CHAPITRE 44 : Bleu dans vert.

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SAMANTHA.

L'intérieur de ma tête ressemble à un marché bondé de monde. Les voix, les cris, les sifflements et d'autres sons que j'ai du mal à reconnaître, emplissent l'interieur de mon cerveau.

Mis à part ce brouhaha constant, j'ai l'impression qu'on m'a fracassé le crâne contre un mur tellement il cogne et me rend nauséeuse. Déjà les yeux fermés ça ne va vraiment pas, alors je n'imagine pas ce ça donnerait une fois ouverts.

Ce sera sûrement la catastrophe mais je n'ai pas le choix. Ma bouche est pâteuse, mes membres me crient leurs douleurs et ce poids, léger mais présent, qui surplombe mon abdomen me dérange incroyablement.

Je prépare mes rétines à accueillir la lumière et les murs d'une blancheur extrême parce que je sais où je suis. Il avait suffit que j'entende le bip incessants du cardiogramme près de moi pour comprendre. Et après avoir compris, mon cerveau m'avait fait rappeler la raison pour laquelle je me trouvais encore à l'hôpital.

Les souvenirs bons comme mauvais, mais en particulier les pires et les dernières qui ont occupés ma vie, sont les premiers souvenirs à avoir assaillis mon crâne, m'orchestrant des maux de tête jusqu'à ce que je les fasse taire.

Parce que les dernières images et paroles qui me restent en mémoire sont celles que j'aimerais oublier à tout jamais. Malheureusement, je sais qu'elles resteront gravées en moi pour l'éternité alors je les fais taire. Au moins de là où elles sont, elles ne me dérangent plus.

Pour l'instant vu que tôt ou tard, je devrais y faire fasse.

Je ferme fortement mes paupières et laisse un lourd soupir s'extirper de ma bouche avant d'ouvrir un œil prudemment. Rien.

Je suis surprise de ne pas tomber sur une pièce blanche, clinique mais plutôt couleur beige. Elle n'est pas extrêmement éclairée par la lumière du jour mêlée la lumière synthétique toujours au-dessus de nos têtes. Non, les rideaux sont légèrement ouverts, laissant les premiers rayons du soleil, traverser la fenêtre.

Ma vue encore floutée ne me permet pas de distinguer approximativement ce qui m'entoure. Mais je sais par expérience de m'être réveillée à plusieurs reprises dans une chambre d'hôpital, que celle dans laquelle je suis, n'en ai pas une. Elle n'a ni l'apparence, ni l'odeur atypique que je connais déjà bien.

Où suis-je ?

Le bourdonnement dans mes oreilles cessent pour laisser place à une mélodie plus calme, plus douce, plus posée. Un souffle chaud et régulier s'abat sur le dos de ma main et je me rend très vite compte que je ne suis pas seule.

Au final, je n'ai jamais vraiment été seule.

Je tourne difficilement ma tête vers la personne dont le poids de la tête me broie la main maintenant que j'ai repris une partie de toutes mes sensations. Sans grand étonnement, je tombe sur le visage cerné mais paisiblement endormi de Caleb.

Je me rappelle malheureusement de tout, j'aurais aimé que ça ne soit pas le cas pour pouvoir lui en vouloir.

Mais malgré ses paroles il m'a aidé.

Malgré le danger que je suis, il est venu me chercher. Ils sont venus.

Lui envouloir serait égoïste.

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