CHAPITRE 23 : Qui es-tu ?

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CALEB.

Les deux semaines sont passées si rapidement que je n'ai pas eu le temps de les voir défiler.

Pour l'instant tout va bien à la villa, je vois que Sam commence à s'ouvrir un tout petit peu plus qu'au début. Je l'ai surprise entrain de sourire à plusieurs reprises devant le comportement implacable de mes amis.

Concernant nos soirées, j'ai pris cette habitude de lui tenir compagnie. Pas tous les soirs, car les cours m'obligent à dormir pour être en forme, mais quand je peux, je me languis de pouvoir la titiller ou de voir ses yeux briller de passion en parlant du dessin. Surtout pour voir ça.

Mes chers amis m'ont encore piégés pour que je me retrouve avec elle et cette fois Madi n'est pas là. C'est juste nous deux. Ce qu'ils ne savent pas c'est que j'aurais tout fait pour être celui à la raccompagner.

Lundi c'est sa rentrée, autrement dit, après demain, et j'ignore comment elle appréhende ce jour. Je veux dire, elle évite le sujet qu'il soit posé sur la table par moi ou l'un d'entre les gars. Elle semble apeurée à l'idée d'y retourner et je me passe bien des questions sur les causes de cette réaction.

Monsieur Gordon ?

C'est vrai qu'elle ne sait pas qu'il ne lui fera plus rien, tout comme elle ne sait pas que son père est dans la même catégorie. Je ne compte pas le lui dire. Toute chose n'est pas bonne à dire et je me doute que lui dire cache sur table que j'ai troué la main de Gordon et coupé les doigts de son père pour qu'ils ne lui fassent plus de mal, serait un joli moyen de la faire fuir.

Je suis assis en salle d'attente, le temps que Connor termine avec elle.

Quelques longues minutes plus tard, je la vois se diriger vers moi et je me lève, mais au même moment son ancien médecin sort d'une salle. Quel problème ambulant celui là. Il semble surpris de la voir et son regard s'assombrit brusquement lorsqu'il l'attrape violemment par le bras, et veut l'entraîner de force dans la pièce d'où il vient de sortir.

Je contracte ma mâchoire et m'avance vers eux à grandes enjambées, je la dégage de sa prise brutalement et toise ce médecin en la plaçant légèrement derrière moi. Je sens son corps trembler violemment et ça me fait vraiment, véritablement chier.

Le visage de cette racaille autrefois sombre, s'illumine. Il fait la navette entre Sam et moi puis son regard s'arrête sur ma main qui tient encore le bras de Sam.

Le voyant trop insistant, je glisse ma main jusqu'à la sienne pour qu'il comprenne.

Ouais, connard, elle n'est plus seule.

Il relève ses yeux pour les poser sur Sam. Je crois voir un éclat d'excitation dans son regard. Un peu comme quelqu'un qui vient de découvrir le cadeau qu'il a toujours voulu avoir.

Et la pression de la main de Sam me confirme bien que je ne suis pas le seul à voir ça.

- Samantha, est-ce que ton père le sait ? articule t-il avec un rictus mauvais.

Je la sens se tendre et se rapprocher un peu plus de moi. Elle le regarde avec incompréhension et terreur mélangés.

- Q-quoi ?

LIBÉREROù les histoires vivent. Découvrez maintenant