LIBÉRER

CHAPITRE 31 : Cadeau.

SAMANTHA.

Un énorme mal de tête me martyrise le crâne, mes oreilles bourdonnent au rythme des voix bruyantes qui s'exclament autour de moi.

J'essaie d'ouvrir mes yeux mais j'ai bien l'impression que mes paupières pèsent une tonne et lorsque je réussis à les ouvrir, ma vue est trouble.

Petit à petit, j'entends des voix se faire plus net, moins bruyantes. Des chuchotements. Et je distingue aisément celle de Caleb. L'autre est un peu moins nette, mais j'ai l'impression de l'avoir déjà entendu.

Je cligne plusieurs fois des yeux et ma vue revient. La première chose sur laquelle je tombe, c'est un plafond gris. Pas le mien. La deuxième chose c'est mon odorat qui s'active pour sentir cette odeur masculine qui n'appartient qu'à une personne.

Je regarde autour de moi et constate que cette chambre est dans les tons gris et blancs. Elle est propre et bien rangée. Elle est lui et ça m'agace un peu de constater qu'il est parfait même dans sa façon d'ordonner sa chambre.

Je ne sais pas, il pouvait être bordélique.

— La belle au bois dormant s'est réveillée.

Je tourne brusquement ma tête vers cette voix si familière et regrette car j'ai l'impression de voir les choses tourner autour de moi. Après avoir fermé les yeux pendant un laps de temps, je les réouvre et tombe sur le visage de Connor, le médecin qui m'avait pris en charge lorsque Caleb m'avait retrouvé.

Depuis le jour où je suis allée retirer mon plâtre, je ne l'ai plus revu.

En même temps, je ne mets plus pieds dans un hôpital.

Et c'est étonnant. Autrefois je ne pouvais pas faire une semaine s'en y être.

Je me redresse sur mes coudes et remarque Caleb adossé contre la porte, entrain de me fixer étrangement. Avec cette même lueur que je ne saurais décrire et qui me trouble.

Comme un obsédé ? Enfin, je ne sais pas.

Il a cette façon de me fixer comme s'il voulait m'ouvrir et me découvrir en profondeur.

En tout cas, c'est l'impression que ses yeux me renvoient.

Je ne m'attarde pas plus sur lui car Connor me parle.

— Comment te sens-tu ?

— J'ai très mal à la tête mais ça va.

— Tu te rappelle de ce qui s'est passé hier ?

Je secoue la tête négativement avant acquiescer en ayant des bribes d'images qui me reviennent.

— Je suis allée à une soirée hier, j'ai bu deux, trois verres et-

Et là, tous les souvenirs de la soirée me reviennent d'un coup, comme si l'on m'éclatait, avec virulence, un ballon de foot en plein milieu du visage.

Je déglutis alors que les images de cette soirée cauchemardesque défilent rapidement, me faisant retenir que l'essentiel.

Le métisse qui voulait abuser de moi, la façon dont je me suis enfuie et Chase.

Chase.

C'est comme si mon esprit avait décidé d'oublier ce qui s'était passé juste après que Chase m'ait placé derrière lui. Je ne me souviens plus de cette place. J'ai un trou de mémoire et c'en ait frustrant parce que je déteste ne me souvenir de rien.