SAMANTHA.
Je m'étais réveillée dans les environs de neuf heures, j'étais allée me doucher, comme je pouvais avec ce plâtre qui m'énervait, et je m'étais directement affairée à me mettre à jour dans mes cours.
Ashley a eu la gentillesse de me donner ses cahiers pour que je puisse me remettre à niveau. Mais cinq minutes ne s'était pas écoulée que la porte s'était ouverte brusquement, me faisant sursauter follement.
Il s'agissait de Madi qui m'apportait un petit déjeuner digne de ce nom. Et mes médicaments. Je n'avais pas faim, ni même l'envie d'avaler ces tas comprimés, mais devant sa moue fière de son effort j'ai dû forcer.
Enfin, elle ne m'aurait quand même pas laissé le choix pour la partie médicament.
C'était bon, extrêmement, mais ayant perdu l'habitude de manger, j'ai maintenant du mal à d'apprécier le réel goût d'un plat ou autres saveurs.
Depuis qu'elle est ressortie, heureuse que j'ai terminé son plateau, je me mets à jour. Ça doit faire désormais deux heures que je recopie, et d'ailleurs, heureusement que ce ne soit pas la main droite qui se retrouve sous ce plâtre.
Sans quoi, je n'aurais su quoi faire pour tout gérer.
Je lâche le stylo en ayant un peu marre d'écrire et laisse tomber mon dos sur le dossier de la chaise. Au même moment, ma porte s'ouvre encore brusquement, me faisant encore sursauter.
— Madi ! Tu pourrais cogner au moins, la réprimande une voix douce que je reconnais comme celle de Jasmine.
C'est un peu celle avec qui je n'ai jamais vraiment parlé parce qu'elle passe beaucoup de temps avec Alex, et sa famille et le plus souvent hors de la maison.
— Vas-y... même si elle était nue ce ne serait pas grave, souffle Madi, Sam !
Je m'étrangle face à ses propos et je me tourne lentement vers les filles qui entrent. Jasmine referme la porte derrière elle et Madi se jette sur mon lit en calant sa tête entre les paumes de ses mains. Ses yeux vibrent de cette malice qui ne la quitte jamais. Je suis un peu stressée par sa façons de me regarder.
— Oui ?
— Nous sortons
Je me crispe brutalement en la dévisageant. Non, je ne veux pas sortir.
— T'es vraiment chiante, on avait parlé d'une question pas d'une phrase affirmative, soupire Jasmine avant de se tourner vers moi. Est-ce que tu veux sortir ?
Et s'il me voit ? S'il tente de me faire du mal ? Si je n'arrive pas à m'échapper cette fois ?
Et...et...et si...
Je me retourne leur faisant dos, en sentant ma respiration saccadée et mes mains tremblent rien qu'en pensant à tout ce qu'il pourrait me faire si jamais je venais à être seule avec lui.
Mes doigts se crispent aux bords de la chaise. Et je replonge. Je ressens l'odeur de l'alcool qu'il versait sur mes blessures, l'odeur des cigarettes qu'il prenait un malin plaisir à écraser sur ma peau, l'odeur de la cave, le sol froid et humide de celle-ci, l'odeur de mon sang, mes douleurs, mes angoisses, ma peur de mourir.
La douleur. La douleur. La douleur.
Une main se pause sur mon épaule et je sursaute en me dégageant de celle-ci, un cri de peur quitte de la bouche et je retombe sur le sol sur mes fesses. Je ferme fortement mes yeux et enfouis ma tête entre les cuisses. J'entends encore sa voix me hurler que je suis une conne, je sens ses coups sur moi et ça m'arrache un sanglot. Le manque d'air me comprime la cage thoracique, ma vue est trouble, j'ai envie de vomir.
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LIBÉRER
RomanceSamantha ne vit plus que pour fuir la violence quotidienne qu'elle subit depuis la mort de sa mère. Alors qu'elle peine à trouver un équilibre pour atteindre son objectif, elle se confronte à une autre source de problèmes lors d'une bousculade au dé...
