LIBÉREROù les histoires vivent. Découvrez maintenant