SAMANTHA.
Je n'ai pas voulu rejoindre les autres car ils m'auraient posés trop de questions sur mon absence et surtout la nouvelle présence de ce bleu qui se fait déjà voir au fur et à mesure que le temps s'écoule.
Je me suis réfugiée derrière les bâtiments, là où personne ne vient jamais. Sous une tonnelle abandonnée qui fait directement face à la petite verdure par laquelle Riley et moi, fuyons lorsque nous étions plus jeune.
La végétation est plus dense et la clôture en barbelé est rouillée. Je ne sais pas pour quoi monsieur Gordon néglige cette partie du Lycée.
Je veux dire : étant donné que nous ne sommes jamais à l'abri de rien, il devrait mettre un peu plus de sérieux dans la protection de ses élèves. De ce que je sache, vu le coût élevé des inscriptions, l'argent pour troquer cette clôture en barbelé par un mur de briques ne devrait pas être un problème.
Mon téléphone en main, je ne cesse de jeter des coups d'œil furtif à l'heure. Il est onze heures et le prof de philo ne m'acceptera pas même si je me décidais à me rendre à son cours.
La pluie s'est calmée, laissant place à une fine brume. Mais le ciel est toujours grisâtre et nuageux, ne laissant aucun rayon de soleil venir réchauffer nos peaux refroidies par la fraîcheur de la pluie.
Je me dandine d'un pied à l'autre, commençant à m'ennuyer sérieusement. Je regarde encore la verdure, la clôture et je me demande si la piste que nous prenions avec Riley est encore d'actualité.
Nous n'étions pas les seules à vouloir dribbler parents et professeurs en nous évadons par ici, mais depuis que je ne le fais plus, je ne sais pas si les autres ont continués.
Je vais le savoir.
Je fourre mon téléphone dans mon sac et je le récupère. Je contourne la tonnelle et grimace lorsque mes chaussures s'enfoncent dans l'herbe humides en dessous desquelles se trouvent une petite boue.
Je trotinne jusqu'au barbelé et avise les dalles superposées. Elles me prouvent aisément que d'autres continuent de sortir en douce par ici.
Prenant appuie sur les dalles, je bascule facilement de l'autre côté. Bien évidement, ma maladresse n'aurait pas pu se manifester à meilleur moment que maintenant.
Je glisse et tombe sur mes genoux. Heureusement que j'ai le réflexe de mettre mes mains en avant pour éviter de manger le sol. Je pousse un profond soupire de fatigue et me redresse en secouant mes mains pleines de terres humides.
Je me dirige vers le tronc d'un arbre où je les essuie dans la tentative d'enlever un peu de boue puis, du bout des doigts, j'ouvre mon sac, tire un clinecks de son emballage et je m'essuie les mains tout en observant les alentours.
La piste se dessine sous mes yeux lorsque je regarde sur ma droite.
Je me souviens bien de la piste que nous empruntions et je la suis en tendant l'oreille à l'affût du moindre petit bruit.
Petit à petit, le bruit des moteurs et des klaxons me prouvent que je me rapproche d'une rue qui juxtapose la voie principale. Elle est coincée entre des coffee shop et des restaurants où beaucoup d'élèves du Lycee viennent passer du temps lorsqu'ils sont soulés de la nourriture servie à la cafétéria.
Où est-ce que je vais bien pouvoir aller ?
Je marche le long de la rue en observant les quelques personnes présentes : une femme qui balade ses gros hiens, un groupe d'adultes rigolant attablés devant un café, un couple qui fait du footing.
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LIBÉRER
RomanceSamantha ne vit plus que pour fuir la violence quotidienne qu'elle subit depuis la mort de sa mère. Alors qu'elle peine à trouver un équilibre pour atteindre son objectif, elle se confronte à une autre source de problèmes lors d'une bousculade au dé...
