LIBÉRER

CHAPITRE 43 : Culpabilité.

CALEB.

Je déglutis.

Mon regard fixe mes mains tremblantes, trahissant la panique qui possède mon corps depuis qu'ils nous ont fait sortir de la chambre.

Mon esprit est tiraillé de tous les côtés. Le regret, la culpabilité et la peur se sont emmêler sournoisement en moi, créant une cacophonie insupportable à gérer. Je ne cesse de faire défiler les événements précédents, et d'en conclure encore une fois que tout est de ma faute.

« Ça reste son père qui l'a foutu dans cette merde, pas toi. »

Chase pouvait essayer de relativiser les choses, il pouvait essayer d'apaiser mon cerveau, mon cœur mais ce n'était que parce que j'étais en pleine crise d'angoisse car voir et sentir son corps perdre la vie dans mes bras me torturait profondément. Au fond il sait, comme tout le monde, que tout est de ma faute. Quand bien même son couillon de père l'a vendu à cette merde de Jared, jamais il n'a pu avoir la main sur elle. Jamais. Parce qu'elle restait avec nous. Mais il a fallut que je laisse ma colère parler à la place de ma raison.

Une colère animée par la jalousie amère que je ressentais envers Dave et leur proximité qui alertait mes sens. Je n'ai pas réfléchis, comme à mon habitude, et j'ai tout de suite conclu.

« La porte de chez moi ne t'est plus ouverte. »

Alors que Dave est son frère. Son putain de demi-frère.

Moi, qui m'était fait cette promesse de la protéger ce jour où nous l'avons sorti de son enfer, de ne jamais lui faire de mal, voilà que c'est à cause de moi qu'elle se retrouve, dans cette chambre, sur ce lit entre la vie et la mort.

Mes yeux glissent sur mes bras et je sens mon estomac se nouer. Ils sont remplis de son sang séché, mes vêtements sont tachés par son sang et je n'ai pas la force d'aller nettoyer tout ça. Je n'ai pas la force de bouger de cette place parce que je veux rester en cas de problème.

— Caleb... tu devrais prendre une douche et manger un truc, au moins ?

Apparemment, personne n'est du même avis que moi.

J'ai envie de rire, il faut vraiment que se soit les personnes avec qui j'ai le moins envie de parler, qui viennent me casser les couilles alors qu'elles sont déjà assez brisées avec Sam et ces médecins qui ne sortent pas de là depuis bientôt une heure.

Je n'ai aucune idée de quelle heure il est. Je sais juste qu'il fait jour et que dans bientôt il fera nuit à cause des rayons de soleil orangé qui traverse la baie vitrée horizontale. J'ai perdue la notion du temps à l'instant où cette balle a traversé son petit corps pour me... sauver. Quelle idiote.

Pour quoi me sauver Sam ? Je pouvais m'en sortir mais toi, princesse ?

— Cal-

— Pas tant que je ne suis pas rassuré qu'elle va bien, craché-je sèchement, à Ashley, sans relever mon visage de cette couleur pourpre qui teinte mes bras et mes habits.

Si Madi ne s'était pas inquiétée que serais-tu devenue ?

Si Chase n'avait pas été vigilent que serais-tu devenue ?